L’Urssaf s’intéresse de près aux pourboires versés dans les casinos du groupe Barrière. Une pratique très encadrée qui peut donner lieu à des versements d’argent en liquide.
L'Urssaf a déclenché il y a quelques semaines un contrôle national dans tous les casinos du groupe Barrière. D'après nos informations, cette enquête qui mobilise une dizaine d'inspecteurs et qui est toujours en cours porterait notamment sur la pratique des pourboires dans les établissements.
Il y a deux types de pourboires : ceux versés par les clients qui participent à des jeux de table comme la roulette anglaise, le blackjack, le Sic Bo ou encore la bataille. Il est courant que le client verse de l'argent liquide au caissier ou chef de table. Mais cette forme de rétribution est très encadrée. " L'argent est placée dans une boite collectée tous les soirs par la direction du casino et redistribuée sous forme de primes, déclarées sur la fiche de paye ", souligne un cadre du casino d'Enghien, le plus grand casino du groupe. Certains très bons caissiers peuvent voire leur salaire augmenter de 50% avec les pourboires. Des caméras vidéos et une salle de contrôle ad hoc veillent notamment au respect de ces règles. Tout manquement peut donner lieu à un retrait d'agrément de jeux voire à une fermeture d'établissement.
L'autre type de pourboire relève d'une autre catégorie de salariés comme les agents d'accueil, de sécurité ou les voituriers. Cette forme beaucoup plus discrétionnaire doit officiellement donner lieu à une auto-déclaration du collaborateur. " C'est évident que tout n'est pas déclaré ", souligne cette même source. Ce serait sur ce sujet que travaillerait actuellement les équipes de l'Urssaf. D'après nos informations, le groupe aurait provisionné la somme de 14 millions d'euros à la suite du déclenchement de l'enquête.
Interrogé la direction du groupe Barrière confirme l'enquête de l'Urssaf mais " cette action étant actuellement en cours, cela ne permet pas de confirmer le bien fondé d'un redressement et dément avoir provisionné un quelconque montant pour un éventuel redressement ", souligne la direction du groupe.
(source : challenges.fr/Thiébault Dromard)