Après un appel d’offres, l’opérateur de jeux, ancré dans la commune depuis plus de vingt ans, a obtenu de la mairie une nouvelle délégation de service public. La collectivité perçoit un prélèvement sur le produit brut des jeux, une taxe précieuse dans une période économique difficile
Le casino de Lacanau, propriété du groupe Cogit, a remporté l’appel d’offres lancé par la municipalité pour l’attribution de la nouvelle délégation de service public (DSP) pour son exploitation. L’opérateur confirme son implantation dans la commune où il exploite l’établissement depuis 2004, date de son rachat au groupe DLA activités de Pornic.
Le casino emploie 26 salariés en contrat à durée indéterminée. Ce renouvellement de DSP, qui s’accompagne d’un cahier des charges, dévoile des engagements visant à renforcer l’attractivité de l’établissement, en modernisant son offre de jeux et en diversifiant les animations et la restauration. « Nous avons mis en avant notre savoir-faire et notre capacité à dynamiser l’établissement dans un cadre réglementé très strict », souligne Jérémy Stanko, directeur du site depuis mars 2023. Chaque semaine, concerts et blind tests sont organisés pour capter un public plus large, notamment en basse saison. Le restaurant, en pleine progression, a généré 400 000 euros de chiffre d’affaires, contribuant ainsi à l’activité globale du casino, qui avoisine les 4 millions d’euros de CA.
140 000 euros par an pour Lacanau
L’établissement canaulais reste très attentif à l’évolution de son secteur d’activité, qui a connu une belle progression en 2023 –73,8 % des établissements ont retrouvé un niveau de produit brut des jeux (PBJ) supérieur à celui de 2019. « On doit constamment se renouveler. C’est une nécessité face à la concurrence accrue, notamment avec le développement du jeu en ligne et la diversification des offres de loisirs », fait observer le directeur. Dans cette perspective, le casino mise sur une adaptation constante aux nouvelles attentes des joueurs et une politique d’investissements ciblée. Il annonce d’ailleurs l’arrivée de nouvelles machines.
Sur le plan financier, le casino représente une ressource notable pour la commune. Elle perçoit une taxe sur son PBJ. Ces douze dernières années, durée de la dernière DSP, la Ville a encaissé en moyenne 140 000 euros par an grâce à cette contribution. Avec le nouveau contrat, Lacanau bénéficiera d’une formule de prélèvement revue, fixée à un taux constant, permettant une meilleure prévisibilité des recettes. Pour une station balnéaire, la présence d’un tel établissement représente aussi une offre supplémentaire d’animation et de sortie.
Feu vert administratif
Le groupe Cogit est un acteur bien implanté dans le paysage des jeux en France. Basé en Martinique, il exploite huit établissements en métropole et aux Antilles et prépare l’ouverture d’un neuvième casino à Cayenne d’ici 2026. Son chiffre d’affaires dépasse les 100 millions d’euros. À Lacanau, Cogit souligne la vitalité de la commune. Il se dit très attentif à l’évolution du projet de liaison ferroviaire entre la métropole bordelaise et Lacanau-Océan.
La nouvelle DSP entrera en vigueur à partir du 1er mai 2025, une fois validée par le ministère de l’Intérieur, qui doit donner son accord sur l’autorisation de jeux. Ce feu vert administratif constitue la dernière étape avant la mise en œuvre effective du contrat.
La Gironde compte six casinos de jeux dont cinq sont situés sur la zone littorale : Bordeaux, Gujan-Mestras, Arcachon, Andernos, Soulac et Lacanau-océan.
(source : sudouest.fr/Julien Lestage)