Présenté lors du conseil municipal du 1 er juillet, le rapport du délégataire de l’établissement de jeux montrondais reflète un exercice 2024 mitigé pour le groupe Joa. Certes, le résultat net est en hausse de près de 12 % mais l’exploitation a baissé de plus de 18 % avec un produit brut des jeux (PBJ) en baisse de 3,2 %. L’exploitant évoque « une concurrence très agressive » mais tient son rang de deuxième plus important casino du territoire.
«Au final, malgré la baisse du résultat d’exploitation, un produit exceptionnel permet au résultat net comptable d’être en hausse. » Extraite du rapport du délégataire du casino de Montrond-les-Bains présenté lors du conseil municipal du 1 er juillet dernier, cette phrase résume l’ambivalence des résultats de l’exercice 2024 réalisé par le groupe Joa, à Montrond-les-Bains.
Un résultat net en suspens
Titulaire d’un contrat de délégation de service public signé pour la période 2014 à 2032, le groupe lyonnais a vu son chiffre d’affaires baisser de - 2,6 % en 2024 par rapport à 2023 (12,8 millions d’euros contre 13,1 millions), tout comme son résultat d’exploitation (- 18,4 % à 1,8 million contre 2,5 millions) mais « les résultats sont favorablement impactés par un produit exceptionnel significatif », reconnaît Joa.
Le groupe (via l’ensemble de ses casinos) était en conflit avec son assureur au sujet de la perte d’exploitation de la période C ovid -19, explique l’exploitant historique de l’établissement forézien. Suite à une décision de justice en date du 19 avril 2024, les casinos du groupe Joa ont perçu une indemnité d’assurance. Ainsi, en juillet 2024, le casino de Montrond a encaissé une indemnité de 830.000 euros. Compte tenu de l’appel de jugement de l’assureur, une provision pour risque à hauteur de 25 % de la somme perçue a été comptabilisée, soit 207.000 euros, un risque de réduction de la somme perçue restant possible en appel. L’indemnité d’assurance encaissée en 2024 a certes amélioré temporairement la situation financière du casino mais elle reste un produit exceptionnel », stipule un groupe prudent qui ajoute que « cette indemnité ne constitue qu’une compensation partielle des pertes d’exploitation liées à la crise sanitaire et ne modifie en rien les difficultés structurelles rencontrées par le casino. » Bilan, le résultat net 2024 fait état d’une belle hausse à 11,8 % à 1,7 million contre 1,5 million en 2023 pour un parc ramené de 190 à 175 machines à sous (pour 200 autorisées) et 72 jeux électroniques (pour 120 autorisés) dans ce casino dirigé par Maxime Lucciardi.
Trois millions d’euros reversés à la ville
Le détail du chiffre d’affaires global (jeux, bar, restaurant…) montre une petite baisse du total du produit brut des jeux (PBJ) de 3,2 % (24,3 millions en 2024 contre 25 millions en 2023). Le produit brut par jour et par machine à sous s’est établi à 317 € contre 314,63 € pour l’exercice précédent alors que le produit brut total des machines a sous a régressé de 3,71 %.
« Cette régression est principalement le résultat de la concurrence très agressive des casinos présents sur notre zone de chalandise (à Charbonnières-les-Bains et Saint-Galmier) avec une utilisation massive des réseaux sociaux et des investissements en hausse », argumente Joa qui ajoute que « la régression du produit brut des machines à sous est de 3,8 % sur notre zone concurrentielle. Nous avons donc plutôt bien résisté. »
Dans ce contexte, les montants versés à la commune dans le cadre des obligations contractuelles ont légèrement baissé (- 2,2 % à 3 millions contre 3,07 en 2023) alors que le reversement de l’État a progressé de 2,8 % à 361.000 euros. Mais il faut aussi prendre en compte l’effort artistique et la contribution au développement touristique de la commune qui a flirté avec le million d’euros en 2024 et les 94 emplois générés par cette activité indissociable de l’image de Montrond-les-Bains.
(source : le-pays.fr/Rodolphe Montagnier)