Le « Las Vegas des Alpes » en crise – de plus en plus de casinos doivent fermer au Liechtenstein, car de nombreux Suisses sont désormais exclus
Depuis le début de l’année, le Liechtenstein et la Suisse échangent automatiquement les listes de joueurs interdits de jeux d’argent. Depuis, la fréquentation et le chiffre d’affaires des casinos s’effondrent. Ce week-end, un autre casino a annoncé la fin de son activité.
En principe, les casinos du Liechtenstein pourraient être satisfaits : le produit brut des jeux a augmenté en 2024 pour atteindre 140,8 millions de francs – soit 6 millions de plus que l’année précédente. Mais l’optimisme est rare dans la branche. Le pays ne compte plus que cinq casinos, après que quatre établissements ont fermé leurs portes en peu de temps. Ce week-end, un nouvel opérateur a annoncé sa fermeture pour fin septembre.
La raison en est l’accord conclu entre le Liechtenstein et la Suisse, qui prévoit l’échange automatique des données des joueurs interdits. Cette règle est en vigueur depuis janvier, après que la Cour constitutionnelle a rejeté le recours des exploitants de casinos invoquant une atteinte à la liberté économique.
Avant cet échange d’informations, plus de la moitié des joueurs dans les casinos du Liechtenstein venaient de Suisse. Une grande partie de cette clientèle manque désormais, a signalé l’association des casinos du Liechtenstein seulement deux semaines après le début de l’échange. Certains établissements ont enregistré des pertes de chiffre d’affaires allant jusqu’à 85 % par rapport à l’année précédente. Pour éviter d’autres fermetures, l’association avait réclamé de meilleures conditions-cadres. Depuis l’ouverture du marché en 2017, la branche a dû faire face à environ vingt modifications législatives et réglementaires. De plus, les casinos du Liechtenstein sont soumis à une forte concurrence, alors que ceux des pays voisins bénéficient d’une protection territoriale.
Quelles améliorations seraient nécessaires est resté vague, l’association ayant depuis été dissoute. Mais des discussions avec des acteurs du secteur laissent apparaître certaines pistes, comme les différences de régulation avec la Suisse. Le président de l’association, Markus Kaufmann, avait dénoncé « l’ampleur ahurissante des écarts réglementaires », issus d’une accumulation de lois et d’ordonnances. Selon la branche, ces changements ne visaient pas à protéger les joueurs ou l’exploitation, mais à rendre l’activité des casinos aussi peu attrayante que possible. Autre sujet de critique : l’interdiction de publicité en Suisse pour les casinos liechtensteinois, alors que les opérateurs suisses peuvent cibler la clientèle du Liechtenstein.
Des recettes en baisse
Après l’entrée en vigueur de l’échange des listes d’exclusion, le gouvernement s’est montré ouvert à un assouplissement des règles. Mais il a voulu éviter les décisions hâtives et attendre l’évolution du premier semestre 2025. D’après les chiffres récemment publiés par le service des jeux d’argent de l’Office de l’économie nationale, le scénario redouté par ... |