Censure, jeuR30;Lib33;ration
Le quotidien Lib33;ration a consacr33; derni32;rement un long
article sur les jeux de grattage. Interrog33; longuement nous
n’avons pas 33;t33; cit33;s. Nous consid33;rons que
nous avons 33;t33; victime d’ une censureR30; objective.
Apr32;s avoir donn33; les d33;tails de cette petite histoire
qui n’est pas une « affaire d’État » nous
donnerons les conditions n33;cessaires au d33;bat permettant
à la France d’avoir une Politique Des Jeux ambitieuse qui ne
saurait 34;tre kidnapp33;e par la doxa du jeu pathologie
maladie
Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN Jr
(Sociologue, Chercheur associ33; au Centre Max Weber,
Universit33; Lumi32;re (Lyon II)
Charlotte Belaich, journaliste « parisienne » à
Lib33;ration, a pr33;par33; pendant plusieurs semaine un article
sur les jeux de grattages paru finalement le 25 juillet 2018 dans Lib33;
pages 14,15 :
« Accros au grattage : à la FDJ, de l’huile sur le jeu
»
Dans ce cadre elle a souhait33; en juin nous interroger comme sociologue
sp33;cialis33; sur les jeux de hasard et d’argent (JHA).
Malgr33; une h33;sitation à cause de l’orientation
fix33;e à priori, qui comme souvent concernait l’addiction (
nous contestons scientifiquement depuis des ann33;es cette
pathologisation du Fait social et culturel concern33; les JHA)
nous avons accept33;.
N33;anmoins nous avons pr33;cis33; à cette journaliste que le
sujet 33;tait sensible, que nous 33;tions tr32;s critique sur la doxa du jeu pathologie maladie, le concept d’addiction sans
substance, la politique de jeu responsable affich33;e par la FDJ
etcR30; Charlotte Belaich ayant lu certains de nos articles a
r33;pondu que cela ne l’a g34;nait pas au 33FF33'>contraire. Nous avons
n33;anmoins demand33; à cette journaliste que nous souhaitions
que nos propos de soient pas censur33;s, ce qu’elle a accept33;
facilementR30; un peu 33;tonn33;e, nous assurant qu’il ne saurait b 34;tre question de censure. Nous avons
eu ensuite un tr32;s long entretien t33;l33;phonique avec
Charlotte Belaich et diff33;rents 33;changes
Les ciseaux de la Censure objective du journal Lib33;ration :
l'article 33;tant trop long (R30;) nous avons dû couper.
Vous n'34;tes donc pas cit33; (R30;) dans l'article
Quelques semaines plus tard cette journaliste nous a inform33; de la
parution de son « papier » pr33;cisant : «
Ce mail pour vous pr33;venir que l'article a 33;t33;
publi33; dans le journal du jour. Malheureusement, l'article
33;tant trop long et les diff33;rentes personnes interrog33;es
se r33;p33;tant parfois, nous avons dû couper. Vous
n'34;tes donc pas cit33; nomm33;ment dans l'article mais vos
propos et vos critiques y figurent tout de m34;me. Merci encore pour
votre temps ».
Dans un premier temps nous avons r33;pondu avec humour à cette
journaliste la chose suivante : «
Merci Madame mais c’est quand m34;me fâcheux surtout si
vous citez mes analyses
critiques, je sais que mon nom est long (IO lettres) mais quand
m34;me. C’est vraiment l’unique raison le manque de
place ??? dites-moi toutR30;. Ce que je vous ai dit sur
l’addiction vous a un peu surpris non ? les m33;dias. ( le
monde , Lib33;..). reprennent g33;n33;ralement les
th33;ories de l’addiction pro domo sans regard critique,
c’est une 33;vidence pour eux le jeu est une drogue alors
33;videmment si un sociologue dit le 33FF33'>contraire 31;a d33;range
»
J’ai ensuite propos33; à Charlotte Belaich de rester en
contact et, comme elle avait une dette envers nous, de me renvoyer
l’ascenseur en septembre pour parler notamment du Loto du patrimoine
et de Missions Patrimoine, le jeu de grattage à 15 euros qui sortira
le 3 septembre.
J’ai 33;galement pr33;cis33; que j’33;crivais
sur d’autres « sujets » de soci33;t33;
susceptibles de l’int33;resser et de faire la « une
» de Lib33;
. Un sujet grave aux cons33;quences sociologiques et politiques
multiples dont les m33;dias parlent pas : la violence sordide
(souvent f33;minicide) pr33;sente quotidiennement dans les
s33;ries polici32;res et t33;l33;films sur les chaines de
la TNT. Suite à un article r33;dig33;e sur ce th32;me.
(1) envoy33; aux parlementaires, deux « questions 33;crites
» ou nous 33;tions cit33;s ont 33;t33;
d33;pos33;es par une d33;put33;e
(Sophie Panonacle, REM Gironde, secr33;taire de la D33;l33;gation
aux droits des femmes) et une s33;natrice( Martine Berthet , s33;natrice de savoie )
et ont re31;u une r33;ponse des ministres concern33;es (
respectivement
Marl32;ne SCHIAPPA Secr33;taire d'État aupr32;s du Premier ministre, charg33;e de l' Égalit33; entre les femmes et
les hommes.
et Mme la ministre de la culture Fran31;oise Nyssen)
publi33;e au JO, nous avons re31;u une vingtaine de lettres de
d33;put33;s et s33;nateurs sensibilis33;s par cette
violence fasciste omnipr33;sente à la t33;l33;vision y
compris au heures de grandes 33;coutes
. Un deuxi32;me sujet en apparence plus l33;ger mais qui en dit
long sur l’islamisation larv33;e de notre soci33;t33; et
qui concerne une censure digne du Moyen-Âge affectant une
33;mission de t33;l33;vision diffus33;e quotidiennement sur
la chaine C8 du groupe Canal + ( 2)
Pluralisme : avec Lib33;ration seule la doxa du jeu pathologie
maladie financ33;e par la Fran31;aise ses jeux a droit à
la parole
Au final nous 33;tions un peu affect33; de ne pas avoir 33;t33;
cit33; mais nous avons mis rapidement notre ego dans notre poche
persuad33; que Charlotte Belaich avait fait un « petit »
papier sur les jeux de grattage et avait donc du ( c’est courant dans
la presse) faire court et couper mon nom. A la lecture de l’article
quel ne fut pas mon 33;tonnement : deux pages enti32;res.
Nous n’33;tions pas cit33; par manque de place (sic) mais les
repr33;sentants de la doxa du jeu pathologie maladie
l’33;taient eux tr32;s largement : une orgie de citations pour
Jean-Michel Costes, directeur de l’Observatoire des jeux (ODJ, Bercy)
( cit33; 6 fois dont une citation mise en exergue en gros caract32;re
rouge sous forme de sous-titre; l’ODJ ( cit33; deux fois) Marc
Valleur ( Marmottan ( cit33; 4 fois) Armelle Achour Gaillard ( SOS
joueurs) cit33; 4 fois malgr33; le fait qu’elle ait refus33;
de dire à la journaliste de Lib33;ration combien la FDJ lui versait
d’argent chaque ann33;e et combien au total cette association qui
vient en aide aux sujets joueurs et à leur famille avait
re31;u de subvention de l’op33;rateur public depuis 17 ans ( La
FDJ finance SOS joueurs depuis 2001), Amandine Luquiens ( addictologue
Hôpital Paul Brousse Paris) cit33; 3 fois ; une psychologue
inconnue du CHU de Nantes ( qui visiblement souhaitait rester
discr32;te) (cit33;e une fois) La 33;galement Charlotte
Belaich n’a pas pu savoir combien la FDJ versait
d’argent au centre cr33;e à Nantes par Jean Luc V33;nisse
en pleine expertise INSERM ..grâce à la Fran31;aise Des jeux
dirig33;e à l’33;poque par Christophe Blanchard Dignac.
En pleine expertise scientifique INSERM sur le jeu excessif JL
V33;nisse touche plusieurs millions d’euros de la
Fran31;aise des jeux pour cr33;er un centre sur le jeu
pathologique à Nantes, Jeanne Etiemble, (directrice de
l’expertise ) offre des chocolats aux experts R30;. pour
leur faire avaler la piluleR30;. de ce flagrant d33;lit de
conflit d’int33;r34;ts R30;
Petit retour en arri32;re : Nous participions, comme
l’historienne Élisabeth Belmas et la sociologue Sylvie
Craipeaux, à l’expertise INSERM. Qu’elle n’a pas
33;t33; notre surprise d’apprendre dans la presse en pleine
expertise que JL V33;nisse venait de toucher plusieurs millions
d’euros pour cr33;er un centre du jeu excessif au CHU de
Nantes ( somme reconduite depuis tous les trois ans) Pour la petite
histoire, mais cela fait sens, quand nous avons repris notre travaux
Jeanne Etiemble, (qui a coordonn33; en 2008 à l’Inserm le
groupe d’expertise sur l’33;tude « « Jeux de
hasard et d'argent. Contextes et addictions) nous a offert des
chocolats R30;.sans doute pour nous faire avaler la piluleR30; de
ce flagrant d33;lit de conflit d’int33;r34;t scandaleux.
A l’33;poque par na39;vet33; , pas peur du scandale,
face à l’33;normit33; de l’affaire ( plus
c’est gros plus 31;a marche, ils se croient tout permis et ils
se permettent tout !) mais surtout par SOUMISSION A L’AUTORITE,
nous n’avons pas d33;missionn33;. Ce fut une grossi32;re
erreur le scandale 33;tait 33;norme.
Charlotte
Belaich journaliste à Lib33;ration
: « Monsieur Martignoni, Il n'y a aucune censure. Je suis
libre d'int33;grer les citations de mon choix.
Face à ce qui nous est apparu comme une censure objective nous avons
envoy33; à Charlotte la lettre suivante (extraits) :
Madame,Je viens d’acheter Lib33;, vous comprendrez mon
INDIGNATION
Deux pages enti32;res et vous n’avez pas pu me citer
(R30;)comme j’avais raison de vous parler de CENSURE avant que
vous ne m’interrogiez longuement par t33;l33;phone
(R30;) j’ai boss33; 4 ans à l’ARJEL rue Leblanc,
comme agent de l’État, salari33;, sociologue, vous auriez
pu en tenir compte ; sans parler de mes 255 articles, quelques livres
et de mes 412 interventions m33;diatiques, sans oublier les
colloques nationaux, internationaux, les expertises mais surtout mes
multiples enqu34;tes de terrain dans les espaces de jeu, mes
centaines entretiens avec des joueurs et des op33;rateurs de jeu.
Avez-vous demand33; à JM Costes s’il a fait des
33;tudes de terrain, avez-vous demand33; à
Jeanne Etiemble
pr33;sidente de l’Observatoire des jeux,
si au moins une fois dans sa vie, elle a discut33; avec un joueur.
Mais pourquoi diable ne pas m’avoir cit33; et l’affaire
33;tait boucl33;e. Je vous signale que JM Costes (R30;) dirige
l’observatoire des jeux que j’ai cr33;33; avec Marc
Valleur et Christian Bucher (psychiatre) ( 3 articles 33;crits dans
Les Échos à l’33;poque en t33;moignent). Juste
avant de rejoindre l’ODJ JM Costes a 33;t33; vir33; de
l’observatoire des drogues par Etienne Appaire Pr33;sident de
la MILDT car il publiait des articles favorables aux salles de shoot (
dans Le Monde etR30;Lib33;ration comme par hasard ). Difficile de
savoir s’il a 33;t33; nomm33; à l’ODJ à
cause de son r33;seau politique et de son activisme une chose est
certaine il n’33;tait pas du tout un sp33;cialiste des jeux
d'argent R30;et quand on lit ses affirmations r33;centes dans
Lib33;ration on voit bien qu’il ne l’est pas devenu
(R30;)
JP Martignoni :
« Il y a censure car vous avez privil33;gi33; les
participants de la doxa du jeu pathologie maladie ( addictologues,
psychologues, psychiatreR30;) en 33;liminant ceux qui
contestent cette pathologisation d’un fait social et culturel
collectif »
Charlotte
Belaich
nous a r33;pondu la chose suivante : « Monsieur Martignoni, Il
n'y a aucune censure. Je suis libre d'int33;grer les citations de
mon choix. Qui plus est, je ne vois pas ce que j'aurais cherch33;
à censurer, vous m34;me reconnaissez que mon article est
"pertinent". Il n'y avait pas lieu d'orienter quoi que ce soit. Je suis
d33;sol33;e mais mon choix s'explique simplement par la
volont33; de ne pas perdre le lecteur en citant trop
d'interrog33;s, et ils sont d33;jà nombreux
comme vous pouvez le voir. Vous n'34;tes d'ailleurs pas la seule
personne que j'ai interrog33; à ne pas figurer dans l'article.
Voulant travailler s33;rieusement, j'ai multipli33; les interviews
avec un r33;sultat : j'avais trop de mati32;re, j'ai dû faire
des choix. Je suis d33;sol33;e que ce soit tomb33;, notamment mais
pas seulement, sur vous, car je suis reconnaissante du temps que vous avez
pris pour me parler. Il n'y a donc aucune censure et en aucun cas je ne
c33;derai à une forme de chantage par rapport à vos
"propositions". Je peux simplement m'excuser de vous avoir demand33; du
temps sans pour autant vous citer. Cordialement, Charlotte Belaich
La collusion existante entre la FDJ et la doxa du jeu pathologie
maladie.
Pour conclure cette affaire nous avons adress33; à la journaliste
un dernier commentaire en tenant compte de ses explications ( extraits) :
« Bien sur vous 34;tes LIBRE, Je ne dis pas que vous
l’avez fait sciemment ( 31;a je peux pas le savoir) mais
objectivement Il y a censure car vous avez privil33;gi33; les
participants de la doxa du jeu pathologie maladie ( addictologues,
psychologues, psychiatreR30;) en 33;liminant ceux qui contestent
cette pathologisation d’un fait social et culturel collectif. En
outre vous citez les chiffres produits par cette doxa , tout en
pr33;cisant ensuite de mani32;re contradictoire "le conflit
d’int33;r34;t persiste et explique le doute sur la
fiabilit33; des chiffres " Alors pourquoi citez-vous ces chiffres
livr33;s par l’ODJ install33; à BERCY !!! ou ceux
cit33;s par SOS joueurs.
Cette doxa reconnait elle-m34;me qu’elle est en conflit
d’int33;r34;ts, elle le reconna38;t par son silence (
SOS joueurs ne vous a pas r33;pondu sur l’argent qu’elle
re31;oit de la FDJ depuis 17 ans) mais aussi la psychologue du CHU
de Nantes admet du bout des l32;vres « de mani32;re
philosophique il y a un vrai probl32;me « ( d’34;tre
financ33; par la FDJ) En fait le probl32;me est
d33;ontologique et 33;thique et non simplement philosophique.
M34;me Marc Valleur ( qui conna38;t bien cette notion de conflits
d’int33;r34;ts : il y a quelques ann33;es il a re31;u
la l33;gion d’honneur des mains d’Éric Woerth
(R30;) reconnait " les 33;tudes du CHU de Nantes sont correctes"
« mais consciemment inconsciemment il y a des biais dans les
recherches », Marc Valleur fait cependant une grossi32;re
erreur car s’il
y a des « biais », les 33;tudes ne sauraient 34;tre «
correctes » sur le plan scientifique ! d’autant que les biais
qui citent Valleur sont coton :
1 : « ne pas avoir de prise de position qui serait trop dures
envers les op33;rateurs qui financent le CHU et notamment ne pas
34;tre trop dur envers la FDJ ; autre biais 2/ « sur ce quoi le
centre du jeu excessif de Nantes met l’accent »)
JP Martignoni : « Madame
Belaich journaliste à Lib33;ration :
vous avez 33;cout33; la musique que vous souhaitiez entendre
»
Bref c’est tout ce que je vous avais racont33; est ici
confort33;, cela aurait dû vous mettre la puce à
l’oreille, cela vous invitait à vous dire je vais (R30;)
citer le sociologue qui m’a accord33; du temps , a une
certaine exp33;rience et tient un discours critique par rapport
à « cette petite musique bien huil33;e de la doxa du jeu
pathologie maladie », doxa qui (inquiet des changements à
venir : r33;gulation + privatisation de la FDJ) profite de votre
article pour en rajouter une couche en mati32;re de mesures
liberticides ( interdire les jeux de grattage , interdire cash 500 000
euros, ficher tous les joueurs, interdire la publicit33; sur les
jeuxR30;) (R30;) (c’est le retour à la prohibition et
le flicage g33;n33;ralis33; des fran31;ais) Mais vous nous
rassurez en nous pr33;cisant que d’apr32;s vos informations
: « l’interdiction de cash n’est pas envisag33;
(R30;) le nombre de tickets gagnants pourraient 34;tre
r33;duits «
Super ! la boucle. est boucl33;e le conflit
d’’int33;r34;t a fonctionn33; à IOO %. Car bien
sur cela arrange grandement la FDJ de baisser le Taux de retour aux
joueurs. Vous commencez à comprendre la collusion existante
entre la FDJ et la doxa du jeu pathologie maladi ? Au final Madame
je ne dirai pas que vous m’avez censur33; mais disons
que vous avez 33;cout33; la musique que vous souhaitiez entendre
?
(R30;) JP Martignoni
Les jeux un 33;l33;ment important de la culture populaire, non
une pathologie.
Au-delà de cette petite pol33;mique que nous venons de raconter
mais qui n’est pas une affaire d’État ( nous sommes en
pleine affaire Benalla) nous r33;it32;rerons notre souhait que le
d33;bat n33;cessaire sur les jeux d’argent et la Politique des
jeux de la France ne soit pas confisqu33; par la doxa du jeu pathologie
maladie en odeur de saintet33; par les m33;dias ( c’est vendeur
de parler d’addiction au jeu) C’est à la
repr33;sentation nationale, profond33;ment remani33;e depuis les
derni32;res 33;lections, de d33;battre de cette politique qui
– de notre point de vue de sociologue - a fait la part trop belle
jusqu'à pr33;sent aux mesures liberticides et à la doxa du jeu pathologie maladie.
Cette politique ambigu35; g34;ne les op33;rateurs.
Les casinotiers
ont perdu 24 % de leur volume d'affaire en sept ans, le PMU stagne voire
recule. Seule la FDJ fort de monopole en profite (14,3 milliards en 2016 ;
15,1 en 2017 ) mais pour combien de temps ? L'op33;rateur historique a
perdu 1,6 millions de joueurs en six ans. L’État n’assume
pas de vouloir exploiter franchement la manne ludique. Il y a sous couvert
de sante publique et de lutte contre le jeu des mineurs ( comme si on
pouvait faire dispara38;tre la socialisation ludique contemporaine qui
assure la reproduction des joueurs, sans parler de la transmission ludique
interg33;n33;rationnelle ) un fond de morale qui consid32;re le
jeu comme une passion funeste, un p33;ch33;.
L'hypocrisie actuelle appara38;t contre-productive, nonobstant les
conflits d'int33;r34;ts
entre Bercy, la FDJ, les addictologues, et l’observatoire des jeux
(install33; à Bercy). Conflits d’int33;r34;ts qui ont
certainement 33;t33; not33;s par la Commission Europ33;enne.
M34;me s’ils ne sont pas sociologues, les d33;put33;s
doivent prendre conscience que les jeux de hasard et d’argent (JHA)
sont un 33;l33;ment important de la culture populaire, non une
pathologie. Ils doivent comprendre que cet impôt d33;mocratique ( 4) repr33;sente, pour de
nombreux Fran31;ais, une « force 33;galitaire » ( 5 ) que
cela plaise ou non . Fait social et culturel tr32;s ancien le jeu n'est
pas une maladie, c’est un loisir, une passion qui a m34;me parfois
des effets th33;rapeutiques grâce à l'espoir qu'il suscite,
aux socialit33;s qu'il entra38;ne notamment chez les seniors.
Loteries, casinos, hippodromes font partie en outre du patrimoine ludique
national.
La France a besoin d'une politique des jeux ambitieuse qui soit en
harmonie avec la nouvelle donne politique
Le S33;nat a naturellement lui aussi son mot à dire sur cette
politique des jeux m34;me si, grâce aux rapports de Fran31;ois
Trucy qui coule une retraite paisible, G33;rard Larcher a toujours
33;t33; soucieux des cons33;quences 33;conomiques, fiscale de
l’activit33; ludique dans les territoires, notamment en
ce qui concerne la fili32;re hippique mais 33;galement avec les 200
communes qui accueillent un 33;tablissement de jeux. Les exploitations
casinoti32;res qui associent jeux, restauration, spectacles,
festivals... jouent un rôle important dans l’animation locale et
les grands casinos resort associ33;s à de
l’hôtellerie haut de gamme attirent une client32;le
internationale notamment pendant la p33;riode estivale. Les locataires
du Palais du Luxembourg savent 33;galement que les 44 700 points de
vente ludiques de proximit33; participent quotidiennement à la vie
sociale de nos villes, quartiers et campagnes. Que serait la France sans
ses Bar PMU populaires et cosmopolites ?
La fili32;re hippique (qui « hâte le pas en Chine » suite
« au geste diplomatique et d’amiti33; » d’Emmanuel
Macron qui a offert un hongre de la garde r33;publicaine au
Pr33;sident Xi Jinping) fait rayonner la France dans le monde (Grands
Prix, ventes de yearlings) Mais que serait cette fili32;re sans ses 6,5
millions de turfistes qu’une mesure liberticide voudrait identifier ?
La France a d33;sormais besoin d'une politique des jeux ambitieuse aussi
bien pour pr33;server son riche patrimoine ludique mais 33;galement
pour rapporter des devises et faire rayonner la France à
l’international. Une belle opportunit33; a 33;t33;
manqu33;e avec l'implantation d'un casino à Paris. Certes, on ne
s’attendait pas à ce que la premi32;re femme maire de Paris
devienne le « Kirk Kerkorian de la capitale ». Mais la
successeuse de Bertrand Delano35; aurait pu abandonner un instant sa
position id33;ologique sur les jeux pour 33;tudier s33;rieusement
le dossier, Paris 33;tant - comme l’a pr33;cis33;
Jean-Pierre Duport -
« la seule capitale europ33;enne à ne pas
avoir
de casino, avec Rome »
.Un casino à Paris, l’affaire aurait fait grand bruit dans le
reste du monde. Un casino made in Paris serait devenu un casino
international prestigieux, peut 34;tre l’un des premiers au Monde
vu l’attractivit33; de la capitale et la pr33;sence de «
quelques » visiteurs ( chinois, asiatiques, am33;ricains, russes
R30;... ) qui ne viennent pas les poches vides quand ils
fr33;quentent la capitale pour le tourisme et les affaires.
Les millions de chinois qui visitent notre pays (2,2 en 2015 )
repr33;sentaient une cible particuli32;rement attractive pour un
futur casino parisien. Ils d33;pensent actuellement 3500 euros mais une
innovation leur permet d33;sormais de flamber beaucoup plus en toute
s33;curit33; et sans transporter de cash. Aliplay, filiale Alibaba, a
lanc33; il y a quelques mois une application Smartphone leur permettant
de d33;penser jusqu’à 30 000 euros quand ils voyagent à
l’33;tranger .Pour un projet aussi ambitieux un rapprochement
Paris/Las Vegas 33;tait dans l’ordre des choses. Un partenariat
aurait pu rapidement s’engag33; entre Anne Hidalgo, Carolyn
Goodman (maire de Las-Vegas) et les grands groupes am33;ricains (Caesar
Entertainment, MGM, Las Vegas Sands...) pour exploiter la symbolique des
deux villes. Un
« package ludico-festif et historico-culturel Las Vegas/Paris
» 33;tant susceptible de s33;duire de nombreux am33;ricains
qui adorent la France et Paris et sont souvent de grands flambeurs.
La France a besoin de grands projets ludiques et festifs porteurs
d’avenir. Chacun se souvient du Parc Disney qui avait de nombreux
d33;tracteurs d32;s sa cr33;ation en 1987. 26 ans apr32;s les
r33;sultats sont là. Premi32;re destination touristiques
europ33;enne Disney Land Paris a attir33; 320 millions de visiteurs
depuis 1992. Il repr33;sente 6,2% des recettes touristiques, 16 OOO
emplois. Bob Iger, le PDG de Disney, qui vient de d33;jeuner avec
Emmanuel Macron a annonc33; un nouveau plan d’investissement de 2
milliards d’euros qui g33;n33;rera un cercle vertueux de
plusieurs milliers d’emplois. Si ces grands projets ludico-festifs ne
se font pas en France ils se feront dans d’autres pays europ33;ens
( par exemple en Espagne)
États G33;n33;raux du gambling"
Alors que le gouvernement s'appr34;te à ouvrir le capital de la
Fran31;aise des jeux- privatisation sur laquelle les Fran31;ais sont
« r33;serv33;s » d’apr32;s un sondage publi33;
derni32;rement dans Les Échos (6 ) - la repr33;sentation
nationale doit d33;passer les a priori qu’elle a parfois sur les
jeux d’argent pour rebattre les cartes de ce dossier qui concerne
plusieurs millions de nos concitoyens. Mais si nous invitons
d33;put33;s et s33;nateurs à mettre en place des "États
G33;n33;raux du gambling". ( 7 ) ce n’est pas simplement pour
que les acteurs traditionnels du champ ludique (op33;rateurs,
autorit33;s de tutelles, haut fonctionnaires, police des jeux,
chercheurs sp33;cialis33;s et pas seulement les addictologues,
psychiatre, psychologues
qui veulent m33;dicaliser toutes les passions des
Fran31;aisR30;)
viennent colloquer à la Maison de la Chimie, en pr33;sence
d’un Ministre annonc33;R30; qui ne viendra pas comme souvent
mais sera repr33;sent33;.
Si nous pensons que la France a d33;sormais besoin d'une politique des
jeux ambitieuse qui soit en harmonie de la nouvelle donne nationale ce
n’est pas uniquement pour que Tych33; et Fortuna dialoguent avec
« Jupiter » comme dans le cas du Loto du Patrimoine voulu par le
Pr33;sident Macron. Chercheurs sp33;cialis33;s et pas seulement
les addictologues, psychiatre, psychologues
qui veulent m33;dicaliser toutes les passions des Fran31;ais et
notamment celle des joueurs
doivent intervenir dans ce d33;bat. La soci33;t33; civile
33;galement et notamment les joueurs -1° parti de France ! - qui
finance totalement ce secteur. Les JHA et la Politique Des Jeux de la
France ne sauraient 34;tre kinapp33;s par quelques technocrates
stationn33;s à Bercy ou au Minist32;re de la Sant33; ou dans
d’autres instances et commissions ou par des addictologues qui
cherchent des relais de croissance ou des associations qui font du chantage à l’addiction pour obtenir des subventions.
JP Martignoni, Lyon, juillet 2018
____________
Notes
1.
JP Martignoni-Hutin : « ORGIE DE VIOLENCE A LA TELEVISION = UN CONSEIL
SUPERIEUR DE L’AUDIOVISUEL IMPUISSANT, UNE CLASSE POLITIQUE
COMPLICE PAR SON SILENCE = Une t33;l33;vision sadique pr33;fasciste qui habitue les citoyens – et notamment les
enfants et les adolescents - à la violence » (17 pages, novembre 2017)
2.
JP Martignoni-Hutin : TELEVISION, « VOYAGE AU BOUT DE LA CENSURE
« : La chaine C8 groupe Canal + censure dans une pudibonderie
d’un autre âge, une 33;mission pour noctambules Voyage au bout de la nuit (VBN) qui conjugue litt33;rature,
charme & f33;minit33; dans une tradition pourtant bien
Fran31;aise ». (21 pages, 3 encadr33;s, 4 annexes, 2018)
3. Jeanne Etiemble,2° pr33;sidente de l’Observatoire des
jeux, a coordonn33; en 2008 le groupe
d’expertise sur l’33;tude «
« Jeux de hasard et d'argent. Contextes et addictions »;Le
1° Pr33;sident 33;tait Charles Coppolani qui est pour le
moment directeur de l’ARJEL, pendant deux ans il a cumul33;
les deux fonctions, Pr33;sident de l’Observatoire des jeux,
Directeur de l’ARJEL, le conflit d’int33;r34;t la
aussi 33;tait 33;vident mais l’AFP et les m33;dias ne
faisant pas leur travail c’est pass33; comme une lettre à
la poste.
4.
JP Martignoni-Hutin : « Les jeux d’argent : un impôt
d33;mocratique » :
Les loteries, casinos et jeux à gratter ont mauvaise presse. Ils
permettent pourtant à l’État de se financer. Un
État bien hypocrite et qui aurait tout à gagner à revoir
sa politique en la mati32;re.
( Les Échos, 30 d33;cembre 2016)
5.
Florence Weber, » le travail d’à côt33;, une
ethnographie des perceptions » ( Paris, École des hautes
33;tudes en sciences sociales, 2009). F. Weber rapporte dans cet
ouvrage que le « gout du hasard » qu’elle a
constat33; en milieu ouvrier est per31;ue comme « une force
33;galitaire ».
6.
« Privatisation d’ADP et de la FDJ : les Fran31;ais
r33;serv33;s « (Les Échos du 20 mars 2018, pages 1,4)
7.
JP Martignoni-Hutin « Pour des États G33;n33;raux du
gambling »(1) Lettre aux d33;put33;s et aux s33;nateurs
» (mars 2018, 6 pages, 6 notes, 3 annexes ) ( publi33; sur
casinos.org 22/3/2018, casino l33;gal France du 23/3/2018)
© jpg martignoni-hutin, sociologue, universit33; Lumi32;re,
lyon II, centre max weber(cmw) 33;quipe TIPO, Lyon, France, juillet
2018