Les neuf établissements de jeux actifs en Belgique sont dans le rouge ou parviennent à peine à l'équilibre. Le secteur pointe notamment l'apparition des jeux en ligne ou encore l'interdiction de fumer en juillet 2011 mais il dénonce aussi les taxes sur le jeu et un changement de mentalité.
La Belgique compte neuf casinos et pas un de plus, voilà ce qu'autorise la loi. Il y en a quatre en Flandre, autant en Wallonie et un établissement à Bruxelles depuis 2006. Mais partout le constat semble être le même : rien de va plus.
Cela se remarque d'abord dans les chiffres de fréquentation, le secteur parle d'une chute de 20 % depuis 2009.
C'est dans ce contexte que l'on notamment appris que le groupe français Partouche, propriétaire du casino de Dinant, a vendu la concession de l'établissement. Partouche s'était donné trois ans pour rendre le casino rentable mais cinq ans après la prise en main du casino par Partouche, la rentabilité ne serait toujours pas au rendez-vous. Le groupe quitte donc le navire dinantais.
Les recettes des casinos belges suivent le même chemin que la fréquentation et si l'on prend l'exemple du plus gros casino du pays, celui de Bruxelles, il n'a jamais été en profit. Ses pertes cumulées depuis qu'il existe s'élèvent à 80 millions d'euros.
Du coup on parle restructuration avec des pertes d'emplois: de 1000 équivalents temps plein en 2008 on est passé à 935 l'an dernier. Plusieurs raisons expliquent cette crise : l'apparition des jeux en ligne le désintérêt pour les jeux de table, l'interdiction de fumer en 2011 ou encore la disparition des pourboires, base de la rémunération des employés.
Mais les gérants des casinos se plaignent également des taxes régionales sur le jeu, qui s'appliquent à tout le chiffre d'affaires avant le paiement des salaires, et sur lesquels on prélève les cotisations patronales.
Les casinos dénoncent donc une double taxation et réclament un changement de législation. D'autres pays ont envisagé des options différentes comme les Pays-Bas qui ont baissé leurs taxes sur les jeux de hasard de 41 à 29 % ou la France qui a introduit un abattement sur les 25 premiers pourcents du chiffre d'affaires.
(source : rtbf.be/Radia Sadani avec Grégoire Ryckmans)