Le Parlement japonais a voté dans la nuit de mercredi à jeudi une loi sur les complexes de loisirs légalisant les casinos, une mesure contestée mais poussée par le gouvernement de droite pour doper le tourisme. L'oppposition a tenté jusqu'au dernier moment de faire barrage à ce texte qui, selon elle, fait le jeu de la pègre et augmente le risque de dépendance.
Les sénateurs ont approuvé cette loi en séance plénière. Déjà validée par la chambre basse la semaine passée, elle y est revenue ensuite après avoir subi quelques modifications en commission sénatoriale en réponse à l'opposition, avec notamment la possibilité de le réviser dans les cinq ans suivant son entrée en application.
Les partis qui sont contre ont déposé une motion de défiance qui n'est pas passée mais a juste retardé de quelques heures le processus. Une prolongation de la session parlementaire de 3 jours jusqu'à samedi a été obtenue sans mal par la majorité pour s'assurer que le texte passe quand même.
Le Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre Shinzo Abe, poussé par des groupes de pression, voulait vite entériner ce texte, même s'il faudra encore des années avant que n'ouvrent les premiers établissements portant l'enseigne "casino". Les promoteurs de la loi assurent que cet élargissement des possibilités données au développement des lieux de loisirs, dont les casinos, est indispensable pour entretenir le dynamisme du tourisme après les jeux Olympiques de tokyo en 2020.
Pour les exploitants de casinos à l'étranger, le Japon est vu comme une sorte de paradis tant y est grand l'engouement pour les divertissements. Les salles de jeux vidéo et autres divertissements aux gains sonnants et trébuchants - dont les pachinko (sortes de billards verticaux ou appareils proches des bandits manchots), les courses de hors-bords et chevaux, etc. -, sont déjà pris d'assaut par un public très varié, des retraités aux femmes au foyer en passant par les adolescents, salariés en milieu de carrière et jeunes adultes.
Avec la légalisation des casinos, les opposants craignent que davantage de personnes encore se laissent prendre au jeu et s'y ruinent, accentuant un fléau social déjà dénoncé. Ils estiment en outre que voter cette loi revient à offrir un nouveau moyen à la pègre en crise et aux usuriers de s'enrichir et blanchir l'argent sale tiré d'autres activités douteuses.
(source : lefigaro.fr/AFP)