Pour renflouer les caisses, les Etats américains légalisent les casinos et les machines à sous. Un pactole
Les Etats américains, pour renflouer leurs caisses, ont trouvé la martingale : légaliser les machines à sous et les casinos. Le mois dernier, la Pennsylvanie a autorisé la mise en place de 61 000 machines à sous. Le gouverneur de l'Etat compte empocher un jackpot de 1 milliard de dollars par an en impôts. Ce qui devrait lui permettre de baisser, comme il l'avait promis, la taxe foncière de 20 %.
Jadis considérés comme encourageant le vice, le loto, les machines à sous ou la roulette sont désormais pour la majorité des Etats américains très endettés un moyen de créer des emplois et surtout d'éviter les très impopulaires hausses d'impôts. Longtemps cantonnés à deux Etats, le Nevada et le New Jersey, les casinos se sont multipliés depuis le début des années 90. On en compte 443 répartis dans onze Etats qui ont accueilli l'an dernier plus de 54 millions de visiteurs, procurant 27 milliards de dollars en revenus (4,3 milliards étant prélevés par les Etats). Et cela sans compter, dans 23 Etats, les casinos des réserves indiennes, qui ne paient en général pas d'impôts. Du moins jusqu'à présent, car les gouvernements se montrent de plus en plus gourmands. En Californie, par exemple, afin d'éponger un déficit colossal, le gouverneur, Arnold Schwarzenegger, a négocié avec cinq tribus la mise en place d'un nombre illimité de machines à sous en échange d'une somme de 1 milliard de dollars suivie de paiements annuels pouvant atteindre jusqu'à 150 millions par an. Les bandits manchots, peu controversés et plus faciles à installer, connaissent le plus grand succès.
Ce qui n'est pas du goût de tout le monde. Les détracteurs du jeu redoutent son coût social et la hausse de la criminalité, qui pourraient, à terme, revenir cher aux Etats. Surtout, à force de proliférer, les casinos risquent de se phagocyter et de voir fondre leurs bénéfices. Cela ne semble pas inquiéter les politiques. L'Iowa, le Maine, New York et l'Oklahoma viennent d'adopter des mesures favorables au jeu et 24 autres Etats s'interrogent sérieusement
(source : lepoint.fr/Hélène Vissière)