Parmi les trois projets en lice pour l’implantation d’un casino à Lille, la commission de délégation de service public a retenu celui du groupe Lucien-Barrière. Les enjeux et les retombées économiques sont considérables, tant pour le casinotier que pour la ville de Lille et sa métropole.
Le groupe Barrière gardait hier toute la réserve nécessaire, car le conseil municipal de Lille doit encore avaliser ce choix. En attendant les détails, voici les grandes lignes du projet.
> Où et quand ? – Le casino de Lille sera situé dans le périmètre d’Euralille, très exactement en lieu et place de l’actuel échangeur délimité par le périphérique est, au bout de l’avenue Willy-Brandt, face au parvis de Rotterdam. Pour le calendrier, c’est plus incertain. Le groupe Barrière, devra signer le contrat de concession, puis obtenir l’autorisation d’ouverture des jeux auprès du ministère de l’Intérieur, un avis favorable de la CDEC (commission départementale d’équipement commercial), et le permis de construire. Ensuite, débuteront les travaux d’une durée d’un an et demi environ. On peut donc imaginer une ouverture au deuxième semestre 2008. En attendant, un casino provisoire est prévu.
> Plus qu’un casino. – Dominique Desseigne, président du groupe, avait annoncé la couleur : « On ne viendra pas à Lille pour faire un coup, mais pour s’inscrire dans la durée. » Le budget du projet s’élève à plus de 70 millions d’euros, pour un complexe de 40 000 m² dont 7 000 m² en surface. Ce devra être « le deuxième casino de France après enghien », déjà estampillé Barrière. Le projet lillois prévoit, outre le casino, des restaurants (s’appuyant sur un chef étoilé), un hôtel quatre étoiles, une salle de spectacles, un parking de 680 places.
> Les retombées directes. – Pour la ville de Lille, il s’agit d’abord du reversement sur le produit brut des jeux (15 % maximum), et de la redevance domaniale. Ce montant doit encore être estimé, mais il devrait s’élever à plusieurs millions d’euros par an. Par ailleurs, le complexe va générer la création de 420 emplois directs, à la fois dans le jeu, l’hôtellerie, la restauration, la sécurité.
> Les autres retombées. – En terme d’image, du point de vue touristique, le complexe Barrière constituera un pôle d’attractivité supplémentaire pour Lille et la région. La situation géographique, avec la proximité des deux gares, permettra d’attirer une clientèle autant régionale qu’internationale, que le groupe Barrière estime à « 75 % d’affaires et 25 % de loisirs ». Pour la première catégorie, des packages de congrès et séminaires seront proposés, avec des forfaits incluant le voyage.
Pour la seconde, plus familiale, on envisage des offres incluant l’accès à d’autres infrastructures, comme par exemple le musée. Pour la salle de spectacles, une programmation en lien avec les autres hauts lieux de la culture lilloise (opéra, théâtre), est envisageable. Et le groupe assure sa volonté de participer aux événements déjà existants. On l’aura compris, l’arrivée du complexe offrira des possibilités de développement touristique multiples pour la ville et la métropole lilloise.
(source : lavoixdunord.fr/WILFRIED HECQUET)