Le casino de jeux respire. Hier, en début d'après-midi, Alain Le Gars a pris connaissance du jugement rendu par le tribunal de commerce. Et ce verdict va pleinement dans le sens souhaité par le directeur de l'établissement et le groupe Boucau. En clair, les juges ont estimé que l'actuel gestionnaire, la SA du Casino de Grasse, « présentait des possibilités sérieuses de poursuivre l'activité, de maintenir l'emploi et d'apurer le passif ». Ce qui met donc un terme à la procédure de sauvegarde ouverte en février dernier et permet au casino de mettre en oeuvre son plan de relance. Quel est-il ?
D'un point de vue financier, le groupe Boucau s'est d'abord engagé à rembourser le passif accepté par la société, soit en intégralité sur une période de dix ans et par échéances annuelles progressives, soit à hauteur de 20 % en une seule échéance, les créanciers abandonnant alors 80 % de leur créance.
220 000 euros pour les parts de partouche
Sur l'aspect social du plan, aucune embauche n'est prévue mais la masse salariale se trouvera maintenue.
Bien évidemment, ce plan de relance se voit conditionné, pour certains engagements financiers, au renouvellement de la délégation de service public au bénéfice de la SA du Casino de Grasse.
Il faut rappeler en effet qu'initialement, cette DSP conclue pour une durée de trente ans, ne devait expirer qu'en juin 2018. Un délai ramené au 31 décembre 2011 du fait de changements intervenus dans la réglementation des jeux dans les casinos. C'est donc avec cette réserve relative à la DSP, que le groupe Boucau a accepté de racheter pour un montant total de 220 000 e les parts sociales des titres et créances du groupe partouche (1), jusqu'ici cogestionnaire, et de réaliser des investissements par le biais d'une augmentation de capital jusqu'à hauteur de 300 000 e. Ceci afin de relancer et dynamiser la politique commerciale du casino.
Fini donc, le conflit entre actionnaires dont nous nous étions fait l'écho à maintes reprises dans ces colonnes. Le groupe Boucau, désormais actionnaire unique, disposera d'une totale liberté d'action pour développer sa nouvelle stratégie commerciale.
La mission de l'administrateur judiciaire, Pierre-Louis Ezavin, prend ainsi fin avec l'application de ce jugement. Fait intéressant à relever, c'est Alain Le Gars, qui se voit officiellement chargé par le tribunal de l'exécution de ce plan de relance. Et l'homme entend bien réussir son affaire...
(1) - Le groupe partouche, de son côté, s'était engagé à céder ses titres lors de l'audience du 21 juillet dernier.
(source : maville.com/Éric Farel/nicematin.fr)