Depuis 2007, les casinos ont perdu un quart de leur chiffre d'affaires. Plans de départs volontaires, réduction du nombre de machines et de tables... Certains doivent se réorganiser pour survivre.
En 1988, l'arrivée des machines à sous avait créé l'euphorie dans les casinos. Depuis 2007, l'eldorado s'est terni. « Le produit des jeux, ce qu'encaissent les casinos après avoir reversé les gains aux joueurs, a encore chuté de 3,5 % cette année. Et de 25 % depuis 2007, chiffre l'association des casinos de France. Et sur cette période, le secteur a perdu 2 500 emplois. » L'interdiction de fumer, le contrôle d'identité rendu obligatoire à l'entrée, les jeux en ligne... ont détourné les clients des casinos. La crise aussi a joué. Elle ampute les budgets des entreprises, qui organisent moins de séminaires dans les villes de bord de mer, les ménages font plus attention...
Départs volontaires
Après deux plans de départs volontaires, ces dernières années, à Trouville (Calvados) et Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin), le groupe Barrière vient d'en annoncer un troisième à Deauville (Calvados) pour se séparer de 36 salariés du casino et 39 dans ses trois hôtels. « Deauville perd de l'argent depuis plusieurs années », explique Éric Cavillon.
« Depuis des années, le secteur accuse surtout beaucoup de non-remplacements », dénonce Christophe Dez, secrétaire fédéral de la CFDT, en charge des casinos. Celui-ci s'inquiète aussi d'un décret qui sera publié prochainement. Il prévoit, notamment, d'autoriser les casinos à sous-traiter leur restauration. « Encore des emplois en moins », craint le syndicaliste.
Aucun autre plan de départ ou plan social n'est pour l'instant envisagé. Ni chez Barrière, ni chez Partouche, le numéro 2 du secteur, qui après s'être placé sous la protection du tribunal il y a un an, est sorti de son plan de sauvegarde en avril.
« À l'échelle du pays, on n'a pas besoin de moins de personnel, rassure Éric Cavillon. On a besoin de profils différents. Moins de techniciens, plus d'animateurs. Moins de plein-temps en semaine, plus de mi-temps le week-end. »
Tous s'accordent sur un point : le vrai problème aujourd'hui, c'est la concentration de casinos sur certaines zones, notamment en Normandie et en Bretagne. « L'ouverture du casino de Larmor-Plage (Morbihan) a privé notre casino de Carnac de 25 % de son produit des jeux, explique Éric Cavillon. On a dû réduire le nombre de machines, de tables et d'employés. » L'effectif est passé de 70, il y a six ans, à 37 aujourd'hui.
Des difficultés qui n'empêchent pas le leader du marché, comme la plupart de ses concurrents, de penser qu'« il y a encore de la place pour de nouveaux casinos en France ».
(source : ouest-france.fr/Amandine COGNARD)