JEUX Malgré l'augmentation des salaires de 3% acceptée par les organisations patronales
S'achemine-t-on vers une journée «casinos morts» le 31 décembre ? Le bras de fer entre les organisations patronales des casinos et les syndicats représentants les 17 000 salariés du secteur s'est poursuivi hier. Bien qu'aucune des deux parties n'ait repris hier le dialogue interrompu le 22 décembre dernier. Les cinq syndicats CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC maintenaient hier leur appel à faire grève à compter de la nuit de la Saint-Sylvestre. Cette date n'a pas été choisie par hasard puisque l'ensemble des 186 casinotiers français réalise traditionnellement leur plus gros chiffre d'affaires cette nuit-là. En tête de leurs revendications, les syndicats demandent des augmentations de salaires accompagnées de l'octroi de six journées de compensation au travail de nuit, une reconnaissance de la pénibilité de leur métier, ainsi que la mise en place d'un régime de prévoyance au niveau de leur branche. Si les organisations patronales acceptent d'augmenter les salaires de 3%, ils refusent d'accorder plus de deux jours de repos compensateurs par an. «Nous sommes prêts à nous entendre sur un calendrier de discussions qui débuterait dès janvier si les syndicats retirent leur préavis», a précisé hier Joël Mingasson, président de Casinos de France (lire ci-dessous).
Pourtant, les représentants des casinotiers français avaient fait un geste dimanche en faveur d'une reprise des discussions. Casinos de France d'une part, regroupant notamment les casinos du groupe Lucien Barrière, Accor Casinos, Groupe Tranchant, et l'autre syndicat patronal, Casinos modernes de France, d'autre part, rassemblant principalement le groupe Partouche, assuraient, dans un communiqué commun, souhaiter «poursuivre un dialogue constructif et dense avec leurs partenaires sociaux ainsi qu'avec leurs autorités de tutelle pour que le métier évolue dans toutes ses composantes comme il en a besoin, à la fois pour ses collaborateurs et ses clients». «Qu'il existe un problème de fond dans ce métier, j'en conviens, a souligné hier Patrick Partouche, directeur général du groupe éponyme. Nous sommes dans un métier qui a traversé une véritable révolution industrielle dont les syndicats, en cherchant à rassembler leurs troupes, n'ont pas pris la mesure.»
Une invitation au dialogue qui n'a pas trouvé écho hier auprès des syndicats, renforcés par la mobilisation des employés. Une assemblée générale se tenait hier en fin de matinée au casino d'Enghien. «277 salariés sur les 360 concernés se sont présentés à cette assemblée contre 80 personnes seulement lors de la précédente il y a deux semaines, a remarqué hier David Rousset, secrétaire fédéral FO de la branche Casinos. Il y a un vrai problème social dans ce secteur, nous sommes déterminés à faire grève et sommes soutenus par de nombreux clients.»
(source : lefigaro.fr/Delphine Denuit)