Vendredi, la ville de Boulogne et le casinotier belge Golden Palace ont signé le contrat plaçant ce dernier à la tête du casino, le 30 juin. Massimo Menegalli, le dirigeant de Golden Palace, explique comment il envisage la transition avec le groupe Partouche, actuel gestionnaire du casino.
– Le 30 juin, vous assurerez la gestion du casino pour 12 ans. Quel est votre état d’esprit ?
Massimon Menegalli : « Nous sommes très fiers d’avoir gagné l’appel d’offres, et surtout très heureux de pouvoir commencer à travailler. Nous avons déjà commandé des machines à sous, puisque le matériel existant appartient au groupe Partouche, actuel gestionnaire du casino. »
– Comment se passera la transition avec le groupe Partouche ?
« Nous aurons les clés du casino le 30 juin. D’ici là, nous entrerons en contact avec les représentants des 45 salariés du casino. Ils doivent être rassurés : nous sommes tenus de tous les garder. Mais nous devons discuter ensemble de la manière de nous organiser. Bien sûr, nous prendrons aussi contact avec Jack-Ary Hamo, l’actuel directeur général. S’il nous facilite la tâche, nous pourrons commencer nos aménagements du casino avant le 30 juin.
– Et dans le cas contraire ?
« Nous envisageons sérieusement de monter une structure provisoire, pour une durée de quatre ou cinq mois, à côté de l’actuel casino. Nous avons déjà demandé des autorisations dans ce sens. Le contexte dans lequel s’est déroulée la procédure de désignation du nouveau gestionnaire (*) ne facilite pas, en effet, une transition sereine. De plus, cette structure provisoire faciliterait les travaux sur le bâtiment existant. »
– Quelle forme prendrait ce bâtiment provisoire ?
« Il s’agirait d’un bâtiment rectangulaire en préfabriqué, d’une superficie de 1 000 m², avec une forme de chapiteau. Il serait situé à proximité immédiate de l’actuel casino. Outre le maintien de l’offre de jeux, il comprendrait un espace de restauration. »
– Le groupe Partouche estime que Golden Palace n’est pas un véritable casinotier. Que répondez-vous à cela ?
« C’est vrai qu’en Belgique, nos salles de jeux ne comportent pas de tables de poker ou de black jack «live», avec croupier. Mais le personnel de l’actuel casino est compétent dans ce domaine ! Et puis, en matière de jeux de hasard, nous ne sommes pas novices, nous disposons d’une longue expérience. Nous n’aurions pas pu gagner l’appel d’offres si ce n’était pas le cas. »
(*) Le groupe Partouche a entamé une procédure judiciaire pour deux motifs. Il conteste « la rupture sans motif », par la ville de Boulogne, du bail du casino qu’il a construit, et dénonce « le manque de transparence et d’équité » dans la procédure de désignation du nouveau gestionnaire.
Zoom sur le groupe Golden Palace
Golden Palace est une entreprise familiale belge, basée à Bruxelles, et actrice dans le domaine du jeu depuis 55 ans. En Belgique, le groupe assure l’exploitation de 45 salles de jeux de casino (exclusivement des machines), se revendiquant « leader » dans ce domaine. Il anime aussi un site de jeux et de paris sportifs qu’il présente comme « parmi les plus populaires en Belgique ». Golden Palace emploie 400 personnes et a réalisé, l’an passé, un chiffre d’affaires oscillant autour de 65 millions d’euros.
Le casino de Boulogne constituera sa première implantation en France. Là, il souhaite faire passer le nombre de machines à sous de 75 à 100, et table sur une fréquentation de 500 clients par jour, contre « 300 à 400 actuellement ».
(source : lavoixdunord.fr/Nicolas Le Jean)