Les casinos sont fermés depuis le 29 octobre 2020. À Cherbourg, si la situation n'est pas encore catastrophique, plus les jours de fermeture défilent, plus elle devient difficile.
Les machines à sous brillent, les gros gains s’affichent… mais pas un client n’entre dans le casino Cogit de Cherbourg. La ferveur et la fête ont été stoppées par la Covid, comme pour de nombreux autres loisirs.
Depuis le 29 octobre 2020, le rideau est baissé, comme celui de tous les autres casinos de France. « Ça devient long », assure Arnaud Jalaber, le directeur de Cherbourg. Il est le seul à venir encore tous les jours.
Il y a toujours des choses à faire, mais c’est vrai que seul, ici, au bout de cinq heures de travail, c’est la déprime.
Arnaud Jalaber
Directeur du casino Cogit de Cherbourg
Un casino de ville, avec « une clientèle locale et fidèle »
Pourtant, le casino de Cherbourg ne s’en tire pas si mal.
Ici, et c’est la première fois que je dirige un établissement comme celui-ci, c’est typiquement un casino de ville. Les touristes ne viennent pas vraiment, notre clientèle n’est pas estivale, elle est locale et fidèle.
Les recettes rentrent donc toute l’année, contrairement à des établissements plus saisonniers. « Cela nous rend peut-être plus optimistes, et notre situation financière plus sûre », sourit Arnaud Jalaber.
Le casino vit sur ses économies
Le casino de Cherbourg survit grâce à ses économies, d’autant que pour lui, pas question de faire un prêt garanti par l’état. « Juste avant le confinement, le casino de Cherbourg avait déjà réalisé un empreint de six millions d’euros pour rénover les lieux. Impossible donc, de recourir à un autre crédit, même un PGE », explique Arnaud Jalaber.
Mais s’il y a encore une vague, nous ne nous en relèverons pas. Il est temps que l’on rouvre.
Mais il relativise. La situation des casinos indépendants est encore plus compliquée, même un groupe tel que Barrière, l’un des plus gros de France, annonçait la semaine dernière des licenciements.
Cherbourg est pour l’instant épargné, comme les autres casinos du groupe Cogit. Les 36 salariés du lieu sont en chômage partiel, et le casino « fait le dos rond, explique Arnaud Jalaber.
Il y a eu et il y a encore quelques nuits où on ne dort pas très bien.
« Tout les loisirs qu’on ne peut pas faire ! »
Mais plus le temps avance, et plus le directeur devient pessimiste. « Nous avons une image assez négative, nous avons été dans les premiers à fermer, comme le monde de la nuit, et nous serons très certainement dans les derniers à rouvrir. »
Mais si la situation perdure, cela va vraiment devenir problématique. Chaque mois, et malgré les aides, il faut piocher sur nos réserves. En juin, elles seront vidées !
Ni le restaurant, ni les cabarets, ou les machines à sous ne peuvent fonctionner. « Nous réunissons tous les loisirs que nous ne pouvons plus faire : manger, boire, jouer et se divertir », résume-t-il.
(source : actu.fr/Solène Lavenu)