Face à la conjoncture, les casinos vosgiens doivent renouveler leurs offres et cherchent aujourd’hui à séduire un public plus large. Leur survie est à ce prix.
Elle est pour l’instant unique dans les Vosges et vient d’être installée au casino de Gérardmer. C’est la Roulette anglaise électronique, un compromis entre le jeu de table et la machine à sous. Avec son lanceur automatique, il s’agit d’un concept nouveau sur le marché, ayant obtenu son agrément auprès du ministère de l’Intérieur en décembre dernier en France.
« Très attirante pour les joueurs toujours adeptes et curieux de nouveaux jeux, elle permet au joueur d’être autonome et indépendant, elle est colorée, animée, et on peut se laisser guider par une voix féminine pré enregistrée qui annonce les jeux, les ‘’rien ne va plus’’ et le numéro et la couleur gagnants », explique Marie Grosso, la directrice des jeux, au casino de Gérardmer.
Installée voici quelques semaines à Gérardmer, la nouvelle roulette – sans croupier – est équipée de huit postes disposés en cercle, et d’un cylindre automatique, enfermé sous cloche transparente, dans laquelle la bille est lancée par un compresseur automatique. Le joueur choisit sa mise de manière tactile, sélectionne les jetons qu’il souhaite miser et les place à sa convenance sur ta table de jeu. Il peut gagner jusqu’à 35 fois sa mise. A l’annonce du numéro sorti, chaque poste détermine automatiquement le montant des gains en fonction des mises. Ce montant des gains se place alors au compteur crédits du joueur.
L’investissement est important pour le casino géromois. Le coût global de la roulette est de 100 000 €.
EPInAL
Le département des Vosges en abrite cinq. Cinq casinos qui, sans exception, ont connu ces dernières années une baisse plus ou moins importante de leur fréquentation, due à la crise économique mais aussi à l’instauration des contrôles d’identité à l’entrée et à l’interdiction de fumer. En témoignent les derniers chiffres du « marché vosgien » : 6,8 % de produits de jeux et 7,08 % de fréquentation en moins.
Pour faire face, certains établissements, comme Plombières-les-Bains (groupe Partouche) ou Bussang (groupe Vikings), ont choisi de développer le volet loisirs – spectacles, restauration, banquets, participation à des salons, etc. – tout en adaptant leur offre de jeux. Ainsi, au gré du renouvellement des machines, les bandits manchots à 1 centime dament-ils le pion à d’autres, plus gourmands, de 1 ou 2 €. « Les machines ont changé, constate Pascal Michel, directeur des 70 machines qu’abrite le casino de Plombières. Aujourd’hui l’objectif est que le client reste plus longtemps sur la machine ; il y a donc moins de super gros gains. »
L’établissement plombinois accueille en moyenne 160?joueurs chaque jour pour un panier moyen de 55 € (93,51 % de taux de redistribution) ; le panier moyen à Bussang avoisine les 50 € à Bussang (92 % de taux de redistribution).
De l’argent pour les communes
De l’autre côté du département, à Vittel, le directeur, Frédéric Tinchant avoue « travailler de moins en moins avec les saisonniers. Pour environ 45 000 entrées sur six mois, on en dénombre 100 de moins par rapport à l’année dernière. » Une situation qu’il impute à une volonté de fidélisation de la clientèle (70 %) mais aussi à une forme d’autarcie du Club Med. « Je n’ai rien contre le Club Med, mais je l’ai dit au chef de village, pour moi ils vivent en vase clos. Pourtant, on essaie d’attirer les gens, avec le restaurant par exemple. Le monde des casinos est encore tabou, cela reste un jeu d’argent. » (Lire par ailleurs).
Frédéric Rémy, directeur du Joa casino de Gérardmer, table sur l’investissement encore et toujours. Après avoir été profondément relooké voici quelques années, le casino gérômois vient de renouveler de façon importante son parc de machines à sous. « Il nous tient à cœur de proposer une offre large et innovante avec des machines à sous pour tous les goûts. » L’ambition du groupe JOA est ainsi de changer le regard des gens sur l’univers des casinos. Mais aussi faire de ses établissements de véritables destinations de sortie en travaillant sur le design, l’architecture, la qualité des animations gratuites, et l’accueil. Le résultat est à ce prix. En 2013, dans un contexte de crise, le casino JOA de Gérardmer a vu son PBJ (produit brut des jeux) des machines à sous (soit environ 6 millions d’€) en légère décroissance (-1.95 %). Sa fréquentation client reste stable (0,07 % de variation) soit 133 326 entrées clients.
Mais quel que soit leur emplacement, les casinos reversent, comme la loi les y oblige, un pourcentage du produit brut des jeux à la commune – thermale ou touristique – qui les abrite et subventionnent les acteurs de la vie locale (associations, hôpital, etc.). A titre d’exemple, la commune de Bussang a inscrit cette année, 200 000 € à son budget primitif. Une manne non négligeable pour ce petit village.
(source : vosgesmati
n.fr/Ph.C. C.B. et Ph.C.)