nouveaux locaux fin 2012, nouveau directeur au printemps, nouvel agencement des machines à sous cet été ; le casino Joa, à Montrond-les-Bains, est toujours en mouvement, tel un requin. Figure de proue du groupe Joa et leader de la Loire, il mélange jeux d’argent et espace de loisirs et progresse dans un contexte national tendu. Un concept destiné à faire des émules ?
De grandes baies vitrées donnant sur de vastes pelouses, un décor tout en violet, des luminaires neufs et clairs : le casino Joa s’étale presque paresseusement, dans un cadre lisse. Elle est loin, l’image de « vice » associée aux salles de jeu d’antan. Exit les richissimes clients, l’ambiance à la James Bond et les joueurs (et tricheurs) professionnels, la politique est désormais plus familiale.
Refait à neuf en novembre 2012, le casino de Montrond-les-Bains a subi un léger lifting. De nouvelles machines ont fait leur apparition dans un patio, en compagnie d’une table de black-jack permettant de jouer à ciel ouvert. Montant de l’investissement : 600 000 €, après les 15 millions déboursés fin 2012. « On est innovant », indique Maxime Lucciardi, directeur du casino depuis trois mois et demi. Pour lui, investir, c’est plus qu’un mal nécessaire, c’est un business model. Les 600 000 € sortis sont une moyenne annuelle, une somme utile pour le futur du casino.
« J’avais déjà réorganisé les machines de jeux, pour éviter l’impression de supermarché », confie-t-il. Et il glisse, pas peu fier, que l’établissement dont il a pris les rênes est le plus grand du groupe Joa, troisième groupe de jeu en France derrière Partouche et Barrière. Mais aussi leader dans la Loire, et 23e plus gros casino du pays.
Machine à sous inédite en France
Jouer en extérieur, c’est une première dans la Loire, le concept étant plutôt pratiqué par des casinos de la Côte d’Azur. Mais des machines inédites en Europe ont fait leur apparition. Dans quelques mois, c’est un nouvel engin venu de Macao, temple du jeu en Asie, qui devrait s’installer à Montrond-les-Bains, une fois l’homologation française reçue. « C’est une machine qui fonctionne avec une roue », confie Maxime Lucciardi, qui préfère garder le secret sur le reste.
L’établissement de Montrond-les-Bains veut cultiver cette image de lanceur de tendance, chez les constructeurs de « bandits manchots ». Une garantie pour M. Lucciardi de rester à la pointe, tant au sein du groupe Joa que dans la région.
« On va être copié »
Là où il veut bien parler, c’est sur le mélange, illustré par son casino, d’espace de loisir et de jeux d’argents. Car chez Joa, à Montrond, on trouve un dance-floor, un bowling, une salle d’arcade, une salle de conférence diffusant les matchs de l’ASSE, un bar lounge… en plus des salles de jeux. L’idée est de se diversifier, d’amener au casino de nouveaux clients. « 30 % de nos clients viennent pour l’espace loisir », déclare Maxime Lucciardi. Sur ce chiffre, un sur trois jouerait ensuite de l’argent. Le casino de Montrond organise aussi des concerts les jeudis, des thés dansants, des soirées latinos. L’événementiel est un moyen comme un autre de viser une nouvelle clientèle.
Pour le groupe Joa comme pour le directeur du casino de Montrond, ce mix loisir-jeux, c’est le futur. « On est observé, et on va être copié. C’est normal, comme nous sommes très innovants », philosophe-t-il. Le groupe Joa se situe cependant, selon lui, dans la moyenne française du secteur, avec une perte d’activité de 6 % en 2013. Le casino de Montrond-les-Bains, lui, profite des +12 % dus à sa récente réouverture. En un an, 400 000 personnes s’y sont rendus. Rendez-vous en 2015, afin de voir si « l’effet réouverture » s’est dissipé, ou si la formule marche sur le long terme.
Louis Thubert
Le Lion Blanc confiant, noirétable se cherche
La situation des casinos dans la Loire est contrastée. Si le Lion Blanc, à Saint-Galmier, se maintient, le casino de noirétable a perdu de l’argent sur l’année 2012. Mais a fait des aménagements récents.
« Il y a suffisamment de place dans la Loire pour qu’on ne se marche pas sur les pieds », estime Louis Leydier. Le directeur du casino de Saint-Galmier reste serein : le nouveau casino Joa, à une dizaine de kilomètres de son établissement, ne lui a pas nui. « En 2013, les deux casinos étaient en progression, alors que la moyenne nationale chutait ! », poursuit M. Leydier. 1,67 % en 2013, à peu près autant pour les premiers mois de 2014, l’année des casinos se terminant en novembre. Afin de rester à la page, Louis Leydier continue, lui aussi, le « dépoussiérage » de son casino. Il va améliorer son parc de machines, afin de pouvoir proposer plus de jeux sur le même nombre d’appareils. Le parking, lui, a été revu et est en phase de finition.
Pour le casino de noirétable, la situation est plus délicate. « Le secteur est en crise, » concède Patrick Foucault, directeur de l’établissement. « Pendant les mois d’avril, mai, juin, on a subi une baisse de l’activité de 4 % ». Il précise que si le nombre de clients n’a pas baissé, l’argent dépensé au casino, lui, a reculé, sauf pendant le mois de juillet, où l’activité s’est stabilisée.
Alors, le casino de noirétable a investi : quatre nouvelles machines le 19 mai, quatre autres le 17 juillet, et l’introduction du « ticket in, ticket out » qui permet aux joueurs de récupérer leurs gains à la sortie du casino ou de les réutiliser dans un délai de sept jours. Ce système remplace les traditionnelles machines à pièces. « C’était devenu impératif, glisse Patrick Foucault, tous les concepteurs fonctionnent avec ce système ».
(source : lessor.fr/L.T.)