Le groupe d'hôtels et de casinos, contrôlé par la famille desseigne-Barrière, et notamment présent à Cannes, Courchevel, Deauville, La Baule, et Paris, remodèle sa direction. Alexandre desseigne-Barrière, le fils du PDG, se voit désormais confier une nouvelle direction de la stratégie et du développement.
Réorganisation de la direction aussi chez Barrière. Engagé depuis fin 2020 dans une restructuration , le groupe familial d'hôtels et de casinos, contrôlé par la famille desseigne-Barrière, la remodèle en effet avec, en toile de fond, l'esquisse d'un processus de succession et l'arrivée d'une nouvelle génération aux commandes.
Le groupe, piloté par le PDG Dominique desseigne (77 ans), a en effet annoncé la création d'une nouvelle « Direction de la Stratégie et du Développement » qui sera confiée, début mai, à Alexandre desseigne-Barrière (34 ans), directeur général du pôle hôtellerie-restauration de la galaxie familiale depuis 2018, également membre du comité exécutif et du conseil d'administration. Le fils de Dominique sera remplacé par un « pro » de l'hôtellerie de luxe débauché chez Accor, Vincent Arnaud, le patron de Sofitel en France.
Transformation
Arrivé dans l'entreprise familiale en 2014 - il a démarré dans le département développement -, Alexandre desseigne-Barrière prend un rôle plus transversal, sachant qu'il reste chargé de la transformation du groupe, une mission qui lui a été également confiée il y a trois ans. Il « aura pour priorités la diversification des sources de revenus et le développement de nouveaux établissements en France et à l'international ainsi que de nouvelles activités online », précise le groupe.
Quant à la nouvelle direction, « elle est chargée d'apporter une nouvelle vision afin de répondre aux enjeux inédits auxquels le monde du tourisme et des loisirs doit aujourd'hui faire face ».
Coïncidence troublante
Si on ne parle pas officiellement de succession chez Barrière, Dominique desseigne, attaché à l'indépendance du groupe familial et qui agit dans le temps long, semble préparer toujours plus son fils à la direction du groupe. Par ailleurs, sa fille, Joy, est, de son côté, chargée de mission à la direction générale Casinos et censeur du conseil.
Coïncidence troublante, la nouvelle organisation se mettra en place vingt ans après la disparition - le 18 mai 2001 - de Diane Barrière-desseigne, alors l'héritière du groupe Barrière dont la vie avait basculé en juillet 1995 à la suite d'un accident d'avion dont elle était sortie grièvement blessée.
Face à une crise sans précédent du tourisme et du loisir, Dominique desseigne avait déjà donné le coup d'envoi, fin novembre , d'une restructuration sur l'ensemble du groupe avec des suppressions de postes au siège parisien et dans divers établissements. Globalement, 170 postes sont supprimés, soit 5 % des effectifs, précise aujourd'hui la direction.
Barrière, discret sur ses comptes, indique avoir perdu « 30 % environ » de son chiffre d'affaires qui s'élevait à 1,24 milliard d'euros au terme de l'exercice 2018-2019 (clôture fin octobre), en agrégeant le Groupe Lucien Barrière et la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes, soit au total 33 casinos, 1 club de jeux, 18 hôtels et plus de 140 restaurants et bars, le tout situé en France métropolitaine mais aussi à Saint-Barthélemy, Abidjan, Le Caire ou Marrakech. Pour les seuls casinos français (27), la perte de revenus se chiffre à 200 millions d'euros sur le dernier exercice.
(source : lesechos.fr/Christophe Palierse)