Les élus de l'opposition à la Métropole Rouen normandie montent au créneau, après l'annonce d'abandon du projet de casino en ville. Le maire confirme plancher sur d'autres idées.
Les jeux sont faits. Le projet de casino dans l’ancien chai à vin à Rouen (Seine-Maritime) ne se fera pas. C’est Christine de Cintré, présidente de l’office de tourisme et membre du conseil municipal, qui l’a annoncé dans les colonnes du Parisien, le 5 janvier 2021. « Il ne pourra pas se faire, car nous ne réunissons pas les critères pour ouvrir un casino en ville. On est toujours en questionnement sur l’avenir de ce site », a-t-elle déclaré. Son intervention a fait bondir les élus du groupe d’opposition à la Métropole Rouen normandie, Métropole des Territoires, mené par Laurent Bonnaterre.
Tous les critères réunis, sauf un
Le maire de Caudebec-lès-Elbeuf, et ancien président de l’office de tourisme, a toujours été favorable à la construction de ce qui s’apparentait davantage à un complexe. Devaient en effet être aménagés un casino, un cabaret, des espaces de restauration avec vue panoramique, un musée dédié aux arts forains et un lieu sur le thème de l’œnologie.
« Quand on a lu la déclaration de Christine de Cintré, on s’est dit ‘Tiens, première nouvelle’. Mais on le sentait venir », explique Laurent Bonnaterre. D’après lui, la seule clause manquante pour construire un casino – la Ville de Rouen ne possède pas d’Orchestre national – peut être facilement contournée. Notamment parce que tous les autres critères sont réunis : Rouen a un bassin de population suffisant, des équipements culturels de qualité et, surtout, le label « station de tourisme », obtenu spécialement pour faire aboutir le projet de casino, début 2020.
Une future promenade ?
À propos de ce label, justement, Laurent Bonnaterre souligne que l’ancien maire socialiste, Yvon Robert, avait lui-même porté le dossier, contre l’avis des élus écologistes, opposés à l’idée qu’il puisse faire aboutir la création du casino. Yvon Robert s’était fixé pour objectif de « contribuer à l’attractivité du territoire avec des entreprises privées, sans argent public », explique le maire de Caudebec. « Là, il y avait un investisseur privé qui était prêt à mettre des millions d’euros sur la table. Pour l’heure, il n’y a aucun autre projet de remplacement. Alors certes, il y a plein d’idées, mais elles s’appuient sur l’argent public ». L’élu garantit qu’un casino serait un atout considérable, qui répondrait à une demande bien existante, venant notamment des touristes étrangers.
Le maire de Rouen et président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, confirme que l’arrivée d’un tel équipement sur la presqu’île de Waddington, où se trouve l’ancien chai à vin, n’est plus envisagée. « Il y a effectivement cette impossibilité juridique, avec l’Orchestre d’intérêt national que nous n’avons pas. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut évacuer d’un claquement de doigts », explique l’élu. Il ajoute que « le modèle économique du casino est en grande difficulté actuellement » et qu’il ne s’agit pas « de l’élément le plus prometteur pour l’avenir de la ville. Il y a mieux pour développer son rayonnement ». À la place, plusieurs éventualités, que Nicolas Mayer-Rossignol étudie avec le Grand port maritime :
On peut envisager un lieu culturel, ou une promenade familiale sur les quais. Nous réfléchissons à l'aménagement global de toute cette zone. Il y aura un rendez-vous avec Eiffage [qui portait le projet du casino, NDLR] car la société avait un réel projet architectural pour le chai à vin. C'est un bâtiment très intéressant sur le plan patrimonial.
Nicolas Mayer-Rossignol
Maire de Rouen et président de la Métropole Rouen normandie
Affaire à suivre, donc.
(source : actu.fr/Margot Nicodème)