Selon les fichiers du Lloyd’s, l’ex-paquebot France pourrait terminer entre les mains de ferrailleurs chinois. Ces documents stipulent que la prochaine destination du navire est « Shanghai » et le client concerné « Chinese Breakers ». Ces fiches du spécialiste maritime ont été réactualisées il y a moins de 15 jours. Elles mentionnaient auparavant des entreprises indiennes. Parti de Bremerhaven en juin dernier, le Norway est arrivé à Port Kelang (Malaisie) le 10 août. Dans les jours qui ont suivi, des démolisseurs indiens, mais également chinois, sont montés à bord. Les rumeurs évoquaient soit une visite de la partie accidentée des machines, endommagées par l’explosion d’une chaudière il y a deux ans, soit une inspection en vue d’un démantèlement. Il y a 10 jours, le site Maritime Matters annonçait que le paquebot avait été vu au large, cap sur une destination inconnue. Selon nos informations, le navire se trouve en fait à Pintu Gedung, à 2 heures de vedette rapide de Port Kelang. A l’abri des regards, son sort pourrait être réglé cette semaine. C’est du moins ce qu’indique une source proche de son propriétaire. star Cruise ne devrait toutefois pas faire d’annonce officielle dans les prochains jours et les interrogations quant à l’avenir de l'ancien liner devraient donc se poursuivre.
« Le prix de vente est trop haut »
Depuis 2001, plusieurs projets ont tourné autour du paquebot. Il y a quatre ans, star Cruise souhaitait le transformer en casino flottant, pour de petites croisières au départ de Singapour. Le projet a finalement avorté, faute d’aval des autorités singapouriennes. Norway a donc poursuivi ses traversées au départ de Miami, jusqu’à l’explosion d’une chaudière, en mai 2003. Rapatrié à Bremerhaven le mois suivant, il y a attendra deux ans un hypothétique acheteur. En vain. Isaac Dahan, à l’origine du projet controversé d’ancrer le bateau à Honfleur, estime aujourd’hui que « l’achat n’est pas réalisable car le prix de vente est trop haut ». Selon le promoteur, qui affirme toujours vouloir faire revenir l’ex France dans son pays d’origine, « il ne vaut pas plus cher que le prix de la ferraille ». Et c’est peut être bien ce qui risque de lui arriver. Avec l’explosion de la consommation chinoise en matières premières, le prix des métaux est reparti à la hausse ces derniers mois. Outre l’acier, le cuivre et le laiton ont augmenté de 30%, à respectivement 402 et 332 euros les 100 kg et l’aluminium s’adjuge désormais 222 euros les 100 kg, soit 24% de plus en cinq mois. La vente au prix de la ferraille, même s’il est aujourd’hui plus important, n’atteindra certes pas les 35 millions d’euros que réclame la compagnie. Toutefois, la présence dans les eaux asiatiques de ce bateau truffé d’amiante rend sa vente aux démolisseurs beaucoup plus aisée. Pour un professionnel du secteur, une chose est en tous cas certaine : « star Cruise doit se débarrasser de ce paquebot qui reste un poids pour ses comptes et pour son image ».
(source : meretmarine.com)