AIX-EN-PROVENCE (Reuters) - Vingt-huit ans après la mystérieuse disparition d'Agnès Le Roux, héritière d'un casino de Nice, la justice a renvoyé mercredi Jean-maurice Agnelet devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes.
La chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé que l'ancien avocat, qui était le conseiller juridique et l'amant de la disparue, serait jugé pour assassinat à une date qui n'a pas été précisée.
Le défenseur de Jean-maurice Agnelet, qui vit aujourd'hui à Chambéry, a fait part de son intention de se pourvoir en cassation.
Héritière du Palais de la Méditerranée, Agnès Le Roux a disparu entre le 27 octobre et le 2 novembre 1977, à l'âge de 29 ans, alors que la "guerre des casinos" faisait rage à Nice.
Une première information judiciaire avait abouti en 1985 à un non-lieu mais quatre ans plus tard une autre maîtresse d'Agnelet était revenue sur son témoignage, privant de son seul alibi le suspect.
Mis en examen pour "homicide volontaire et séquestration", puis pour "assassinat", Agnelet, radié du barreau en 1978 et aujourd'hui âgé de 67 ans, est depuis 2000 en liberté sous contrôle judiciaire.
En 1977, Renée Leroux, mère d'Agnès, femme à poigne et combative, est à la tête du Palais de la Méditerranée, l'un des deux grands casinos de Nice, sur la Promenade des Anglais.
Tout près, Jean-Dominique Fratoni gère avec la bénédiction du maire de l'époque, Jacques Médecin, dont il est proche, l'autre établissement de jeux de la ville, le casino Ruhl.
Jean-Dominique Fratoni, aujourd'hui décédé, se porte alors acquéreur du Palais de la Méditerranée.
La police soupçonnera, tardivement, les auteurs de cette opération de vouloir blanchir une partie des gains réalisés par la pègre italienne dans le trafic de drogue.
Au Palais de la Méditerranée, Fratoni possède son cheval de Troie en la personne de Jean-maurice Agnelet.
Séduisant avocat alors âgé d'une quarantaine d'années, Agnelet est l'amant d'Agnès. La jeune femme est sous son charme, comme envoûtée par l'homme qui va parvenir à acheter sans aucune difficulté son vote au conseil d'administration du Palais de la Méditerranée, mettant sa mère en minorité et lui faisant perdre le casino.
(source : capital.fr/Reuters)