Jeux d’argent & 33;lections pr33;sidentielles
LES JEUX D’ARGENT S’INVITENT A L’ELECTION
PRESIDENTIELLE :
Questions au futur Pr33;sident de la R33;publique sur les Jeux de
Hasard et d’Argent et la Politique Des Jeux de la France
Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr
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-
Sociologue (Universit33; Lumi32;re, Lyon 2)
-
Chercheur associ33; au Centre Max Weber(CMW) 33;quipe
TIPO (Universit33; Lumi32;re, Lyon 2)
-
Membre suppl33;ant de la Commission National des Sanctions
(CNS Paris Bercy) depuis 2010
->
Autorit33; de r33;gulation = Salari33; à
l’ARJEL (Autorit33; de R33;gulation des Jeux en Ligne,
99-101 rue Leblanc 75015 Paris) comme Sociologue, charg33;
d’33;tude de 2011 à 2015.
-> Observatoire Des jeux :
Pr33;sident fondateur de l’Observatoire des jeux (ODJ)
fond33; avec Marc Valleur ( Directeur du centre Marmottan) et
Christian Bucher ( psychiatre)
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Dans un barnum à l’am33;ricaine, les d33;bats
t33;l33;vis33;s pour les primaires de la droite se sont
d33;roul33;s fin 2016, ceux de la gauche suivront prochainement. Pas
certain que les Fran31;ais appr33;cient ces grandes messes «
politiciennes », qui multiplient les candidatures narcissiques et les
« postures », brouillent les cartes id33;ologiques, occupent
le terrain m33;diatique sans r33;pondre à «la l33;gitime
col32;re des citoyens», qui semblent majoritairement aspirer à
« un populisme r33;publicain et nationaliste fort mais aimable
»,
qui n’arrivera pas au pouvoir, sauf en cas de tsunami populaire au
premier tour, cons33;quent de la col32;re pr33;cit33;e et
d’une une « acc33;l33;ration de l’Histoire », post
attentats islamo fascistes. N33;anmoins c’est l’occasion
pour nous comme en 2012 (1), d’interroger le futur Pr33;sident de
la R33;publique, sur les Jeux de Hasard et d’Argent (JHA) et la
Politique Des Jeux de notre pays.
Economie des jeux : 45 milliards d’euros mis33;s par les
joueurs !
Sans 34;tre « strat33;gique », l’33;conomie des
jeux est un secteur « sensible » qui p32;se un poids certain,
aussi bien au niveau national (45 milliards mis33;s par les joueurs, un
Produit Brut des Jeux -PBJ- de 9,64 milliards, des recettes publiques de
5,5 milliards) que sur le march33; international du gambling.
Le PBJ mondial de l’33;conomie des jeux - 6° industrie de
loisirs – s’est mont33; à 403 milliards d’euros
en 2015. Il a doubl33; en dix ans (2).
M34;me si - à notre connaissance – nous n’avons jamais
entendu le « Premier Magistrat de France » parler du Loto, du
Millionnaire, du K33;no ou des machines à sous R30;
- des pratiques ludiques « populaires » souvent jug33;es
prosa39;ques et vulgaires, par certaines 33;lites ethnocentr33;es
- un loisir souvent consid33;r33; comme une pathologie, par certains
d’addictologues opportunistes, qui ont trouv33; dans le «
business du jeu compulsif » un relais de croissance
- une « passion ordinaire », souvent catalogu33;e comme un
vice, une d33;viance, un p33;ch33; R30; par les moralistes, les
rigoristes, les id33;ologues, les opportunistes, qui agissent en groupe
de pression dans le secteur associatif, familial ou religieux
nous pensons qu’il n’est pas ill33;gitime d’interroger
« le prochain locataire de l’Elys33;e » sur les JHA. Car
sociologiquement le gambling (et d33;sormais le e. gambling depuis la loi de 2010 et la cr33;ation de
l’ARJEL) repr33;sente un « Fait Social et Culturel »
important. De part l’importance du nombre de joueurs tout
d’abord. M34;me si personne ne conna38;t pas ce chiffre avec
exactitude, on peut consid33;rer que 30 à 40 millions de personnes
jouent plus ou moins r33;guli32;rement. De par la « sociologie
» de cette population ensuite. toutes les cat33;gories sociales,
les classes d’âge, les r33;gionsR30; sont concern33;es.
Les jeux d’argent ont 33;galement une grande visibilit33;
sociale. tout le monde les conna38;t, leur promotion publicitaire est
permanente, les « tirages » et retransmissions
t33;l33;vis33;es 33;galement. Les r33;seaux de la FDJ et du
PMU sont denses, les hippodromes nombreux. La France a 33;galement une
offre attractive dans le domaine des machines à sous et des jeux
traditionnels de casino (roulette, blackjackR30;).
Sans parler de « Soci33;t33; Ludique » totale, comme le
pensait l’33;conomiste Alain Cotta d32;s les ann33;es 80,
cette omnipr33;sence des jeux entraine « une socialisation ludique sp33;cifique aux jeux d’argent
» qui concerne tous les sujets sociaux d32;s leur plus
jeune âge. Et au final, les jeux de hasard et les espaces qui leur
sont consacr33;s, sont profond33;ment ancr33;s - que cela plaise
ou non - dans la vie des Fran31;ais et « la culture fran31;aise
», comme le pensait Winston Churchill à propos des casinos, si
l’on en croit Boris Johnson - l’ancien maire de Londres à
la m32;che rebelle - qui a consacr33; un livre au grand homme et ou
il dit la chose suivante :
« M34;me pour un patriote aussi farouche que Churchill, il
n’y avait aucune honte à reconna38;tre la
sup33;riorit33; de la qualit33; de vie fran31;aise : le
vin, la cuisine, les fromages, la beaut33; des châteaux, les
casinosR30; »(3)
Pour toutes ces raisons, nous poserons un certain nombre de questions aux
candidats à « l’33;lection supr34;me », en
faisant le pari qu’ils nous r33;pondent, persuad33;s
qu’ils savent que le « premier Parti de France » finalement
ce sont ces millions de joueursR30; qui repr33;sente autant
d’33;lecteurs.
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12 questions au futur Pr33;sident de la R33;publique sur les Jeux
d’argent et la Politique Des Jeux de la France
1. Monsieur le Pr33;sident de la R33;publique, globalement,
comptez-vous « d33;velopper le secteur des jeux d’argent » -
facteur d’emplois, d’activit33;s et de recettes pour
l’Etat, les communes, le sport, la cultureR30;- et qui donne
parfois du bonheur aux Fran31;ais ou, comme le gouvernement
pr33;c32;dent, pensez-vous mettre l’accent sur le jeu
pathologie maladie, cette « addiction sans substance », concept
fourre-tout contest33; qui fait d33;bat dans la communaut33;
scientifique internationale car porteur « d’une pathologisation
abusive de l’ensemble des comportements et « passions »
humaines » ?
2. Monsieur le Pr33;sident, les jeux de hasard repr33;sentent un
« formidable impôt volontaire » ou seuls ceux qui jouent
cotisent. A l’heure ou les fran31;ais subissent - au niveau
national et local - un matraquage fiscal, pensez vous, comme le
sugg32;rent certains observateurs(4) qu’il faut
d33;velopper cet « impôt d33;mocratique » en
lan31;ant de nouvelles loteries fortement dot33;es,
comme le font les am33;ricains avec le power-ball à 1 milliard de
$(5) et comme le perp33;tuent les Espagnols depuis 1812 avec la Loteria
de Navida? En relan31;ant l’impôt ludique l’Etat ne
ferait en effet que renouer avec l’Histoire. Les loteries
import33;es d’Italie par Casanova, ont fait rentrer de
l’argent dans les caisses publiques. Les r33;volutionnaires de
1789 avaient eux-aussi compris l’int33;r34;t de cet «
impôt citoyen », en transformant la Loterie Royale en Loterie
Nationale. La manne ludique a 33;galement aid33; les Gueules
Cass33;es de la Grande Guerre, et en 1933 les parlementaires ont
r33;introduit la Loterie pour lutter contre les calamit33;s
agricoles. Dans toutes ces 33;poques, le jeu n’33;tait pas
synonyme de «maladie», de « drogue » mais de «
solidarit33; ». Comme l’a pr33;cis33; le Professeur
Tremblay de l’Universit33; du Qu33;bec à Montr33;al,
« l’exploitation par les Etats des jeux de hasard est un
ph33;nom32;ne universel dont la finalit33; originelle est
humanitaire et vise le d33;veloppement du bien commun. Les jeux
d’argent exploit33;s par les Etats sont de v33;ritables
taxes volontaires, voire enthousiastes.
» (6 )
3. Le gouvernement « socialiste » a eu la curieuse id33;e de
nommer comme responsable des 33;tudes de l’Observatoire « Des Jeux » (ODJ) l’ancien
directeur « limog33; »(7) de l’Observatoire « des
drogues ». Ce qui revient à assimiler les joueurs à des
« drogu33;s » et les op33;rateurs de jeux à des «
dealers ». Ne pensez-vous pas Monsieur le Pr33;sident, que les
« passions ludiques » de nos concitoyens et l’activit33;
des professionnels qui travaillent dans ce secteur, m33;ritent un autre
traitement et qu’il est n33;cessaire de rebattre les cartes en
mati32;re de recherches sur les jeux d’argent afin que l’ODJ
devienne un observatoire pluridisciplinaire neutre, qui rende compte
scientifiquement des jeux de hasard et d’argent, comme l’avait
imagin33; ses fondateurs ? (8)
4.
Monsieur le Pr33;sident, la Maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a
repouss33; il y a quelques mois avec m33;pris - pour des raisons
id33;ologiques - la proposition d’implanter un casino international dans notre capitale (9),
projet pourtant pr33;conis33; par le Pr33;fet Jean-Pierre Duport
dans son rapport et soutenue par une partie de la profession. Pensez-vous
Monsieur le Pr33;sident, quand vous entrerez en fonction, rouvrir ce
dossier, afin que Paris se dote enfin - comme la quasi totalit33; des
m33;tropoles europ33;ennes - d’un casino prestigieux de
premi32;re classe ? Toujours pour Paris, l’Assembl33;e
Nationale vient d’autoriser pour trois ans des « clubs » de jeu, pour tenter d’assainir la
situation des « cercles » parisiens et apporter de la
transparence. Soutenez-vous cette exp33;rimentation qui r33;pond
à une demande ludique locale sp33;cifique certaine, tout en
r33;duisant les jeux clandestins ; ou pensez-vous, comme Nathalie
Kosciusko-Morizet, que c’est un
« projet funeste, 33FF33'>contraire aux int33;r34;ts des Parisiens
»
? (M34;me si NKM reconna38;t contradictoirement par ailleurs
« que le retour des jeux d’argent à Paris et leur
taxation aideront à combler un trou b33;ant dans les finances
de la ville. » ? (10) )
5.
La France poss32;de un pr33;cieux et important patrimoine casinotier
avec plus de 200 33;tablissements, qui repr33;sentent 38% des 529
casinos europ33;ens. Ce secteur est en difficult33; structurelle
(-22% de 2007 à 2014) La modeste embellie de 2015 (+2,74% ) ne doit
donc pas faire illusion. Certaines exploitations sont en
d33;ficit chronique, comme le casino de Lille, qui devrait portant
34;tre soutenu par Martine Aubry car il rapporte chaque ann33;e 10
millions à sa ville. Surfiscalis33;e, surr33;glement33;e,
surveill33;e, l’33;conomie casino a besoin d’oxyg32;ne
et de libert33;. Pensez- vous , comme le souligne certains observateurs
(11), que la France poss32;de
« un patrimoine casinotier exceptionnel » qui pourrait
34;tre mieux « valoris33; »
et quelles mesures prendrez-vous pour dynamiser l’33;conomie
casinoti32;re ( jeu, hôtellerie & restauration souvent haut de
gamme, thermalisme, spectacles, manifestations culturelsR30;)
entrav33;e depuis des lustres par une r33;glementation tatillonne et
une fiscalit33; moyenâgeuse, sachant par ailleurs que cette
33;conomie participe au tourisme fran31;ais pour lequel
l’ann33;e 2017 sera « cruciale »( 12)
6. Toujours dans ce secteur Monsieur le Pr33;sident, les machines à
sous autoris33;es par Charles Pasqua en 1986 (89,2% des recettes des
casinos en 2014) ont permis « l’ouverture sociologique et
d33;mocratique des casinos » ce qui a sauv33; de nombreuses
exploitations. Mais sous la pression d’ associations anti jeu, de la doxa du jeu pathologie, de l’administration, un
contrôle aux entr33;es (CAE) a 33;t33; rapidement introduit.
Ne pensez-vous qu’il faut supprimer ce contrôle aux entr33;es dans les casinos,
responsable pour partie de la d33;croissance des exploitations ? La
police des jeux et les casinotiers ayant largement les moyens de surveiller
et de contrôler discr32;tement la client32;le ind33;licate ou
« interdite de jeux », qui est tr32;s minoritaire (35 000
personnes interdites de jeu, par rapport aux 32 millions
d’entr33;es r33;alis33;es en 2015 dans les casinos ! ) Par
ailleurs, s’il est plus que jamais n33;cessaire de surveiller et
d’identifier les gros flux financiers dans le cadre de la lutte anti
blanchiment et du financement du terrorisme (LAB/FT) - et nous sommes bien
plac33;s pour le savoir (13) - TRACFIN, en collaboration avec la
profession casinoti32;re, a largement les moyens de le faire sans ce CAE
g33;n33;ralis33; qui en 2015 a concern33; 32 millions de
personnes !
7. Grace à Christophe Blanchard Dignac, longtemps à la t34;te
de la Fran31;aise des jeux ( FDJ) et d33;sormais grace à
St33;phane Pallez, l’op33;rateur des loteries – en
situation de « monopole » pour les jeux « sous
droits exclusifs », surperforme depuis plusieurs ann33;es,
d33;passant largement la barre des 10 milliards. C’est une bonne
chose pour les finances publiques. Mais dans le m34;me temps, la FDJ met
en avant de mani32;re totalement contradictoire une « soi disante
» politique de lutte contre l’addiction qui ne trompe personne.
Ne pensez-vous pas que cette hypocrisie a assez dur33; et qu’il
faut que la FDJ, et l’Etat son principal actionnaire, assume
pleinement le fait de vendre des jeux d’argent ? Dans le cas
33FF33'>contraire n’est il pas venu le moment d’33;tudier la
possibilit33; pour l’Etat de privatiser la FDJ, ouvrant de fait
les loteries et autres jeux de grattage à la concurrence ? Quelle est
votre position sur cette question sensible? Voulez-vous
privatiser la FDJ ou au 33FF33'>contraire conserver et d33;velopper ce
pr33;cieux « bijou de famille » de la R33;publique des
jeux
qui rapporte de l’argent à Bercy et donc profite à la
collectivit33;. Pensez-vous, avant d’effectuer votre choix
politique, consulter les millions de joueurs qui ont peut 34;tre leur
mot à dire dans cette affaire ?
8. La fili32;re hippique – ch32;re au c339;ur des 6,5
millions de turfistes – est un secteur 33;conomique important, qui
irrigue « les territoires » avec ses hippodromes, ses caf33;s
PMU, ses m33;tiers du « secteur cheval »R30; Elle fait
33;galement rayonner la France à l’international avec ses
Grands Prix, ses ventes de yearling, ses courses, l’activit33; du
PMU dans le mondeR30; Monsieur le Pr33;sident, quelles mesures
comptez-vous prendre pour soutenir les paris hippiques et la fili32;re cheval, qui occupe
180 OOO personnes dont 30 000 travaillent dans le secteur des courses (2700
entraineurs qui emploient 3950 salari33;s ; 15 OOO personnes qui
travaillent dans l’33;levage, 3900 salari33;s dans
l’institution des courses, 2600 dans les points de vente de paris
hippiques) ?
9. Monsieur le Pr33;sident avec la loi du 12 mai 2010 la France –
sous la pression de Bruxelles - a tardivement l33;galis33; le ludique
digital en « ouvrant à la concurrence » certains jeux de
hasard sur internet (poker, paris hippiques et sportifs). Mais face à
des contraintes technico-r32;glementaires drastiques et une
fiscalit33; confiscatoire, la moiti33; des op33;rateurs
agr33;es ont cess33; leur activit33; (35 en 2010, 16 en 2015 )
Sans forc33;ment mettre « Charles Coppolani au chômage »
en « supprimant le r33;gulateur l’ARJEL » comme
l’ont propos33; r33;cemment certains parlementaires
iconoclastes (14), n’est il pas tant de
lâcher un peu la bride aux op33;rateurs virtuels pour que ce
secteur de « l’33;conomie num33;rique » puisse
enfin prendre son essor.
Cette libert33; permettra aussi de juguler : l’33;vasion
ludique des gros joueurs ( notamment en mati32;re de poker), les
pratiques de jeu clandestines sur des sites non autoris33;s?
10.
Monsieur le Pr33;sident, plus largement, les Jeux d’argent font
partie - avec l’alcool et le tabac - de ce que l’on nomme
vulgairement (à tort ou à raison) « l’industrie du
vice ». Le gouvernement pr33;c32;dent à multiplier les
mesures liberticides et fiscales contre ces industries, encore
derni32;rement avec le « paquet neutre » (15) et le slogan
« fumer tue ». Mesures morbides extr34;mes qui salissent la
profession des buralistes, boostent « un march33; clandestin
scandaleux » (16), stigmatisent les treize millions de fumeurs. Mais
parall32;lement, de mani32;re totalement illisible et dangereuse, ce
m34;me gouvernement ouvre de tristes salles de shoot et promeut pour la
33;ni32;me fois - par le truchement d’un think tank proche du
pouvoir socialiste(17) - , la l33;galisation du cannabis. Fuite en avant
h33;las reprise r33;cemment par certains observateurs irresponsables
(18). Monsieur le Pr33;sident, ne pensez vous pas – sauf à
imaginer un principe de pr33;caution g33;n33;ralis33; absurde
(19) - que là aussi il faut « revenir en arri32;re », en
appliquant un principe de pr33;caution responsableR30; mais raisonnable,
comme en mati32;re d’alcool avec le slogan : « à consommer avec mod33;ration »
11. Monsieur le Pr33;sident, certains observateurs (20) ont lanc33;
l’id33;e en 2012 d’une « loterie mondiale caritative » ( confer annexe 2 ) -
terrestre et digitale - qui rapportera plus qu’une taxe Tobin sur les
transactions financi32;res, ou qu’une flat taxe sur les
billets d’avion. Ne pensez vous pas que la France, dont la voix est
33;cout33;e dans le monde, pourrait se faire le porte parole –
aupr32;s des organismes internationaux et des grands philanthropes et
milliardaires de la plan32;te - de cette proposition novatrice,
susceptible par l’ampleur du « fond souverain ludique
constitu33; qui grossirait à chaque tirage - d’33;radiquer
la pauvret33;, la mis32;re et le sous d33;veloppement à
l’33;chelle mondiale ?
12. Monsieur le Pr33;sident, pour la petite histoire, une derni32;re
question moins s33;rieuse et moins grave que la pr33;c33;dente.
Les hommes politiques parlent rarement des jeux de hasard. A titre
personnel, avez-vous d33;jà jou33; a des jeux d’argent,
pass33; une soir33;e dans un casino, assist33; à une course
hippique, franchi la porte d’un bar PMUR30; ou n’avez vous
jamais jou33; de votre vie ?
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Monsieur le (futur) Pr33;sident de la R33;publique Fran31;aise
vous l’aurez remarqu33;, à travers ces 12 questions sur la
question du jeu, dont Roger Caillois pensait « qu’il donne
à voir sur notre soci33;t33; », j’ai un peu
d33;pass33; la neutralit33; du sociologue tombant dans la «
tentation de l’oracle » qui passe du constatatif au normatif et
je m’en excuse. Mais c’est sans doute parce que je pense, comme
le disait Cl33;menceau
« qu’il faut savoir ce qu’on veut et quand on le sait,
il faut avoir le courage de le dire
» . C’est aussi parce que j’ai la conviction
, dans ce domaine comme dans d’autres, que la France a besoin de
changements ( bas33;s sur la libert33;, la responsabilit33;,
l’autorit33;)
et que seule, « la puissance publique issue du peuple »
que vous repr33;senterez, pourra l33;gitimement l’incarner.
Certes la Cour des Comptes (suite à la Mission men33;e par
les d33;put33;s R33;gis Juanico et Jacques Myard) vient de
publier un rapport ( pr33;cis, intelligent, novateur) sur
l’33;conomie des jeux (21) et le Comit33;
d’33;valuation et de contrôle des politiques publiques (CEC)
produira en f33;vrier 2017 un rapport sur la « La r33;gulation
des jeux d’argent et de hasard en France «.
La Cour propose 9 Recommandations et notamment de cr33;er un comit33;
interminist33;riel responsable de la Politique des Jeux et une nouvelle
autorit33; administrative ind33;pendante (ARJAH) qui
regrouperait : l'ARJEL, la commission des jeux sous droits exclusifs, la
commission consultative des jeux de cercles et de casinos et l'observatoire
des jeux.
Mais ce rapport comporte aussi de multiples questions qui m33;ritent
d33;bats ( identification de tous les joueurs, taux de redistribution,
composition et ind33;pendance de l’observatoire des jeux
etcR30; ).(22) Il souligne par ailleurs des interrogations
politico-33;conomiques fondamentales. La « r33;gulation »
des jeux d’argent doit t elle 34;tre uniquement une
r33;gulation administrative, r32;glementaire, polici32;re, fiscale
ou doit-34;tre 33;galement une « r33;gulation 33;conomique
» ? L’Etat peut-il mener à bien la refondation de la
Politique des jeux de la France souhait33;e par la Cour des comptes,
s’il reste en Etat Croupier ?
Au final, ce sera donc bien à vous Monsieur le Pr33;sident et
à votre majorit33; :
-
de r33;pondre à ces questions (et non : aux corps
interm33;diaires, administrations et multiples commissions
concern33;es)
- de donner » les grandes orientations de la Politique Des Jeux de la
France
» (« libert33;, responsabilit33; partag33;e,
d33;veloppement du secteur, emplois, prise en compte du
d33;sid33;rata des joueurs, les grands oubli33;s de la
politique des jeux qui finissent pourtant toute la fili32;re !
»)
qui - de notre point de vue - doivent rompre avec les multiples
orientations liberticides du gouvernement pr33;c32;dent, notamment
celles impos33;es en mati32;re de sant33; publique par la doxa du jeu pathologie maladie, en conflits
d’int33;r34;ts dans cette affaire.
« Il faut passer d’un strat33;gie d’influence
à une strat33;gie d’opinion : ne pas se contenter de
chercher à convaincre les d33;cideurs mais parler à
l’ensemble de la population* » Antoine Fr33;rot** (
janvier 2017)
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© Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr, (Sociologue, Chercheur
associ33; au Centre Max Weber, Universit33; Lumi32;re (Lyon
II), Lyon, France, janvier 2017.
Jean-pierre.martignoni@univ-lyon2.fr
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*extrait du portait d’Antoine Fr33;rot r33;alis33; par
Benoit Georges dans les Echos du 11 janvier 2017 page 33
** Antoine Fr33;rot est le PDG de V33;olia et le tout nouveau
Pr33;sident de l’Institut de l’entreprise ou il succ32;de
à Xavier Huillard.
« Antoine Fr32;rot est aussi un passionn33; des sciences
humaines et sociales, il pr33;side depuis 2014 l’association
nationale des valorisations interdisciplinaire de la recherche en
sciences humaines et sociales ( ANVIE) » (Benoit Georges , Les
Echos ibidem) et au dela de la pertinence de la citation c’est
aussi pour cela que nous le citons.
Notes =
1. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr : « Les jeux d’argent
s’invitent à l’33;lection Pr33;sidentielles «
(jeuenligne.ca, 17 avril 2012) ( article publi33; en annexe 1)
2. Trois branches principales (90% des mises) structurent le march33;
mondial du gambling : les casinos ( 37%), les loteries (29%), les
Vid33;os Lottery Terminal (21%) dites VLT. Le reste se compose par des
paris hippiques et sportifs( 12%) et du poker en ligne
3. Boris Johnson : « Winston : comment un seul homme a fait
l’histoire. » (2014, Stock 2015,459 p.)
4. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « L’impôt ludique
un impôt d33;mocratique : Les jeux de hasard & d’argent :
un impôt d33;mocratique dont l’Etat Croupier ne devrait pas
avoir honte » » (14 pages, 60 notes, juin 2016 )
5. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « Le Powerball : un
ph33;nom32;ne social qui devrait donner à penser aux politiques
» ( 9 pages, 27 notes, mars 2016)
6. Professeur Tremblay (Universit33; du Qu33;bec, Montr33;al) =
« Finances publiques, jeux de hasard, enseignement de l’histoire
et consid33;rations financi32;res » ( Ethique Publique n°
2, 2003)
7.
Comme quoi la R33;publique n’est pas rancuni32;re avec ses
ouailles, du moment qu’ils savent bien interpr33;ter la superbe
chanson de Jacques Dutronc : l’opportuniste
8. L’observatoire des jeux a 33;t33; fond33; par Jean-Pierre
Martigno (sociologue) Christian Bucher ( psychiatre), Marc Valleur
(psychiatre, directeur de Marmottan), M. Vincent Beaustar (avocat). Confer
: 1/ JP Martignoni = " Prolif33;ration des jeux d'argent, mis32;re de
la recherche " (Les Echos : le quotidien de l’33;conomie du 25
Juin 2001, p.60) ; 2/ JP Martignoni, M. Valleur, M. Vincent, C. Bucher,
« Pour un observatoire des jeux en France“ (les Derni32;res
Nouvelles d’Alsace n°264, 11,12 novembre 2003) ; 3/ JP
Martignoni, C. Bucher, M. Valleur, M. Vincent Beaustar = » La
n33;cessit33; d’une r33;elle politique des jeux “ (Les
Echos, 26,27 d33;cembre 2003, p.10, “Id33;es”)
9. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « Paris, Macao, la Tour Eiffel
..et Anne Hidalgo « : alors que Paris a rejet33; le projet
d’un casino parisien, Macao inaugure un gigantesque resort - The
Parisian - qui exploite les symboles de notre capitale » » (7
pages, 17 notes, octobre 2016)
10. Propos cit33;s par pokerlistings du 19/I2/2016 dans l’article
: « Des clubs de jeux exp33;rimentaux bientôt à Paris
»
11. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « La France, le pays des
casinos : LA FRANCE POSSEDE UN PATRIMOINE CASINOTIER EXCEPTIONNELR30;.
QUI POURRAIT ETRE DAVANTAGE VALORISE » (19 pages, 43 notes, 7 annexes,
d33;cembre 2016) )
12. « 2017, ann33;e cruciale pour la relance du tourisme
fran31;ais » (C. Palierse, Les Echos, 11 janvier 2017, p.9)
13. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN est – depuis 2010 - membre
suppl33;ant de la Commission National des Sanctions (CNS Paris Bercy,
Pr33;sident Fran31;is Lamy, conseiller d’Etat)
14. « L’autorit33; de r33;gulation des jeux en ligne
menac33;e de disparition » ( Les Echos 6/I2/2016)
15. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « Tabac : le paquet
neutreR30;et apr32;s ? » ( 2 pages, octobre 2016) ( publi33;
dans le quotidien 33;conomique Les Echos, 25 octobre 2016)
16. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « Avec le paquet neutre nous
entrons dans une n33;o prohibition qui va profiter aux mafias » (La
revue des tabacs n°647 d33;cembre 2016, page20)
17. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « ARJEL, JEU & CANNABIS :
l’imposture intellectuelle de Terra Nova » (5 pages, 21 notes,
octobre 2016)
18. Gaspard Koenig : « Pour une l33;galisation raisonnable du
cannabis » ( Les Echos , 11 janvier 2017) Cette tribune
mensong32;re, na39;ve, irresponsable ayant 33;t33; publi33;e
dans le page Id33;es/d33;bats, il faut esp33;rer qu’elle
n’engage que « l’opinion » de son auteur et pas un
journal aussi s33;rieux que Les Echos.
19. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr = « TABACR30;JEUR30;WHAT
ELSE ? ET L’ADDICTION AUX FRAISES TAGADA MESSIEURS LES ADDICTOLOGUES
?: : apr32;s les paquets neutres, pourquoi pas les jeux de grattage
neutres, les bonbons neutresR30; ? Allez au bout de votre logique
messieurs les addictologues ! » (12 pages, 41 notes, 3 annexes,
novembre 2016)
20. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr « TOBIN OR NOT TOBIN ?
: GAMBLING ! = POUR UNE LOTERIE MONDIALE CARITATIVE À 1 MILLIARD
D’EUROS ( 1,3 millions de $) » =
(publi33; sur jeuenligne.ca, 7 mars 2012) article publi33; en
annexe 2
21.
La r33;gulation des jeux d’argent et de hasard « («
Enqu34;te demand33;e par le Comit33; d’33;valuation et de
contrôle des politiques publiques de l’Assembl33;e nationale
») (octobre 2016, 188 pages, 10 annexes Cour des comptes -
www.ccomptes.fr - @Courdescomptes)
22. Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr « Mission
Myard/Juanico (I) : Cour Des Comptes & Politique Des Jeux : un premier
aper31;u du rapport sur les jeux de hasard & d’argent des
Sages de la rue Campon» » (8 pages, 6 notes, 4 annexes ,novembre
2016 , publi33; sur lescasinos.org du 4/11/2016)
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ANNEXE 1 =
Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr =
Les jeux d’argent s’invitent à
l’33;lection Pr33;sidentielles « (publi33; sur
jeuenligne.ca, 17 avril 2012)
Bien que ce ne soit pas une priorit33; nationale, le futur
Pr33;sident de la R33;publique devra aussi mener une politique en
mati32;re de jeux de hasard. Le gouvernement a besoin de chiffres,
d’33;tudes fiables, ind33;pendantes, pour mener à bien
une politique des jeux, responsable, moderne, transparente. Cela passe
par l’installation d’un Observatoire scientifique
pluridisciplinaire des jeux d’argent et de la socialisation
ludique contemporaine, mais un Observatoire qui fonctionne, et
poss32;de des moyens qui soient à la hauteur d’une
industrie qui p32;se plus de 31 milliards d’euros.
Hormis les propositions du syndicat national du jeu vid33;o (SNJV)
à l’adresse des pr33;sidentiables (1), les nombreux jeux
de soci33;t33; inspir33;s par le prochain scrutin (2),
l’intervention – à la demande du CSA - de la
Fran31;aise des jeux (FDJ) dans le tirage au sort de l’ordre
des passages des candidats (3) la probl33;matique ludique – et
notamment celle qui concerne les jeux de hasard et d’argent -
n’est pas intervenue dans la campagne pr33;sidentielle.
Logique. Chômage, pouvoir d’achat, ins33;curit33;,
pr33;carit33;, dette publiqueR30; la kyrielle de dossiers
«s33;rieux» que devra affronter le prochain pr33;sident
de la R33;publique a rel33;gu33; au second plan une
probl33;matique class33;e g33;n33;ralement dans le
«non s33;rieux et l’amusement»: le jeu.
Il est cependant n33;cessaire de rappeler au futur locataire de
l’Élys33;e: que les Fran31;ais ont mis33; 31,6
milliards d’euros en 2011 (les d33;penses quotidiennes des
Fran31;ais dans les jeux d’argent sont pass33;es en 9 ans
de 47,5 à 86,5 millions d’euros), que cet impôt
d33;mocratique volontaire contribue «à remplir la
bougette» (4) des nombreux acteurs du gambling et notamment celle
de Bercy, et qu’en final - comme le pensait le sociologue Roger
Caillois - le jeu «donne à voir sur notre
soci33;t33;»
Une approche scientifique du gambling
Certes nous avons toujours r33;fut33; les th33;ories
simplistes du gambling - le jeu comme opium du peuple -
r33;sum33;es dans la formule latine Panem et circenses (5). Car
ces analyses reprisent par certains 33;conomistes à travers la
th33;orie, de la pauvret33; sont r33;ductrices. Si une
corr33;lation existe entre niveau de richesse et pratique des jeux
de hasard, elle reste à 33;tudier de mani32;re fine et ne
constitue en aucune mani32;re un rapport de causalit33; univoque.
Si la volont33; de sortir de sa condition sociale,
d’am33;liorer l’ordinaire en jouant constituent des
motivations importantes des gamblers, une kyrielle d’autres
raisons existent. Par ailleurs de multiples indicateurs et variables
sociologiques et biographiques rendent compte des raisons, conditions
et conditionnements, repr33;sentations et croyances, qui expliquent
pourquoi 31;a joue, pourquoi certains jouent et d’autres pas.
Une approche scientifique du gambling est donc n33;cessaire. Elle
passe par l’installation d’un Observatoire des jeux. Certes
sur le papier cet Observatoire existe d33;sormais, mais il semble
que nous avons là - pour l’instant - plutôt une
Commission qu’un Observatoire scientifique des jeux de hasard et
d’argent et de la socialisation ludique contemporaine.
Souhaitons que les pouvoirs publics revoient leur copie à
l’occasion de la nouvelle donne politique qui r33;sultera des
33;lections. Si la Majorit33; actuelle a le courage de jouer
franc jeu sur ce dossier recherche, elle sera gagnante au bout du
compte et 33;vitera bien des pol33;miques et critiques
ult33;rieures, aussi bien au niveau national qu’europ33;en.
Si l’Opposition revient aux affaires, elle pourra 33;galement
s’appuyer sur les travaux de cet Observatoire p33;renne,
objectif, neutre. La Classe politique dans son ensemble –
notamment les parlementaires qui ont travaill33; sur le dossier, les
maires des villes casinoR30; - doivent donc pouvoir se mobiliser en
faveur d’un tel organisme. Les op33;rateurs (en dur et en
ligne) 33;galement, s’ils ne veulent pas que les produits
qu’ils commercialisent, soient de plus en plus
syst33;matiquement assimil33;s à une substance nocive,
à une drogue.
Ne regardons pas ce secteur par le petit bout de la lorgnette.
Par ailleurs pour 34;tre op33;rationnel un Observatoire des jeux
doit poss33;der des moyens, sinon c’est une coquille vide. Les
chiffres du gambling soulignent d’33;vidence que
l’Observatoire des jeux doit 34;tre à la hauteur des
enjeux sociaux, 33;conomiques, culturels, fiscauxR30; d’une
industrie qui correspond par ailleurs à un fait social, historique
et culturel majeur qui concerne quotidiennement des millions de nos
concitoyensR30; que 31;a plaise ou non. La Fran31;aise des
jeux a pass33; la barre symbolique des dix milliards, les jeux en
ligne montent en puissance. Ne parlons m34;me pas de la fili32;re
cheval qui p32;se un poids certain et des 196 casinos nationaux qui,
bien qu’en difficult33; (-18,72% en trois ans), participent
à l’animation ludique et festive du territoire. Ne regardons
pas ce secteur par le petit bout de la lorgnette. Il y a une sociologie
du jeu, une 33;conomie du jeu, une histoire du jeu, riche et
ancienne. Les pratiques ludiques de nos concitoyens - qui font partie
des cultures populaires et du patrimoine ludique nationale - ne doivent
pas 34;tre per31;ues de mani32;re univoque à travers le
prisme de l’addiction individuelle comme le souhaite la doxa du
jeu pathologie maladie et ceux qui exploitent le business du jeu
compulsif. Ce serait une erreur politique, un non-sens scientifique.
Bruxelles s’interroge par sur les « v33;rit33;s »
antinomiques de la doxa du jeu pathologie maladie
Financer un Observatoire des jeux, sur fonds majoritairement publics,
c’est 33;galement se donner les moyens d’33;viter les
conflits d’int33;r34;ts. On a beaucoup parl33; de
conflits d’int33;r34;ts dans le domaine politique. Ils
existent aussi dans le domaine de la recherche et de l’expertise.
Alors que le rapport de la Commission Sauv33; a laiss33; des
traces (6) et que certains se demandent si «le temps de la
tol33;rance-z33;ro» (7) n’est pas venu en mati32;re
de conflits d’int33;r34;ts, l’installation d’un
Observatoire scientifique des jeux qui aient les moyens de ses
ambitions permettrait d’en 33;viter de nombreux dans le
domaine du gambling, notamment sur le volet jeu probl33;matique, jeu
des mineurs, taux de redistributionR30; Le gouvernement a besoin de
chiffres objectifs, d’33;tudes fiables, ind33;pendantes,
pour mener à bien une politique des jeux, responsable, moderne,
transparente.
La France a 33;galement tout à gagner de se doter d’un
tel Observatoire vis-à-vis de l’Europe. Bruxelles
s’interroge par exemple sur les v33;rit33;s antinomiques de
la doxa du jeu pathologie maladie. La Commission Europ33;enne
cherche à savoir si le ph33;nom32;ne d’addiction est
plus r33;pandu dans le jeu en ligne que dans le jeu en dur.
«Certains disent que c’est le cas, d’autres
pr33;tendent l’inverse» «d33;plore t'on à
Bruxelles» (8). Cette interrogation europ33;enne indique que la
question du jeu excessif - sa d33;finition, sa mesure - doit
34;tre trait33;e scientifiquement et de mani32;re
pluridisciplinaire, car elle peut facilement 34;tre
instrumentalis33;e. C’est à l’Observatoire des jeux
de le faire. En mettant en place un Observatoire scientifique du
gambling , la France ne sera pas suspect33;e pas l’UE,
d’instrumentaliser les chiffres et pourra en outre - dans ce
domaine comme dans d’autres - servir de locomotive au niveau de
la recherche Europ33;enne.
Un observatoire des jeux revisit33;, qui travaillerait sans a priori
sur le gambling.
Mais quel doit 34;tre le rôle d’un Observatoire? Soyons
clair pour ceux qui craignent une r33;publique des experts. De notre
point de vue il est d’observer scientifiquement, de faire des
enqu34;tes, de mesurerR30;toutes les «v33;rit33;s
scientifiques» sont bonnes à dire. Mais en aucune
mani32;re un Observatoire ne doit d33;cider d’une politique
des jeux qui rel32;ve du gouvernement en dialogue avec la
repr33;sentation nationale. La d33;cision, l’orientation de
l’action publique doit en final relever de l’autorit33;
politique, garante de l’int33;r34;t g33;n33;ral, sous
peine d’34;tre syst33;matiquement entrav33;e par des
opinions, des int33;r34;ts. Le fait que le successeur
annonc33; de Fran31;ois Trucy – Jean Fran31;ois Lamour
(UMP)– ait publi33; le 26 mai 2011 un rapport avec la
d33;put33;e socialiste Aur33;lie Filippetti (PS) (9) souligne
– malgr33; les divergences affich33;es et les joutes
rh33;toriques antagonistes qui se sont d33;roul33;es au
S33;nat et à l’Assembl33;e Nationale en 2010 sur la
question des jeux en ligne - que la classe politique devrait pouvoir se
retrouver sur cette id33;e d’observatoire revisit33;, qui
travaillerait sans a priori sur le gambling.
Étant à l’origine de l’initiative (10) qui a
abouti à l’inscription d’un Observatoire des jeux dans
la loi vot33;e en 2010, notre devoir 33;tait à la veille de
l’33;ch33;ance pr33;sidentielle, d’intervenir pour
d33;fendre à nouveau cet organisme de recherche, dirig33;
actuellement par Charles Coppolani, tout en rappelant aux candidats
à l’33;lection supr34;me que les joueurs de jeux de
hasard et d’argent se comptent en millions (11) et constituent
certainement «le premier parti de France»! Une invitation
à prendre le jeu - et les joueurs - au s33;rieux.
© Jean-Pierre G. Martignoni-Hutin, Lyon, France, 210. Avril 2012
Notes
1.
Le SNJV et son pr33;sident ( Nicolas Gaume) ont transmis 10
propositions aux candidats pour expliquer les difficult33;s
rencontr33;es par l’industrie Fran31;aise des jeux
vid33;o (2,7 milliards de CA en 2010) («Le jeu vid33;o
s’invite aux pr33;sidentielles», esportsfrance.com du 14
mars 2012)
2.
«Élisez-moi !» «Racolage 33;lectoral»,
«La course à l’Élys33;e», «Si
j’33;tais pr33;sidentR30; », «Skaandal :
pr33;sidentielles 2012 », jamais un scrutin n’avait
autant inspir33; les jeux de soci33;t33; ( Confer : «Qui
veut jouer à la pr33;sidentielle? «Le Parisien du 5 avril
2012)
3.
Daniel Psenny, « Temps de parole : le CSA fait appel à la
Fran31;aise des jeux» ( LeMonde.fr du 30/3/2012)
4.
Ancien mot de la langue fran31;aise qui d33;signait une bourse ou
un coffre où l’on met de l’or. Apr32;s avoir
voyag33; notamment en Angleterre, ce mot nous est revenu sous le
termeR30; Budget.
5.
«Du pain et des jeux». Cette expression est emprunt33;e au
po32;te Juv33;nal qui regrettait que le peuple romain se soit
à ce point affaibli qu’il ne d33;sirait plus que du pain
et des jeux. L’expression d33;crit 33;galement une
m33;thode politique, bas33;e sur la d33;magogie et qui fait du
peuple un rassemblement de sujets ignorants ou incapables de penser par
eux-m34;mes qu’il suffirait de nourrir et de divertir ( source
Renzo Tozi , Dictionnaire des sentences latines et grecques, Ed.
J33;rome Million 2010, 192-193)
6.
Emeline Cazi. Des r32;gles strictes pour lutter contre les conflits
d’int33;r34;ts : la commission Sauv33; remet son rapport
à N. Sarkozy, Le Parisien, 26 janvier 2011
7.
Val33;rie de Senneville, Conflits d’int33;r34;ts : le
temps de la tol33;rance z33;ro, Les Echos, 8 f33;vrier 2011
8.
Alexandre Counis, Jeux en ligne : Bruxelles pr33;pare un Livre Vert
tr32;s consensuel, Les Echos, 13 janvier 2011
9.
Rapport d’information n°3463 sur la mise en application de
la loi n°2010-476 du 12mai 2010 relative à l’ouverture
à la concurrence et à la r33;gulation du secteur des jeux
d’argent et de hasard en ligne, Assembl33;e Nationale, mai
2011, 203 pages
10.
"Prolif33;ration des jeux d'argent, mis32;re de la recherche "
(Les Echos , «le point de vue de JP Martignoni-Hutin», 25
Juin 2001,60) «La n33;cessit33; d’une r33;elle
politique des jeux «(Les Echos du 26,27d33;cembre 2003, p.10,
“Id33;es” , article r33;dig33; à
l’initiative de JP Martignoni-Hutin (sociologue) en collaboration
avec Christian Bucher (psychiatre), Marc Valeur (psychiatre, directeur
du centre m33;dical Marmottan à Paris,), Matthieu Vincent
Beaustar (avocat à Paris)
11.
27 millions de joueurs, simplement pour la Fran31;aise des jeux
ANNEXE 2 =
Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr =
(publi33; sur jeuenligne.ca, le 7 mars 2012)
« TOBIN OR NOT TOBIN ? : GAMBLING !
= POUR UNE LOTERIE MONDIALE CARITATIVE À 1 MILLIARD
D’EUROS ( 1,3 millions de $) »
1 milliard d’euros, ou son 33;quivalent en dollar, yuan, yen,
roupie, rouble, real, kronaR30;
(1)
tel pourrait 34;tre le pactole d’une loterie mondiale
destin33;e à 33;radiquer la pauvret33;. Assur33;ment
cela attirera des centaines de millions de joueurs, voire beaucoup
plus. Alors qu’on reparle de la Taxe Tobin - un impôt
obligatoire n33;gatif - l’installation d’une loterie
mondiale caritative - un impôt volontaire positif - pourrait
changer la face du monde en mati32;re de lutte contre le
sous-d33;veloppement.
Tel un marronnier, la taxe Tobin est revenue sur le devant de la
sc32;ne. Cette id33;e - 33;mise en 1972
(2)
par un Nobel d’Economie (James Tobin,1918-2002), popularis33;e
par Le Monde Diplomatique en 1997, kidnapp33;e ensuite par les
altermondialistes d’Attac en 1998 - n’a jamais fait
recette. Certes le fait que la France soit porteuse du projet et que le
Pr33;sident de la R33;publique s’engage personnellement
dans ce dossier doit 34;tre salu33;. N33;anmoins ce projet de
taxe sur les transactions financi32;res risque d’accoucher
d’une souris. De nombreux pays (notamment la Grande Bretagne)
affichent leur hostilit33; à ce nouvel «impôt de
bourse» mondialis33;. Le soutien de l’Allemagne apparait
pour le moins «mesur33;»
(3)
. Paris a beau vouloir donner «un grand coup
d’acc33;l33;rateur»
(4)
pour booster le calendrier, cela rel32;ve pour partie de
l’incantation tant le principe d’une «taxe Tobin
nationale» appara38;t «utopique» à de nombreux
observateurs avertis
(5)
. Par ailleurs la Commission Europ33;enne, qui a pr33;sent33;
le 28 septembre dernier une proposition de directive de taxe sur les
transactions financi32;res (TTF), entend rester zen sur le
calendrier d’un dossier complexe.
Curieusement cet impôt appara38;t d33;sormais davantage
comme une sanction visant à punir les march33;s irrationnels et
à freiner l’ardeur des sp33;culateurs qui « jouent
» avec la r33;glementation financi32;re, il est vrai
d’un laxisme abyssal. Alors qu’au d33;part il affichait
une volont33; politique forte de r33;colter des fonds pour lutter
contre la mis32;re, la malnutritionR30; En outre «cette
punitive taxe Tobin» n’est sans doute pas sans
arri32;re-pens33;e 33;lectorale et peut 34;tre per31;us
comme un symptôme de la «taxopathologie aigu35; des
candidats à la pr33;sidentielle» qui, comme le
pr33;cise Edouard T33;treau (HEC , M33;diafin), « ont
d33;cid33; de taxer tout ce qui bouge»
(6)
Bien sûr cette taxe (on parle de 0,1% sur les actions et
obligations et de 0,001% sur les produits d33;riv33;s) va
rapporter de l’argent mais beaucoup moins qu’attendu. 55
milliards d’euros par an selon Jos33; Manuel Barroso. Pas de
quoi changer la face de «la mis32;re monde». Par ailleurs
elle ne sera pas sans cons33;quences. Si «les risques de
d33;localisation reste difficile à mesurer»
(7)
les principales places financi32;res mondiales (Londres, Shanghai,
Shenzhen, Hong Kong, Tokyo, Sydney)
(8)
y 33;chapperont et les sp33;culateurs de haut vol pourront
toujours s’expatrier. Pour la place de Paris le doublement des
frais de transaction entrainera «une moindre liquidit33; des
titres fran31;ais au profit des titres internationaux».
(9)
Attention à l’effet boomerang. Olivier Gu33;ant et
Matthieu Schlesinger (Universit33; Paris Diderot & Sciences Po)
rappellent dans le quotidien Les Echos un pr33;c32;dent: «la
Su32;de a adopt33; un pr33;l32;vement de ce type en I98O
qui s’est traduit par une chute tr32;s importante des
transactions financi32;res, presque totales pour les produits
d33;riv33;s, au profit de la City». Et nos deux chercheurs
de pr33;ciser: «Face à ce brillant r33;sultat la social
d33;mocratie su33;doise a fait machine arri32;re»
(10)
Il faut dire que l’injonction appara38;t pour le moins
paradoxale. On veut r33;duire une activit33; (la
sp33;culation) mais dans le m34;me temps la taxer,
c’est-à-dire en ponctionner une partie pour l’aide aux
plus d33;munis. La logique aurait voulue le 33FF33'>contraire: favoriser les
transactions financi32;res afin que cette TVA sociale
mondialis33;e rapporte le plus possible pour aider les pauvres. Va
comprendre Charles! Sans doute une nouvelle d33;monstration que le
pouvoir court souvent plusieurs li32;vres à la fois, dans une
vision syst33;mique qui nuit à son efficacit33;. Sans doute
une nouvelle preuve que ce m34;me pouvoir cherche toujours à
r33;former le syst32;me à la marge tout en se donnant bonne
conscience, proc32;de par arbitrage pour d33;fendre
l’int33;r34;t g33;n33;ral, tout en oubliant que ces
trop fameux « arbitrages » politiques finissent souvent par
aboutir à des injonctions paradoxales, pour ne pas dire
antinomiques.
Autre contradiction: le timing. Cette taxe arrive au plus mauvais
moment. En pleine euphorie boursi32;re, en pleine
«glorieuse» 33;conomique, on aurait presque pu comprendre
cet effort de solidarit33; consistant à fiscaliser encore
davantage ceux qui «travaillent» avec l’argent des
autres, «font de l’argent» avec de simples clics,
programmes des robots pour effectuer du trading à haute
fr33;quence (THF)
(11)
. Mais de nombreuses bourses sont au plus bas (notamment le CAC 40) et
les actionnaires - notamment les petits porteurs – trinquent
depuis des mois. Grosses fortunes et sp33;culateurs ne sont pas
33;pargn33;s et certains ont subi des pertes colossales,
m34;me si bien 33;videmment d’autres continuent de
«faire de l’argent», profitant des 33;carts de cours
monstrueux qui se produisent lors de krachs boursiers. N33;anmoins,
dans un contexte global de crise et de r33;cession de nombreux
observateurs voient d’un tr32;s mauvais 339;il
l’instauration d’un nouvel impôt de bourse, qui
viendrait s’ajouter à ceux d33;jà existants.
Face à autant d’adversit33; il n’est pas
33;tonnant que la trop fameuse taxe sur les transactions
financi32;res r33;serve «quelques surprises»
(12)
et que Paris ait d33;cid33; d’officialiser r33;cemment
sa taxe «a minima»
(13)
La France vise d33;sormais 1,1 milliard d’euros de recettes
annuelles. M34;me si «le clan des pro-taxe semble
s’33;largir» au moins au niveau europ33;en
(14)
, la somme totale r33;colt33;e dans le meilleur des cas (50
milliards d’euros) ne sera jamais à la hauteur des enjeux
que repr33;sente une «lutte fanatique» pour en finir avec
la mis32;re mondiale, si tant est que ce pactole y soit
consacr33;. Comme le pr33;cise Anne Chryvialle dans le Figaro:
«L’Etat pourrait 34;tre tenter de l’utiliser au
renflouement des finances publiques.»
(15)
De multiples 33;l33;ments soulignent donc que cette taxe
moralisatrice ne r32;glera rien en mati32;re de pauvret33;,
sera difficile à mettre en 339;uvre et cela pour la simple
raison que ses fondamentaux sont erron33;s. La Taxe nomm33;e
«Tobin» (au grand dam de son «propri33;taire»
qui a refus33; que l’ultra gauche instrumentalise
id33;ologiquement son concept) constitue «un impôt
obligatoire n33;gatif» qui sera mal per31;u, rapportera peu
et p32;sera sur les 33;changes 33;conomiques et financiers.
Seul «une arme de construction massive» - un impôt
volontaire facultatif à haut rendement» se situant dans une
autre sph32;re - peut fournir de mani32;re r33;currente les
fonds babyloniens n33;cessaires à «la lutte finale contre
la pauvret33;». Cette autre sph32;re, c’est
l’industrie des jeux de hasard et d’argent (gambling).
Cette arme, c’est une loterie mondiale caritative.
Les populations d33;testent les impôts et autres taxes mais
adorent jouer et cela depuis la nuit des temps. C’est curieux
mais c’est comme 31;a. Sociologue sp33;cialis33; dans le
gambling nous observons ces pratiques depuis des ann33;es sans que
notre curiosit33; intellectuelle s’en trouve
33;mouss33;e. La constance ludique force le respect, au-delà
de toute morale et de toute rationalit33;. Face à la
pusillanimit33; des gouvernants mondiaux et des organismes
internationaux à 33;radiquer la mis32;re, exploitons pour la
bonne cause cette qu34;te ludique toujours inachev33;e. Vis
à vis de la fiscalit33;, l’impôt ludique
poss32;de l’33;norme avantage de permettre à ceux qui
veulent y 33;chapper de le faire facilement. Il leur suffit de ne
pas jouer. La loterie mondiale aura donc bonne presse. tout le monde y
sera favorable, y compris ceux qui n’y participeront pas.
Par ailleurs les populations ont depuis des lustres fait preuve
d’altruisme et de solidarit33;, montrant souvent le chemin de
la g33;n33;rosit33; aux Etats et aux gouvernants. Elles
participeront massivement et volontairement à cette loterie
solidaire pour joindre l’utile à l’agr33;able. Il
est m34;me probable que ce jeu mondial va cr33;er des millions de
nouveaux joueurs, qui seront tout heureux d’engager 1 euro, 10
eurosR30;pour 33;radiquer mis32;re et sous d33;veloppement,
tout en esp33;rant gagner le pactole à 1 milliard ou les
milliers de gains interm33;diaires.
Bien entendu les loteries nationales et l’ensemble des
op33;rateurs ludiques seront sollicit33;s en premier chef pour
organiser le maillage – en dur et virtuel – n33;cessaire
à l’installation d’une telle loterie. Le click à
1 euro connaitra un succ32;s mondial permanent sur le web. Internet
va multiplier à l’infini la puissance de frappe de cette
loterie mondiale dans sa version 2.O. Certes certaines loteries
nationales participent d33;jà à l’aide au
d33;veloppement. La loterie n33;erlandaise a vers33; 1,35
millions d’euros au HCR (Haut commissariat aux
r33;fugi33;s) en 2011 pour un total de 13,8 millions depuis 2002
(16)
. Mais on ne voit pas en fonction de quelle logique ces op33;rateurs
de jeux dans le cadre de leur RSE refuseraient de participer, en
organisant la logistique et l’architecture num33;rique
n33;cessaire à une telle loterie. D’autant que ce jeu
international ne phagocyterait en rien les diff33;rents produits
commercialis33;s par les op33;rateurs ludiques nationaux.
Bien entendu les multiples organismes internationaux (ONU, Banque
Mondiale, BIRD, FMI, OCDE, Unesco, OIT, FAO, OMSR30;) seront
sollicit33;s pour r33;unir les d33;cideurs politiques, mettre
en place les comit33;s d’experts, 33;valuer les besoins,
assurer les contrôles et la transparence. La 33;galement on
peut supposer que les « grands de ce monde » dont certains
veulent instaurer une taxe Tobin, auront à c339;ur de se
r33;unir pour mettre en place politiquement cette loterie mondiale
caritative.
Naturellement, comme pour la guerre, l’argent est le nerf
d’un tel projet, et c’est bien d’une guerre dont il
s’agit: en finir avec la faim, la mis32;re, le probl32;me
de l’eau, les drames humanitaires, 33;cologiques, la
paup33;risation, y compris d33;sormais dans les pays
d33;velopp33;s. Bien que pacifique elle exige un engagement
fanatique. Cette contribution est donc aussi un appel. Pour initier un
tel projet il faut donc en amont beaucoup d’argent. La
33;galement nous pensons que l’altruisme affich33; par de
nombreuses personnalit33;s richichismes (de Billes Gates à
Warren Buffet pour n’en citer que deux), en passant par la
g33;n33;rosit33; de certains milliardaires (aux ETUN, au
Mexique, en Chine, en Russie et dans diff33;rentes pays arabes)
permettront de r33;unir les fonds pr33;alables n33;cessaires
pour lancer le projet. Taxer à nouveaux les riches pour lutter
contre la pauvret33;, les riches r33;pliqueront: «on a
d33;jà donn33; et on remplit depuis des lustres ce tonneau
des Dana39;des». Les inviter à construire volontairement
les fondations qui permettront la mise en place d’une loterie
mondiale caritative, ils r33;pondront: yes we can (oui nous
le pouvons).
Il y a quelque ann33;es, en marge de notre activit33;
ethnosociologique sur le gambling et les jeux de hasard et
d’argent (JHA) nous avions d33;jà lanc33; le projet
d’une telle loterie. L’id33;e n’33;tait pas
«d’aider» ponctuellement les pays pauvres mais
d’33;radiquer le sous d33;veloppement et l’ensemble
des drames que conna38;t la plan32;te de mani32;re
r33;currente, en cr33;ant «un impôt volontaire au
plutonium» qui produit plus d’argent qu’il n’en
consomme et cela de mani32;re p33;renne. Cette proposition avait
re31;u un accueil m33;diatique non n33;gligeable.
(17)
Plusieurs mois plus tard Christophe Blanchard Dignac (PDG de la
Fran31;aise des jeux) reprenait le concept avec quelques autres
loteries nationales. Nous avons trouv33; le proc33;d33;
curieux. Certes nous n’avons pas le monopole du c339;ur mais
nous pensons que le produit de la FDJ et de ses consoeurs n’a ni
l’ambition, ni la finalit33; d’une loterie mondiale
caritative. Par ailleurs un aussi beau projet «ne saurait
rapporter de l’argent» à des op33;rateurs ludiques
qui ont d33;jà suffisamment de jeux attractifs pour exploiter
la «poule aux 339;ufs d’or» (par exemple
Euromillions). Il doit donc 34;tre chapeaut33; par un organisme
transnational ind33;pendant à but non lucratif. Malgr33; ou
à cause de la crise, nous pensons que le d33;bat actuel sur la
taxe Tobin et celui – 33;ternel – sur «l’aide
au d33;veloppement»
(18)
doit 34;tre l’occasion de mettre sur les rails cette loterie
mondiale philanthropique.
En final l’id33;e n’a rien de r33;volutionnaire.
L’histoire des loteries indique que leur institutionnalisation
comportait d33;jà une fonction caritative. Il s’agissait
moins de faire jouer les gens pour les exploiter, que de combler les
caisses de l’Etat sans lever de nouveaux impôts, de lutter
contre les calamit33;s agricoles, de restaurer les 33;glises,
d’aider les indigents ou les grands bless33;s de guerre, de
financer de grandes infrastructures... Notre initiative ne fait que
reprendre ce concept en le globalisant et en le mondialisant. Selon
Philippe Kourilsky (Pr33;sident de Facts initiative*) «deux
milliards d’34;tre humains sur les sept que compte la
plan32;te vivent dans la mis32;re»
(19)
Pour faire cesser «cet immense scandale», il faut une
solution radicale et p33;renne qui sorte des sentiers battus il faut
un engagement que tout le monde peut s’approprier.
Jean-Pierre G. Martignoni-Hutin (sociologue) Lyon (France)
Dans une prochaine contribution nous d33;finirons :
-les conditions ludiques qui permettront – outre le pactole
à 1 milliard – de rendre cette loterie tr32;s attractive
(taux de redistribution, lots en cash et en nature) -dans quelle mesure
les grands groupes internationaux et nationaux pourront y participer
(sponsoring, partenariat exclusif, lots en produitsR30;). Car comme
le pr33;cise Jean Claude Berth33;lemy (Paris I Panth33;on
Sorbonne) «on ne peut imaginer une strat33;gie efficace de
lutte contre la pauvret33; en l’absence d’une
contribution des entreprises « (20) les mani32;res de
r33;soudre «l’33;ternel d33;bat de l’aide au
d33;veloppement «(18) sans tomber dans l’assistanat et
afin de ne pas construire une nouvelle usine à gaz.
© JP Martignoni , Lyon, France, Mars 2012, 204.doc
Notes :
1.
Respectivement monnaie am33;ricaine, chinoise, japonaise, indienne,
russe, br33;silienne, su33;doise. Le pactole à 1 milliard
est bien entendu un chiffre symbolique destin33; à frapper les
esprits. Il devra le cas 33;ch33;ant 34;tre
r33;33;valu33; par un comit33; d’experts tout en
33;tant tr32;s attractif. A titre d’indication le gambling
a r33;colt33; en 2011 - simplement pour la France ! - 31,6
milliards d’euros. Le record des gains a 33;t33; atteint
par l’Euro Millions : 162 millions d’euros. Une loterie
mondiale caritative pourrait glaner plusieurs centaines de milliards et
34;tre dot33;e d’un big Win à 1 milliard.
2.
« Tobin depuis 1972 » (France Info du 9 janvier 2012)
3.
Catherine Chatignoux : « Taxe Tobin : Sarkozy re31;oit un
soutien mesur33; de la chanceli32;re Merkel» ( Les Echos,10
janvier 2012)
4.
Catherine Chatignoux, Renaud Honor33; : « Taxe sur les
transactions financi32;res : Paris veut un grand coup
d’acc33;l33;rateur» (Les Echos, 5 janvier 2012)
5.
Jean Marc Vittori : « L’utopie d’une taxe Tobin
nationale » ( Les Echos, 9 janvier 2012)
6.
Eduard T33;treau : « La taxopathologie aigu35; des candidats
à la pr33;sidentielle » (Les Echos, 6 f33;vrier 2012)
7.
« Taxe sur les transactions financi32;res : Le risque de
d33;localisation reste difficile à mesurer » ( Les Echos
du 5 janvier 2012)
8.
Confer l’infographie : « les plus importants centres
financiers mondiaux « ( Les Echos du 5 janvier 2012)
9.
Marina Alcaraz, Laurent Boisseau , « Taxe sur les transactions
financi32;res : les cons33;quences pour la place de Paris »
( Les Echos du 9 f33;vrier 2012)
10.
Olivier Gu33;ant, Matthieu Schlesinger : « A ceux qui croient
(encore) aux bienfaits de la taxe Tobin « ( Les Echos du 10
janvier 2012)
11.
Marina Alcaraz : « Le trading à haute fr33;quence, une
activit33; d33;cri33;e dans le collimateur des autorit33;s
« ( Les Echos, 7 f33;vrier 2012)
12.
Marina Alcaraz , Lucie Robequain, Laurence Boisseau : « Taxe sur
les transactions : les derni32;res surprises « ( Les Echos du 7
f33;vrier 2012)
13.
Anne Cheyvialle : « Paris officialise sa taxe financi32;re a
minima » ( Le Figaro du 7 f33;vrier 2012)
14.
Anne Bauer : « France, Allemagne, Espagne, Italie : le clan des
pro-taxe s’33;largit » (Les Echos, 9 f33;vrier 2012)
15.
Anne Cheyvialle, ibid
16.
« La loterie nationale n33;erlandaise donne 1,35 millions
d’euros au HCR « ( www.unhcr.fr du 10 f33;vrier 2012)
17.
“ Un sociologue propose une loterie mondiale contre la
pauvret33; ” : message A.F.P. , 11 f33;vrier 2005)
Entretien t33;l33;phonique avec Michel Deprost, journaliste au
Progr32;s, « Solidarit33; : une loterie mondiale contre la
pauvret33; », Le Progr32;s 12 f33;vrier 2005). “Une
loterie mondiale pour lutter contre la pauvret33; et le sous
d33;veloppement ” (« Une loterie mondiale contre la
pauvret33; ? “ Les derni32;res nouvelles Alsace 12
f33;vrier 2005) Entretien avec Guillaume Cahour ( directe RMC info
matin 17 f33;vrier 2005 ,7H) Participation au journal du soir de TLM
de St33;phanie Loeb ( TLM 17 f33;vrier 2005, I9 h) Entretien avec
Olivier Madinier journaliste à ITV pour Canal + à propos de
notre article : “ une loterie mondiale pour lutter contre la
pauvret33; et le sous d33;veloppement”. Tribune dans le
quotidien gratuit M33;tro à la demande de Xavier Thouvenot :
“ Une loterie mondiale pour lutter contre la pauvret33; : un
jeu de hasard 33;thique “ (M33;tro n° 656, 21
f33;vrier 2005)
18.
David M33;nasc33; (affili33; HEC) : « Donner ou faire
payer, l’33;ternel d33;bat de l’aide au
d33;veloppement »(Le Monde du 6 mars 2012,3)
19.
Philippe Kourilsky : « Evaluer la lutte contre la pauvret33;
« ( Le Monde 33;conomie du 6 mars 2012,1-2)
20.
Jean Claude Berth33;lemy : «Deux visions divergentes du
rôle des grandes entreprises : social business ou bottom of the
pyramid (BOP)? un peu des deux « ( Le Monde 33;conomie du 6
mars 2012, p.3)