Les fraudes dans les jeux en ligne se multiplient, touchant un marché en pleine expansion. Eset dévoile comment des arnaques toujours plus sophistiquées exploitent l’intelligence artificielle et manipulent les joueurs à grande échelle.
En 2024, la France comptait environ 38,3 millions de joueurs de jeux vidéo âgés de 10 ans et plus, soit près de 70 % de la population. Et le marché des jeux d’argent et de hasard confirmait son dynamisme en 2023 en enregistrant un niveau record d’activité avec un produit brut des jeux de 13,4 milliards d’euros, soit une augmentation de + 3,5 % (+ 450 millions d’euros) par rapport à 2022. "Mais cette croissance attire également de nombreux escrocs à la recherche d’argent facile. Des casinos en ligne frauduleux aux applications malveillantes en passant par l’hameçonnage, les techniques et outils de fraude se multiplient", prévient la société de cybersécurité Eset France dans une nouvelle étude publiée ce mardi 15 avril.
"La sophistication croissante des attaques appelle à la vigilance, car au-delà de l’hameçonnage classique, les arnaques aux micro-tâches via WhatsApp ont déjà causé 220 millions de dollars de pertes en seulement six mois. Les casinos frauduleux et applications malveillantes utilisent désormais l’intelligence artificielle pour générer des avis crédibles, brouillant la frontière entre ce qui est légitime et frauduleux. Les escroqueries aux pronostics et matchs truqués révèlent quant à elles une maîtrise avancée de la manipulation psychologique, exploitant notre désir d’accès à des informations privilégiées. La campagne récente impliquant 500 publicités trompeuses et 1 377 sites malveillants démontre l’échelle industrielle de ces opérations", explique Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez Eset.
"Pour se protéger efficacement, il ne suffit plus d’être vigilant face aux offres trop attractives. Une approche de sécurité holistique est nécessaire, combinant vérification rigoureuse des plateformes, authentification multifacteurs et surveillance constante de ses transactions", poursuit l’expert.
(source : ladepeche.fr/Philippe Rioux)