Le mouvement national de grève décidé pour le 31 décembre pourrait toucher le casino du Tréport. Son directeur affirme toutefois être persuadé que son établissement ne sera pas concerné.
Sur le plan national cinq syndicats (FO-CGT-CFDT-CGC-CFTC) appellent à la grève dans les casinos le 31 décembre. Les organisations syndicales concernées revendiquent une augmentation des minima sociaux, la mise en place d’un régime de prévoyance ainsi que l’octroi de 6 jours de repos compensatoires en regard de la pénibilité du travail et de son caractère nocturne.
Nombre d’établissements seront touchés dans le pays, certains risquent même de fermer leurs portes, faute de personnel suffisant. Selon une représentante du personnel du casino du Tréport, même si cet établissement du groupe Moliflor sera ouvert le jour de la Saint-Sylvestre, il sera concerné par cette grève. “Nous participerons par solidarité avec le mouvement national”, indique-t-elle sans toutefois savoir quelle sera l’ampleur du mouvement au Tréport. “Nous voulons que le travail de nuit et sa pénibilité soient reconnus. Cela nous octroierait une prime. Il est aussi demandé que la hausse des salaires ne concerne pas seulement les minima, mais que tous les salaires bénéficient d’une réévaluation”, précise cette employée.
Zaria Sorovic, directeur de l’établissement, est persuadé que le casino du Tréport ne sera pas touché par cette grève. “Parmi le personnel devant travailler le 31 décembre, je pense qu’il n’y aura pas de gréviste. Je n’ai d’ailleurs reçu aucun préavis et je connais mes équipes. Ici les employés ne sont pas concernés par les revendications avancées au plan national et ils le savent bien”, affirme M. Sorovic qui précise que “pour ce qui est de la hausse des minima sociaux, cela ne touche personne au Tréport puisque les salaires sont au-dessus de ces minima. Quant au travail de nuit, il est déjà reconnu depuis 18 mois par la convention collective et le salaire en tient compte. Le groupe Moliflor a par ailleurs décidé d’accorder de un à trois jours de repos compensatoire chaque année en fonction du nombre d’heures réalisées la nuit. Enfin, le régime de prévoyance réclamé au niveau national a été mis en place par le groupe Moliflor il y a huit mois déjà”.
Les avis divergent
Le directeur précise par ailleurs que “quand on fait le choix d’intégrer une activité de loisirs, on sait bien qu’il faudra travailler quand la majorité des clients bénéficie d’un repos, c’est à dire la nuit, les week-ends et jours fériés. Les choses sont claires dès le début quand on embauche une personne”. La représentante du personnel ne conteste en aucun cas ce point. “On a toujours fait une croix sur les jours fériés ou les réveillons quand on est de service. C’est évidemment comme ça que ça doit se passer, mais nous trouverions juste d’être récompensés pour cela”, indique la jeune femme qui réaffirme que le travail ne nuit n’est pas reconnu dans sa profession. “En France le chiffre d’affaire des casinos ne cesse de progresser alors que nos salaires ont en revanche nettement diminué ces dernières années. Aujourd’hui un jeune qui débute à la boule ne gagne pas plus de 1000 euros net par mois”, indique-t-elle.
M. Sorovic concède que certaines rémunérations ont nettement baissé. “Quand la clientèle était nombreuse à la boule, l’employé bénéficiait de pourboires importants et c’est ainsi que son salaire est constitué. Il y a une dizaine d’année cette clientèle a commencé à se réduire et les casinotiers ont mis en place un salaire minimum garanti. Si les pourboires n’atteignent pas ce salaire, et c’est aujourd’hui très nettement le cas, le casinotier paye la différence à l’employé”, explique M. Sorovic. La salariée voit les choses d’un autre oeil : “En fait, les pourboires versés sont déduits du salaire. Ce que nous donne le client quand il nous trouve aimable, qu’il pense qu’on fait bien notre boulot, et que nous sommes donc efficaces, c’est autant que le patron ne débourse pas”, indique-t-elle.
Les salariés qui envisagent de suivre le mouvement de grève ou qui veulent se tenir informés se retrouveront ce jeudi à 14 h devant le casino pour déterminer leur mode d’action. Une chose est sûre, aucune entrave à l’accès du casino ne sera mise en place. “Cela ne serait pas légal et ce n’est pas notre souhait, mais nous envisageons de distribuer des tracts pour informer les clients sur notre situation”, indique la représentante du personnel qui verrait d’un bon oeil que les clients s’abstiennent de jouer ce jour-là, en signe de solidarité.
(source : linformateur.com/C.G.)