Les riverains disent « stop » aux animations et concerts live du nouveau casino Partouche, inauguré en juin dernier. L’établissement de jeux et de divertissements en plein air est devenu une des attractions de l’été, mais non sans dommages collatéraux.
Deux mois après une ouverture fracassante, le nouveau casino « plein air » du groupe Partouche fait grincer des dents alentour.
Le motif de la discorde entre l’établissement et une bonne partie du voisinage, et au-delà, tient aux animations, concerts live et autres activités au volume amplifié qui rythment la vie des bandits manchots, des tables de jeu, du jacuzzi en forme de trèfle et autre boulodrome de ce casino « nouvelle génération », comme le présentait Patrick Partouche, le directeur du groupe éponyme, lors de l’inauguration.
« Nous ne vivons pas à côté d’un casino, mais d’une boîte de nuit en plein air ! », constate l’initiateur d’une pétition qui a recueilli plus de 250 signatures en ligne pour dire « stop au son du casino plein air ».
Dès le premier jour, des voisins se sont adressés à la direction pour faire part de leurs « inquiétudes » à ce sujet, et passés les fastes de l’inauguration, « c’est de 20h à minuit, en crescendo... », détaille Laurence, habitante des Ombrelles, un des lotissements limitrophes l’établissement de jeux.
Du son et des machines à sous
« Que l’on soit clair, stipule Gérard, voisin du même quartier, on ne veut surtout pas empêcher le casino de travailler, mais on ne veut pas que l’on nous empêche de profiter, de nous reposer ou de dormir ! » « Et j’ai beau avoir un double vitrage, on ressent les vibrations », poursuit Sylvie dont l’entourage est peu enclin à vivre les vitres fermées pendant tout l’été...
Les uns et les autres ont entamé de multiples démarches, auprès de la direction du casino, de la Ville et des différentes administrations, certains ont porté plainte au commissariat de police ou ont fait établir un constat d’huissier...
Et au « collectif » de rappeler cet arrêté du 23 octobre 2012, du Préfet des Bouches-du-Rhône portant sur « la réglementation des bruits du voisinage » et son article 7 : « Dans les zones d’habitations ou à proximité de celles-ci (...) les exploitants d’établissements susceptibles de causer des nuisances sonores devront prendre toute précaution afin de préserver la tranquillité des riverains. »
De son côté, la municipalité - qui avait vendu au groupe Partouche le terrain sur lequel a été construit le casino - , a adressé un courrier à la direction de l’établissement en cette fin d’été. « Des résidents des lotissements des Ombrelles, du Domaine de la Tour et du Domaine du Golfe, notamment, m’ont fait part de fortes nuisances sonores à des heures tardives et ce de façon continue depuis l’inauguration », écrit Guy Patzlaff, le Premier adjoint au maire. Et de demander au groupe de « bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires pour limiter au maximum ces nuisances sonores ».
Sauf qu’entre « limiter au maximum les nuisances » et « préserver la tranquillité du voisinage », il y a une belle marge.
Le groupe Partouche avait joué franc jeu en annonçant son « nouveau concept », bien en amont de l’ouverture de l’établissement. Le casino « plein air » est à la fois destiné aux fidèles joueurs et à une nouvelle clientèle, selon un modèle vers le divertissement, au sens large.
Le fait que la majeure partie des animations et jeux aient lieu à ciel ouvert fait partie du « concept » et s’intègre dans le développement de la ville comme « station balnéaire » ; effet de nouveauté aidant, le casino est vite devenu une des principales attractions pendant l’été. Une saison hautement stratégique sur le plan financier pour le groupe puisque l’essentiel de l’activité se déroule à l’extérieur. Offrir de nouveaux divertissements n’est pas le seul intérêt municipal, la redevance sur les jeux reversée à la Ville est directement indexée sur le chiffre d’affaires du casino, elle pourrait flirter à terme avec le million d’euros.
Reste que le conflit entre les riverains et l’établissement était plus que prévisible... à autoriser la création d’un pareil lieu de divertissement en pleine zone résidentielle...
(source : lamarseillaise.fr/S.F.)