Il a joué, il a perdu. La cavale de Mohamed Issarti, 54 ans, a pris fin en août dernier alors que ses deux complices, jugés en 2012, ont depuis belle lurette purgé leurs peines.
Le trio, dont la femme de ce restaurateur italien, a écumé les casinos de France, d’Allemagne et de suisse dans les années 2010 au point de faire tourner la tête des surveillants de table.
Selon une technique qui tient de la diversion et de la dextérité, ils étaient passés maîtres dans l’arnaque à la “poussette” qui consiste à déposer dans le creux de la main une poignée de jetons juste à l’instant où la bille s’arrête sur l’un des 36 numéros de la roulette. Et ainsi d’empocher 35 fois la mise.
Issarti tenait le rôle de l’empalmeur, tandis que son épouse Béatrice et son complice, le bien nommé Pasquale Monaco, embrouillaient le croupier.
Au Casino Vert puis au Pharaon, ils ont ainsi escamoté près de 17 000 €. Sans doute une faible partie de leurs revenus jusqu’à leur interpellation à Charbonnières à cause de fausses cartes d’identités.
Jugé lundi en correctionnelle, Issarti a bien volontiers reconnu les faits mettant ce mode de vie sur le compte de l’addiction. Si le parquet a relevé le « coté désuet de cette dolce vita d’arnaqueurs », il a tout de même réclamé trente mois de prison dont un an avec sursis. Me Sauvayre, en défense, a pu plaider l’indulgence dans une affaire « où seuls manquaient les dialogues d’Audiard ».
Haut en couleur et peu disert sur son absence au premier procès, le prestidigitateur des tapis verts a été condamné à deux ans dont un avec sursis.
(source : leprogres.fr/M.G.)