En marge de la 26e édition du salon Top Résa à Deauville qui a ouvert ses portes hier, le groupe Lucien Barrière affiche sa confiance tant dans l'avenir de sa fusion avec Accor Casinos que dans ses propres résultats. Son président Dominique Desseigne a réaffirmé sa volonté de demeurer majoritaire au sein de la nouvelle entité issue du rapprochement avec Accor Casinos. Avec 37 casinos et 13 hôtels de luxe, elle constituera le premier groupe casinotier européen, détrônant du même coup Partouche.
Dominique Desseigne cherche à faire taire les rumeurs évoquant une prise de participation majoritaire d'Accor dans le futur leader européen du secteur. A l'issue de cette fusion, il est prévu que la famille Barrière-Desseigne possède 51% du nouvel ensemble et Accor 34%. Un fonds d'investissement américain, Colony Capital, par ailleurs au capital d'Accor, en détiendra également 15%, qu'il pourra céder à Accor entre 2008-2010, selon le pacte d'actionnaires. Dans cette hypothèse, Accor pourrait détenir au final 49% du futur casinotier.
Une situation délicate pour Dominique Desseigne qui, malgré la présidence du futur conseil de surveillance, n'est qu'usufruitier du groupe Barrière qu'il a repris après le décès de sa femme, ses enfants en étant les véritables propriétaires. C'est d'ailleurs parce que ces derniers sont encore mineurs que la fusion reste suspendue à l'aval du juge des tutelles. Sa décision est attendue «dans les trois à quatre prochains mois».
Mais déjà la répartition des rôles au sein de la nouvelle entité a eu lieu. C'est Sven Boinet, un ancien d'Accor, en prendra les rênes. Il a renégocié la dette de la future entité qui dispose désormais «de plus de 250 millions d'euros de facilités auprès des banques pour les deux à trois ans à venir». Quant aux synergies, il estime que sur le plan commercial, l'hôtellerie va bénéficier de la complémentarité de l'offre haut de gamme Barrière avec celle plus diversifiée d'Accor. Les hôtels Barrière vont aussi pouvoir s'appuyer sur la force de vente des équipes d'Accor. Parallèlement, Sven Boinet entend diminuer les coûts en regroupant les achats.
Dans ce contexte, le groupe Barrière attend pour 2004 «des résultats meilleurs que prévus». Dominique Desseigne estime qu'il «devrait réaliser un volume d'affaires de plus de 700 millions d'euros en 2003-2004, ce qui représente un chiffre d'affaires de plus de 410 millions d'euros et une hausse de 10% d'activité sur un an». De janvier à août, Groupe Barrière a enregistré une progression de son chiffre d'affaires de 11,5%, portée par ses activités casinos (+ 13%) et hôtelière (+ 9%). Sur ce dernier segment, le groupe a réduit cet été ses tarifs de près de 3%, ce qui lui a permis d'accroître de 3,4% le nombre des chambres louées. Mais la véritable locomotive du groupe reste les casinos et particulièrement ceux d'enghien et de Montreux qui ont vu leur chiffre d'affaires augmenter depuis janvier de 15% et 24%.
(source : lefigaro.fr/Delphine Denuit)