Le groupe Partouche, qui a plus que triplé son bénéfice net en 2017, va déployer dans un tiers de ses casinos des terrasses avec machines à sous et tables de jeux, surfant sur le succès de son établissement en plein air de La Ciotat.
Deuxième acteur du marché français derrière le groupe Barrière, Partouche a terminé l'année sur un bénéfice net de 37,4 millions d'euros - contre 11,1 millions lors de l'exercice précédent - bénéficiant notamment d'une cession de sa filiale cannes Balnéaire l'été dernier pour 23,5 millions.
Ses 43 casinos, dont 39 en France, ont réalisé un chiffre d'affaires annuel de 406,9 millions d'euros, en progression de 0,4%.
Le groupe a en revanche vu son résultat opérationnel courant (ROC) reculer de 11,9% en raison « d'ouvertures, de repositionnement ou d'entrée dans le périmètre » de quatre établissements qui « obèrent de 6,1 millions d'euros le ROC », précise Partouche.
L'exploitant de casinos ne donne pas de perspectives chiffrées pour 2018, mais juge qu'il est « armé pour profiter au mieux de l'évoution favorable de son environnement économique ».
L'exercice 2018 verra notamment la poursuite de la rénovation de son parc : à Pornic (Loire-Atlantique), le nouveau casino devrait être livré en octobre; la fin des travaux dans l'établissement d'Aix-en-Provence est attendue pour la fin de l'année, et des réaménagements sont aussi prévus à Royat, Dieppe, La Roche-Posay, Hyères et Saint-Amand-Les-Eaux.
Et 2017 a déjà été « une année charnière pour la transformation de certains établissements », souligne à l'AFP Fabrice Paire, président du directoire du groupe.
Deux casinos fraîchement transférés, ceux de cannes et de La Ciotat, ont ainsi rencontré un large succès lors de la période estivale : à La Ciotat, l'établissement inauguré en juin est unique en son genre et dispose d'une immense terrasse entièrement dédiée aux machines à sous et aux tables de jeux, permettant de jouer (et de fumer) en plein air.
Et à cannes, le nouveau casino a emménagé fin juin dans un lieu plus central, à l'hôtel 3.14, qui dispose d'un toit-terrasse également aménagé avec des tables de jeux.
un tiers des casinos avec une terrasse
« D'ici fin 2018, on aura un tiers des établissements avec une offre extérieure », a annoncé Fabrice Paire.
Selon lui, « fondamentalement, quelle que soit la région, c'est une réelle demande des clients. Donc, quand on construit un établissement neuf, on intègre des terrasses; et sur des bâtiments déjà existants, on essaie d'en intégrer, même petites ».
Ainsi, à Berck-sur-Mer, « même si on se dit qu'il n'y pas le climat le plus radieux, on va faire une terrasse qui permettra de satisfaire une demande, même temporaire dans l'année », et à La Roche-Posay ou Andernos, des terrasses vont être créées sur des extensions de bâtiment.
« A Pornic, on en installe une en tenant compte des contraintes climatiques et de la pluviométrie, avec une toiture, mais ouverte en façade », tandis qu'à Palavas-les-Flots, « la terrasse pourra satisfaire une quinzaine de clients qui pourront jouer en fumant : c'est un plus, il y a cette attente, même quand il fait froid », souligne M. Paire.
Autre dossier qui évoulera en 2018, la récente autorisation d'ouvrir des clubs de jeux dans Paris : le groupe Partouche dit « travailler actuellement sur l'opportunité d'ouvrir un ou plusieurs clubs ».
Les casinos sont interdits depuis 1920 dans un rayon de 100 km autour de la capitale afin d'éviter des troubles à l'ordre public, la seule exception étant l'établissement d'Enghien-les-Bains. Mais depuis début janvier, les clubs de jeux sont autorisés dans Paris, avec de nombreuses restrictions cependant.
Ni blackjacks, ni roulettes, ni machines à sous ne sont autorisés dans ces clubs. Jeux très populaires, ils sont également très lucratifs pour les casinos - notamment les machines à sous qui représentent quelque 90% des recettes.
« On démarrera avec un établissement. On ne se précipite pas, on estime qu'on a le temps, et on n'est pas totalement fixés sur le lieu définitif. Et le modèle économique est aussi très risqué », résume Fabrice Paire.
(source : cbanque.com/AFP)