Le directeur général du groupe hôtelier est l’invité de l’émission « Esprit d’entreprise » sur Le Figaro TV.
Repris par Joy Desseigne-Barrière et Alexandre Barrière à l’été 2023, le groupe Barrière s’attelle à retrouver toutes ses lettres de noblesse. Géant des hôtels et des casinos avec de prestigieuses adresses comme l’Hôtel Normandy, le casino de Deauville, le Majestic à Cannes ou le Fouquet’s à Paris, le groupe (1,4 milliard d’euros de ventes) veut doubler son parc actuel de 20 hôtels, notamment à l’international.
« Contrairement à ce que l’on entend, nous sommes peu endettés et investissons 100 millions par an dans nos casinos, hôtels et restaurants, explique Grégory Rabuel, directeur général du groupe. Ce dernier diversifie ses offres, par exemple avec la marque Fouquet’s ou les restaurants Ciro’s. En fonction des destinations, des typologies d’hôtels et de leur taille, nous verrons quelle marque nous privilégierons pour chaque marché. » Tout en gardant son ADN de luxe, voire d’ultra-luxe : « Le Fouquet’s à Paris est ainsi candidat pour être palace. En parallèle, nous développerons dans nos resorts, un service personnalisé, notamment pour les familles, avec le sport, la restauration, le bien-être, le jeu pour ceux qui le souhaitent… »
Propriétaire de 34 casinos en France avec 30 % de part de marché, le groupe Barrière défend le modèle des casinos physiques, face à la montée des jeux en ligne. Vent debout contre la dérégulation des casinos sur la toile, « dont des sites illégaux pullulent déjà », pointe Grégory Rabuel, les casinotiers appellent à maintenir la législation actuelle, pour préserver les 45.000 emplois du secteur.
Digitalisation à l’intérieur des casinos
« Ouvrir tous azimuts les jeux - donc les casinos en ligne, c’est 30 % de joueurs en moins dans nos casinos physiques, donc 15.000 emplois menacés, et un tiers des établissements qui fermeront, plaide le dirigeant, également à la tête du syndicat professionnel du secteur. Si l’on veut élargir la légalisation des jeux en ligne en France, faisons-le avec les casinos physiques. D’autant plus que nous sommes habitués à faire appliquer des règles extrêmement strictes sur le jeu responsable. »
Nouvelles offres dans les casinos
Le groupe plaide pour une digitalisation à l’intérieur de ses établissements. Par exemple avec son application Barrière Play, pour moderniser l’expérience des machines à sous. Le tout en développant de nouvelles offres au-delà des jeux : bars, restaurants, spectacles… « Avec 3500 spectacles par an, nous sommes un des premiers employeurs du spectacle vivant en France. »
Face à un poids des casinos qui ne cesse de baisser sur le marché français des jeux d’argent (20 % contre 33 % en 2000), le groupe estime faire les frais de règles du jeu plus favorables à La Française des jeux, selon lui, principal bénéficiaire de l’explosion des jeux en France (paris sportifs, paris hippiques, poker en ligne…). « Il faut en finir avec la distorsion de concurrence. D’abord, les tabacs sont beaucoup moins contrôlés que nos établissements. Surtout, la fiscalité leur est plus favorable sur certains jeux. Les casinos en France, c’est 1,5 milliard d’euros qui sont redonnés à l’État, et rien que 500 millions chez Barrière. Jusqu’en 2024, c’était plus que tous les Gafa réunis ! Dans l’actualité du moment, ça veut dire quelque chose… »
(source : lefigaro.fr/Olivia Détroyat et Gaëtan De Capèle)