Handicapés par l'interdiction des jeux sur le Web aux États-Unis, PartyGaming et 888.com pourraient se rapprocher.
VERS UNE redistribution des cartes ? Le site de poker en ligne, PartyGaming, serait en discussions avec son homologue britannique, numéro trois du secteur, 888.com, en vue d'une fusion, selon le Sunday Times. Le mariage consoliderait la place de challenger de PartyGaming, actuel dauphin du leader mondial Sportingbet avec 1,2 milliard de dollars de chiffres d'affaires (980 millions d'euros) et une capitalisation boursière de 2,4 milliards d'euros.
Hier, PartyGaming ne voulait pas commenter cette information. Un peu plus prolixe, 888.com indiquait cependant « être en discussions préliminaires avec des tierces parties » sans avoir la certitude de que « ces discussions aboutiront à une offre ». Pourtant cela n'échappe à aucun des observateurs que le durcissement de la législation américaine, qui s'est traduit cet automne par une interdiction des sites de jeux d'argent sur Internet aux États-Unis, a affaibli une activité jusque-là florissante.
PartyGaming qui a dégagé au premier semestre 2006, les trois quarts de ses ventes outre-atlantique a perdu en l'espace d'un instant plus de la moitié de sa capitalisation boursière qui atteignait en juin 2005, après son introduction à Londres une capitalisation boursière (5,6 milliards de livres) supérieure à celle de British Airways. De son côté, 888.com, réalisaient plus de la moitié de ses ventes au pays de l'oncle Sam. Pour les deux entreprises, le salut passe par le rachat de concurrents ou par une implantation en Asie où la législation est beaucoup plus souple. La situation dans l'Union européenne est plus contrastée, chaque État membre organisant les jeux d'argent comme il l'entend.
D'Antigua à Gibraltar
Pour PartyGaming, l'achat de 888.com serait la deuxième acquisition en moins d'un an après celle de Gamebookers, site de paris à Antigua et détenteur d'une licence à Gibraltar. En France, cette société a passé un accord de partenariat avec le Football Club de Nantes. Son nom figurait sur le devant du maillot des Canaris jusqu'en septembre et a été retiré dans la foulée de l'arrestation de deux des dirigeants de la société de jeux d'argent sur Internet BWin, sponsor de Monaco. La justice française leur reproche d'avoir enfreint la réglementation en vigueur qui garde le monopole des jeux d'argent en ligne au PMU et à La Française des jeux. Dans ce contexte peu favorable, d'autres acteurs seraient en pourparlers de mariage. SportingBet et l'autrichien BWin, réfléchiraient eux aussi à unir leur destin.
(source : lefigaro.fr/ÉRIC DE LA CHESNAIS)