Lundi 27 janvier 2020 : Un nouveau casino ouvrira ses portes en octobre 2020 à Vic-sur-Cère (Cantal)
Un nouveau bâtiment est en construction, en bordure de la RN 122, dans la zone d'activité commerciale, à l'entrée de la commune de Vic-sur-Cère (Cantal). Il accueillera le nouveau casino. Ce nouvel établissement, plus moderne et lumineux que l'actuelle salle de jeux, appartient au groupe familial Arev Finance, qui a investi trois millions d'euros dans ce chantier.
Recettes en baisse, contrôles aux entrées, légalisation des jeux d’argent et de hasard en ligne, crise économique, interdiction de fumer… Au mitan de la première décennie des années 2000, les casinos, en France, ont connu un tassement de leur chiffre d’affaires, avant que les opérateurs de jeux n’enregistrent un léger redémarrage de leur activité en 2015. Ce qui n’a pas été forcément le cas pour les établissements de plus petite taille, situés en milieu rural. À l’image du casino de Vic-sur-Cère, ouvert depuis 2000. Il a bien fonctionné jusqu’à la crise en 2007 et depuis, voit sa fréquentation baisser.
Quarante-cinq machines à sous, roulette anglaise électronique, blackjack...
Appartenant au groupe Arev Finance, qui possède trois autres salles de jeux en Auvergne, une douzaine au total en France, celle de Vic propose quarante-cinq machines à sous. Ceux qui préfèrent les jeux de table peuvent, quant à eux, s’adonner au blackjack ou jouer à la roulette anglaise électronique. Mais ce n’est plus suffisant, selon Antoine Arevian, le patron de ce groupe familial auvergnat.
« À Vic, le parc de machines à sous est plutôt de bonne facture, on fait des investissements régulièrement, mais c’est insuffisant pour arriver à redévelopper une clientèle. Notre limite, c’est le territoire. Alors que dans certains établissements proches, nous sommes revenus à des niveaux satisfaisants, ici, le volume d’affaires a baissé de moitié… »
Antoine Arevian (Reponsable du groupe Arev Finance)
Le PBJ (produit brut des jeux, soit ce qu’encaissent les casinotiers après redistribution des gains aux joueurs), qui représente le chiffre d’affaires, est aujourd’hui de 1,7 million d’euros, contre 3,5 millions d’euros dans les meilleures années.
« On s'est posé la question de savoir si on continuait à exploiter »
Alors que le renouvellement de la délégation de service public arrivait à terme, Antoine Arevian ne le cache pas :
« Depuis 2010, on avait en tête de déménager. À un moment, on s’est posé la question de savoir si on continuait à exploiter. Clairement, si on ne pouvait pas bouger, on ne voyait pas du tout comment pérenniser l’établissement. »
Antoine Arevian (Responsable du groupe Arev Finance)
La solution est venue de la ZAC portée par la communauté de communes Cère et Goul en Carladès, avec des terrains bien situés au bord de la RN 122, à la sortie de la commune, en direction d’Aurillac. Car pour cette petite ville de 2.000 habitants, les retombées économiques du casino sur son territoire sont capitales.
Un casino « plus ludique »
Pour inverser la tendance et attirer la clientèle, Antoine Arevian va déménager et remplacer l’établissement actuel de Vic-sur-Cère par un casino « plus ludique ».
Ce qui implique d’avoir des locaux pensés pour ça et qui soient facilement aménageables pour des rénovations régulières, pour des nouveautés.
Une stratégie de « dépoussiérage » du groupe Arevian qui a fait ses preuves à Alvignac (Lot) et à jonzac (Charente-Maritime), deux des établissements que le groupe Arev Finance a rénovés il y a deux ans. « On est aujourd’hui à 30-35 % d’augmentation. C’est l’attractivité de l’établissement qui va faire que les gens vont venir ou pas. »
Il faut un environnement adapté, plus ouvert, de la transparence entre les espaces jeu et hors jeu. Notre clientèle attend qu’on renouvelle régulièrement les machines à sous, mais également son environnement. La façon d’agencer nos établissements a évolué. Avant, on avait des activités animations, restauration, jeux, très cloisonnées. Aujourd’hui, on doit proposer des lieux de vie, décloisonner les casinos et leur partie jeu.
Ouverture prévue en octobre 2020
Plus lumineux, plus ouvert et plus moderne : le nouveau casino de Vic-sur-Cère, qui doit ouvrir ses portes en octobre prochain, a été pensé dans cet esprit-là. « On aura une structure très optimisée en terme de surface. Cela ne veut pas dire des surfaces réduites mais plus grandes que celles d’aujourd’hui et beaucoup mieux disposées. » Sur les 500 m2 de surface annoncés, 300 m2 seront dédiés à l’espace jeux, contre 150 m2 actuellement. « On prévoit, dans cette même logique d’augmenter le parc de jeux, aujourd’hui de quarante-cinq machines. Il n’est pas impossible qu’on monte jusqu’à soixante-dix, pour avoir une offre qui soit compétitive avec d’autres établissements à proximité. » L’établissement sera également doté d’une terrasse-fumeur, en semi-plein air, avec des machines à sous, une des signatures des casinos du groupe Arevian.
« Ça a fait revenir de la clientèle. Une machine dans une salle fumeurs fait 20 % de chiffre d’affaires de plus qu’une machine non-fumeurs. On a dupliqué cette idée sur nos autres sites. »
Antoine Arevian (Reponsable du groupe Arev Finance)
Toujours une partie bar-restauration, mais exit la partie hôtellerie
La partie bar-restauration disposera, elle, de 160 m2. Antoine Arevian envisage une ouverture midi et soir au moins cinq jours par semaine, en raison des horaires qui seront élargis par rapport à aujourd’hui. Il mise aussi sur les activités périphériques comme l’organisation de concerts ou de spectacles, mais plus forcément les thés dansants du dimanche après-midi où se pressent jusqu’à deux cents danseurs tous les week-ends.
En revanche, exit la partie hôtellerie. « On se recentre sur la restauration, les jeux et l’animation. Car l’hôtellerie implique une complémentarité horaire importante dans nos établissements ouverts 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Si on veut garder notre gestion familiale, une proximité avec le client, il faut une présence importante. Nos casinos sont ouverts, pour la plupart, de 11 heures à 2 heures. L’hôtellerie impose une amplitude encore plus grande. »
Un investissement de trois millions d'euros
Coût total de l’opération pour le groupe Arev Finance : près de trois millions d’euros. Mais Antoine Arevian ne se fixe pas d’objectifs chiffrés.
La solution aurait été de dire “on arrête”, mais on a l’opportunité d’avoir un groupe qui s’est développé et qui dispose donc de plus de moyens. Recapter la clientèle qu’on avait perdue et en faire venir une nouvelle, maintenir l’activité, assurer un relais de croissance pour le futur et maintenir les emplois me paraît être le plus important.