Le monde des casinos joue de plus en plus gros. Le groupe Partouche confirme la tendance à la concentration de l'industrie du jeu, qui pourrait prochainement s'offrir cinq nouveaux établissements. Il a transmis une offre au groupe Didot-Bottin pour reprendre ses quatre casinos en France, et un en Suisse. L'annonce faite de concert par les deux groupes, vendredi, intervient quelques mois après la naissance du Groupe Lucien Barrière, fruit du rapprochement entre Accor Casinos et le Groupe Barrière. Et trois ans après le rachat de l'Européenne de casinos par... Partouche.
Les négociations entre Partouche et Didot-Bottin avaient démarré début 2004. Jusqu'ici, elles achoppaient sur le prix. Si les conditions financières de l'opération n'ont pas été divulguées, une source indique qu'elle se situerait «entre 100 et 200 millions d'euros». Reste à consulter les comités d'entreprise des casinos concernés, et à obtenir l'aval du conseil d'administration de Didot-Bottin. Pas de commentaire officiel, pour l'heure, des dirigeants de Partouche. Juste ce mot d'un cadre : «La logique du marché pousse à la concentration. Quand on ne grossit pas, on diminue, car à côté, les autres grossissent...»
Stratégiquement, le rachat de ces quatre casinos français et de celui de Crans-Montana, en Suisse, tous situés autour du lac de Genève, permettrait à Partouche de chasser sur de nouvelles terres. Et de mettre la main sur les établissements rentables de divonne et d'Annemasse, respectivement 8e et 16e casinos français en produit brut des jeux (PBJ). «Didot-Bottin est le dernier beau groupe qui puisse faire l'objet d'une transaction», commente un proche du dossier. C'est aussi un groupe qui gagne moins d'argent qu'avant : 103 millions d'euros de PBJ en 2004, contre 117 millions un an plus tôt.
Au-delà de ces arguments géographiques et financiers, «il y avait peut-être un problème d'ego», glisse, perfide, un concurrent. Manière de rappeler qu'avec cette emplette, Partouche compterait 50 casinos en France, contre 36 au Groupe Lucien Barrière. Alors que la première place demeure un atout de poids pour des sociétés cotées, à l'affut des appels d'offres lancés par les municipalités.
(source : liberation.fr/D'ALLONNES David REVAULT)