Quand Kevin DeSanctis, le PDG du Revel, un nouveau complexe hôtelier de 2,4 G$ comprenant un casino, a commencé sa carrière à Atlantic City il y a quelques années, il ne travaillait pas pour l’industrie du jeu, mais la surveillait plutôt en tant qu’agent de la sûreté du New Jersey.
Sa métamorphose en dirigeant du complexe le plus coûteux de l’histoire de la Mecque du jeu est radicale et semble être l’un des ingrédients dont a besoin cette ville en difficulté pour se relancer.
L’inauguration du Revel survient au moment où les casinos de «commodité» ont permis à la Pennsylvanie voisine de devenir le deuxième État des États-Unis, après le New Jersey, où les revenus générés par le jeu sont les plus importants.
Rappelons que les casinos de commodité sont, à la différence des établissements traditionnels de jeu, des lieux dont la fonction première n’est pas le jeu (bars, cafés internet, etc.), mais auxquels la loi permet, depuis quelques années, d’offrir ce type de service. Selon certains, Atlantic City se rendrait ainsi un grand service en détruisant quelques-uns de ses établissements les moins rentables. (La ville compte 11 casinos, dont le Revel.)
«En Pennsylvanie et dans l’État de New York, les casinos font partie d’un marché de commodité. Ils ne sont plus, aujourd’hui, très différents des bars de jeu locaux, déclare DeSanctis pour expliquer la multiplication des lieux de jeu. Mais nous croyons que nous constituons une excellente solution de rechange.»
Ce qui distinguera le Revel sera l’accent mis sur les sources de
divertissement autres que les machines à sous et les tables de black-jack.
La particularité du Revel réside dans son approche «loisir» du jeu. Elle est loin, et peut-être révolue, l’époque où les établissements d’Atlantic City étaient principalement destinés aux joueurs. DeSanctis affirme que l’un des grands changements qui distinguera le Revel sera l’emphase mise sur les sources de divertissement autres que les machines à sous et les tables de black-jack.
À l’inverse de ses grands rivaux, le Borgata et son complexe jumeau, le Water Club, le Revel donne sur la plus grande ressource naturelle d’Atlantic City : la mer. «Vous ne pouvez bâtir sur la plage et tourner le dos à l’océan», déclare DeSanctis. Durant une visite du complexe en compagnie du principal architecte du Revel, Michael Prifti, qui a également supervisé la construction du Borgata il y a neuf ans, on se rend vite compte que l’océan Atlantique est visible de partout sur la propriété.
Au moment d’écrire ces lignes, la plage Revel était toujours en construction, mais devait être prête pour l’inauguration officielle des lieux, au cours de la fin de semaine du Memorial Day (Jour du Souvenir, le 28 mai). Les travaux sur la partie située le plus au nord de la promenade étaient destinés à l’aménagement d’une plage de petites vagues pour les baigneurs et d’une zone de déferlantes pour les surfeurs, a expliqué Prifti. En fait, l’océan est ici aussi important que les salles de jeu, lesquelles ne sont pas aussi vastes et tape-à-l’œil que la plupart de celles des autres casinos.
«Personne n’aime être obligé de traverser un casino pour se rendre à sa chambre d’hôtel, ajoute Prifti. Ce que nous voulons, c’est que les gens puissent avoir l’impression qu’en venant ici, ils auront du bon temps.»
(source : journalmetro.com/Brian X. McCrone)