C'est au-delà des gros sous, la pierre d'achoppement entre Jean Kiffer et Georges Tranchant. Depuis 1992 un hôtel de 100 chambres est en voie d'achèvement. Il a changé de main plusieurs fois. Un savant dispositif fiscal conçu sur mesure pour les casinos, permettait ce type d'investissement. A l'arrivée, avec le jeu des déductions et de la récupération de la TVA, les casinotiers amortissent des hôtels sans s'endetter.
Au départ, Georges Tranchant lance le projet. Le maire apporte le terrain, signe le permis de construire. Puis en 1994, la loi change. « Tranchant n'avait pas fini son hôtel et le législateur limitait les investissements hôteliers à 5 % du chiffre d'affaires du casino, plafonné à 7 millions par an ». C'est l'époque de la première guerre Kiffer-Tranchant. En 1995, ils trouvent un accord. Jean Kiffer encore député à l'époque, assure avoir obtenu une dérogation spécifique. « Georges Tranchant n'a pas poursuivi les travaux. C'est tout juste s'il tentait le mois dernier une diversion en indiquant « Kiffer a tout fait pour m'empêcher de poursuivre ». Car entre temps, la mairie a racheté la société qui construisait l'hôtel, avant de déposer le bilan, et l'hôtel fantôme est revenu dans l'escarcelle du casinotier. Qui a finalement déposé un permis de construire en 2000.
La mairie reprend espoir et vend le terrain. Grossière erreur. « Tranchant m'a dit, je te fais l'hôtel si je bénéficie des anciennes dispositions fiscales. Le gouvernement socialiste a accepté, et toujours rien ». Dans cette partie de Monopoly, le maire d'Amnéville a même lancé deux « titres de recette » via la Trésorerie. « Tranchant a empoché 56 millions d'abattements fiscaux pour l'hôtel. Il ne l'a pas fait. Il doit donc rembourser la commune ».
(source : .estrepublicain.fr/A. D.)