Depuis le 15 décembre 2003, date à laquelle le conseil municipal lillois avait donné son accord de principe pour l’implantation d’un casino, le dossier avait suivi son cours dans la plus grande discrétion. Les offres, faites par les différents candidats à l’automne 2004, sont restées parfaitement confidentielles, tandis que les maquettes des projets ont été mises sous clef à l’hôtel de ville et gardées par la police municipale!
Hier, Isidor Partouche, patron du groupe éponyme, a toutefois braqué les projecteurs sur le dossier. Candidat à la construction du casino lillois, il vient en effet de faire savoir, ainsi qu’il l’a annoncé à la ville dans un courrier du 6septembre, qu’il se retire de la course. Motif invoqué: dans ce dossier, l’un des conseils de la ville de lille est également conseil de la ville de Toulouse, elle aussi engagée dans un projet de casino dans lequel Partouche était candidat. «Or le groupe a attaqué la ville de Toulouse en justice pour favoritisme», explique Isidore Partouche. «L’avocat en question défend Toulouse, dans cette affaire, qui est actuellement à l’instruction. Je ne dis en aucune façon qu’il y aura du favoritisme à lille. Mais, dans ces conditions, je préfère me retirer de la compétition», ajoute le patron du groupe. Qui abandonne donc son projet comprenant un casino et un hôtel Hilton de 140 chambres, soit un investissement d’environ 85 millions d’euros.
Phase de discussion
Isodore Partouche, qui dit avoir souligné le problème à plusieurs reprises, sans avoir été entendu, annonce toutefois qu’il n’envisage aucun recours dans cette affaire. «Pour moi, c’est un retrait définitif.»
Interrogé sur la question, Hervé Barré, conseiller de Martine Aubry, a été clair. «Nous n’avons strictement aucun commentaire à faire tant que la procédure est en cours et que la discussion avec les candidats n’est pas terminée.»
Rappelons qu’en octobre2004, les candidats ont fait une offre et déposé leur copie, maquettes à l’appui. Depuis, les discussions se sont poursuivies sur les aspects juridiques, financiers et architecturaux. «On a sérieusement avancé», dit Hervé Barré. Dans les prochains temps (semaines? mois?), Martine Aubry, maire, et Dorothée Da Silva, adjointe chargée du dossier, assistées des services de la ville et de plusieurs conseils, transmettront un rapport à la commission de délégation de service public (cinq élus de la majorité et de l’opposition, plus le maire). Un choix sera alors fait et le maire soumettra la proposition finale au conseil municipal. Quand? Cette année encore? «Comme ce type de procédure est toujours long, compliqué et souvent synonyme de contentieux, nous prenons notre temps», répond Hervé Barré, qui estime plus sage de n’avancer aucune date…
(source : lavoixdunord.fr)