Julien Van de Rosieren prend ses fonctions après une saison "explosive"
Propos recueillis par Rislène Achour
Quelques mois après l'ouverture du premier Casino de plein air d'Europe, Julien Van de Rosieren, un membre actif du groupe Partouche depuis de nombreuses années, remplace Frédéric Bladorne à la direction de l'établissement. Petit-neveu d'Isidore, ce "self-made-man" pour qui le jeu n'était pas forcément une vocation a pris les rênes du premier complexe du genre. Après un parcours au casino de La Trinité, et avoir dirigé le Lab sur divers projets R & D dont la réalité virtuelle, réalité augmentée, Mapping 3D et autres objets connectés, le neo-Ciotaden revient sur cette mission d'importance.
Comment s'est déroulée cette première saison ?
Julien Van de Rosieren : Elle a été explosive. Nous avons été très agréablement surpris. Cela a dépassé toutes les espérances. C'est un casino concept, un prototype, le premier du genre. Il doit continuer sur sa lancée. Il fera sûrement des petits dans le sud de la France...
Arrive-t-on à quantifier le nombre de visiteurs ?
Julien Van de Rosieren : Nous avons enregistré 1 000 entrées par jour en semaine et entre 2 500 et 3 000 le week-end. Ce succès est dû au bouche-à-oreille mais aussi au buzz médiatique. Le reportage de 18 minutes à l'occasion d'une émission télévisée a été générateur de curieux.
Connaît-on la zone de chalandise de votre établissement ?
Julien Van de Rosieren : Aix-Marseille, principalement. Il est encore trop tôt pour savoir si nous avons réussi à les fidéliser. Mais certains reviennent, c'est évident. Puis, en arrière-saison, les clients des Flots bleus (ancien casino) sont apparus. Le phénomène de masse est passé. Ils ont laissé passer l'orage ! Nous retrouvons le noyau d'habitués. Les mois de septembre et octobre sont une période où l'on note une forte présence des retraités que l'on voit notamment pendant la semaine.
Vous quittez la bretagne pour vous installer ici, dans le sud, à La Ciotat. Quel est votre état d'esprit ?
Julien Van de Rosieren : Les enjeux sont différents. Le challenge du Plein Air est captivant. L'idée est de casser les codes d'un casino traditionnel. Une façon de redistribuer les cartes. Concrètement, l'idée est de toucher une cible plus jeune, qui a déserté les casinos. Nous avons les mêmes attributs qu'un casino traditionnel mais il y a une différence fondamentale sur l'expérience de jeu. C'est un ensemble, avec un jardin, un espace extérieur... Cela ressemble plus à un village de vacances avec des jeux.
C'est finalement un lieu de loisirs plus qu'un casino de jeux.
Julien Van de Rosieren : Effectivement, cet été, certaines personnes venaient uniquement pour le jacuzzi. Que l'on peut privatiser. Mais aussi pour manger des burgers, jouer à la pétanque, sans forcément jouer. C'est un peu une ambiance Feria voire Luna Park. Puis, le restaurant est tenu par le chef cuisinier Arnaud Nieri. Nous avons misé sur des tarifs abordables car vous avez bien compris que ce n'est pas là que l'on veut que les gens dépensent leur argent. C'est d'ailleurs pourquoi nous sommes en phase de commercialisation (séminaires...).
Justement le bruit causé par les animations a fait grincer des dents certains riverains...
Julien Van de Rosieren : Entendre, comprendre et réagir... Des mesures acoustiques seront prises.
L'objectif était d'attirer des jeunes. Est-ce que les jeux à réalité virtuelle séduisent ?
Julien Van de Rosieren : Les nouvelles technologies, et ce dispositif que l'on a créé nous-mêmes, permettent de parler le langage jeune. Cela draine une autre clientèle.
Patrick Partouche disait lors de l'inauguration que la concurrence entre les établissements du groupe ne lui faisait pas peur. Quelle est votre vision ?
Julien Van de Rosieren : Il y a de la place pour tout le monde. Le Casino Barrière est encore plus proche. Cela stimule. Chaque casino peut avoir sa clientèle. On se crée la nôtre. Ici, ce n'est pas vraiment un potentiel de "flambeurs". Mais, on peut compter des personnes qui n'avaient pas l'habitude de fréquenter les casinos. Nous ne cherchons pas l'élite. Nous sommes un casino pour tous. Chaque client est traité de la même façon.
La saison est terminée. Il va maintenant falloir fidéliser la clientèle qui aime le plein air...
Nous avons dans notre cahier des charges des animations que l'on va poursuivre en hiver. Cet été, le budget animations s'élevait à 150 000 €. Dans ce challenge, je suis au plus près de mes équipes. Cela doit être le moteur du casino. Et puis, Patrick Partouche est visionnaire. C'est une chance. Il n'a pas peur de prendre des risques. Une chose est sûre : cet hiver, nous accueillerons plus de machines à sous. Et ce, dès la clôture de l'exercice, fin octobre. Nous devons garder le rythme en permanence...
(source : laprovence.com/Rislène Achour)