Il s’appelle Don Johnson , il est américain, il porte une casquette de baseball… et surtout, il a gagné 15 millions de dollars au black-jack à atlantic City, en Pennsylvanie (nord-est), en six mois. Légalement. Au centre du jeu, des casinos tellement en difficulté qu’ils étaient prêts à modifier leurs règles pour attirer de gros joueurs.
Gagner ? Facile !
L’histoire a fait le tour des Etats-Unis. Comment, en avril dernier, ce quinquagénaire apparemment comme un autre a-t-il pu rincer au blackjack trois casinos de suite, alors que les règles du jeu elles-mêmes impliquent que le croupier a l’avantage ? Et ça sans tricher ?
Facile, explique Don Johnson au quotidien local The atlantic : il faut changer les règles. Et profiter des faiblesses de l’adversaire. Le blackjack oppose chaque joueur à un croupier, qui représente le casino. Devant chaque joueur, deux cartes; devant le croupier, deux cartes. Chaque carte vaut sa valeur faciale, sauf les têtes, qui valent 10, et les as, qui valent soit un, soit onze. Le but du jeu est d’avoir davantage que son adversaire, et au mieux de totaliser 21 avec ses cartes. Tant qu’on est en-dessous, on peut rejouer ; dès qu’on est au-dessus, on a perdu.
Exsangues, les casinos négocient
Mais s’installer à une table et jouer normalement, a expliqué le désormais riche joueur, c’est "jeter de l’argent par les fenêtres". Mais lui a deux qualités : il sait que les casinos d’atlantic City sont exsangues et prêts à tout pour attirer les gros joueurs (plus de 500.000 dollars). Et il est fort en maths.
Alors il négocie. Des remises sur ses pertes, d’abord. De nombreux casinos américains sont prêts à en accorder. A partir d’un certain montant, le casino en prend par exemple en charge 10 ou 20 %. C’est déjà ça de pris sur les risques. Il négocie des aménagements de règles, ensuite : la possibilité de doubler sa mise en cours de jeu ; celle de diviser son jeu en deux en cas de double, autant de fois qu’il le veut ; le « soft 17 », qui lui donne la possibilité de choisir la valeur de son as alors qu’elle est imposée à 11 pour le croupier.
Il s'assoit, joue et gagne
L’avantage statistique du casino commence à sérieusement baisser, mais il va s’assoir avec 500.000 dollars, alors le casino accepte. Et il repart à la négociation. D’autres petits aménagements, à droite à gauche. Le casino ne le sait pas, aveuglé par la somme que Don Johnson se prépare à mettre sur la table, mais il n’a plus l’avantage sur son client.
Qui s’assoit, joue, et gagne. Six millions au Tropical, cinq au Borgata et quatre au Caesars, les trois casinos qui se sont alignés sur ses conditions.
Et en plus, logé aux frais de la princesse
Dans ce dernier, on ne veut pas aller plus loin. Oui, il peut continuer à jouer, mais dans la salle, en bas. Et aux règles normales. Alors Don Johnson se lève. Il préfère profiter de la suite que le casino, trop généreux, lui a accordée en prévision de ses futures pertes. Il a battu les casinos à leur propre jeu. Il est riche. Les casinos ne négocient plus les règles.
(source : letelegramme.com/B.B.)