L’ex-Moliflor a dépensé 2,5 millions pour changer d’enseigne. Il vient de lancer un site Internet gratuit.
Argelès-sur-Mer
Avec aux platines le DJ David Vendetta, elle a fait le plein jusqu’à 5 heures du matin. La discothèque du casino joa d’Argelès-sur-Mer, première station balnéaire des Pyrénées-Orientales, réputée pour avoir la plus forte concentration de campings d’Europe, a rouvert samedi dans un établissement totalement relooké. La salle des jeux a pris des couleurs, le restaurant un coup de jeune. En finir avec l’image «plutôt ringarde» des casinos en France, c’est une des ambitions de Laurent Lassiaz, un ancien du Club Med, président du directoire de joa Groupe depuis début 2007. «Sortir au casino le week-end ou entre copines le jeudi soir, ça fait plutôt has been alors qu’il y a un engouement pour les jeux en France, constate-t-il. On rate un peu ce développement alors qu’on a des établissements ouverts 7 jours sur 7 qui sont souvent le seul lieu social.»
Pour changer d’image, l’ex-Moliflor, contrôlé par Bridgepoint Capital (55 % du capital depuis décembre 2005) et Loto-Québec (35 % depuis février 2006), a donc changé de nom. Il s’appelle joa Groupe depuis mars 2008. Un investissement de 2,5 millions d’euros. Laurent Lassiaz veut maintenant que les casinos joa deviennent des lieux d’animation et de sortie, où jouer, se restaurer, danser… L’environnement économique lui complique la tâche. Jeudi après-midi, à Argelès-sur-Mer, un des plus petits casinos du groupe, il n’y avait pas vraiment foule.
Entre fin 2007 et fin 2009, le groupe aura réduit ses effectifs de 13 %. Au premier semestre de son exercice (de fin octobre à fin avril), le produit brut des jeux (l’équivalent des sommes perdues par les joueurs) a reculé de 11 %. Le succès des jeux de table (+ 42 % pour le poker, + 36 % pour le black jack) ne compense pas le recul des machines à sous (- 12 %), qui représentent 95 % des recettes de jeu d’un casino.
Amélioration depuis janvier
Selon Laurent Lassiaz, le produit brut des jeux ne retrouvera pas avant 2010-2011 son niveau de 2006-2007. «Si on est à - 5 % sur l’exercice, ce sera une belle performance», avance-t-il. La situation s’améliore depuis le début de l’année. En janvier, un seul casino joa était en croissance. Fin mai, il y en a huit sur vingt ; Lamalou-les-Bains, dans l’Hérault, est le seul à perdre de l’argent, mais trois autres sont tout juste à l’équilibre.
Parce que les banques sont peu prêteuses, Laurent Lassiaz aimerait convaincre des établissements concurrents de rejoindre joa en tant qu’affiliés ou franchisés. Il en a identifié « une dizaine ». En attendant, il se lance sur Internet. Le site joa-online.com propose depuis la semaine dernière des jeux de casino… sans miser d’argent. Un début avant l’autorisation des jeux d’argent sur Internet prévue début 2010. Laurent Lassiaz promet alors une offre de jeux complète : grâce à des partenariats, poker, paris hippiques et sportifs.
(source : marches.lefigaro.fr/Mathilde Visseyrias)