L’arrivée du groupe partouche pèse sur le résultat des casinos en France voisine.
Comme l’on pouvait s’y attendre, l’ouverture du Casino de Meyrin est venue bousculer la donne en France voisine. Les établissements de jeux qui ceinturent Genève (Evian, Annemasse, Divonne) affichent tous des résultats à la baisse. Un effet de la concurrence accentué par une conjoncture défavorable. D’ici à quelques jours, le classement officiel des casinos français sera publié. Quelques informations ont déjà filtré. Et notamment en ce qui concerne le Casino de Divonne-les-Bains qui recule de la deuxième à la troisième place (Evian glisserait de la dixième à la seizième place). Après avoir été longtemps classé en tête du hit-parade des établissements de jeux français, le vaisseau amiral du groupe Didot-Bottin affiche un produit net des jeux en recul de près de 6%. En 2002, le casino avait pu se maintenir à la deuxième place avec un jackpot de 71 millions d’euros. Entre-temps, la roue a tourné. Le produit net des jeux traditionnels est en recul de près de 25% et, pour la première fois, celui des 355 machines à sous ne progresse pas (environ -1%).
Un deuxième semestre difficile
Pour l’instant, la Société touristique thermale et hôtelière de Divonne (STTH) refuse de confirmer ou de commenter ces chiffres. La direction annonce que le PDG, Claude Blot, tiendra une conférence de presse le 16 décembre prochain pour présenter "les objectifs et la stratégie globale du domaine de Divonne à l’occasion des cinquante ans du Casino". La situation de l’établissement de jeux divonnais s’est détériorée au cours du deuxième semestre 2003, juste après l’ouverture du Casino de Meyrin. L’arrivée d’un premier contingent de machines à sous au Casino de Saint-Julien-en-Genevois a également contribué à redistribuer les cartes parmi les trois établissements de jeux du groupe Didot-Bottin: Divonne, Annemasse et le nouveau Casino de Saint-Julien-en-Genevois. S’il est moins fort à Divonne, le casinotier garde encore quelques atouts dans son jeu. Avec le Casino de Saint-Julien-en-Genevois qui vient de déposer une demande d’extension de son parc de machines à sous. Avec aussi, à quelque 80 kilomètres de Genève, le Casino d’Hauteville qui recevra normalement en 2004 son premier contingent de bandits manchots.
En France le marché s’essouffle
Pas de quoi impressionner le puissant groupe partouche qui est bien décidé à prendre sa part du juteux marché des jeux dans le bassin franco-suisse. Le groupe français, qui a investi près de 30 millions de francs dans le Casino du Lac, a capté une partie de la clientèle suisse en mettant en avant la gratuité d’accès aux tables de jeux et l’absence de taxes sur les gains. En juillet dernier, la direction du casino misait sur une recette brute annuelle des jeux de l’ordre de 25 à 30 millions de francs. "Globalement, on sera au-dessus des objectifs", confirme l’établissement par la voie de son service de presse. "Le marché est porteur", confirme-t-on. S’il a pris une partie de la clientèle du Casino de Divonne, le Casino du Lac attire également une nouvelle clientèle de proximité avec ses 150 machines à sous. Le directeur de l’établissement, Yassine Ben Abdessalem, détaillera ces premiers résultats à l’occasion d’une conférence de presse le 4décembre prochain. Nul doute que l’ambiance sera à la fête.
Au classement national, le Lyon Vert remonte à la deuxième place derrière Enghien-les-Bains. Pénalisé en 2002 par une fermeture administrative et l’ouverture d’un nouvel établissement dans le centre de Lyon (Le Pharaon), le casino du groupe partouche regagne du terrain en 2003, Nice se hissant à la quatrième place. D’une manière générale l’année écoulée marque un coup d’arrêt. Pour la première fois depuis la mise en service des machines à sous, les casinos français peinent à attirer de nouveaux joueurs. Outre les effets de la crise internationale, certains évoquent "un changement d’habitude des consommateurs" et peut-être un effet de seuil du marché français.
(source : tdg.ch/Alain Jourdan)