En France, les trois syndicats patronaux des 196 casinos français s'alarment du recul des chiffres d'affaires. Dans les Côtes-d'Armor, les quatre établissements s'en sortent plutôt pas trop mal.
Au casino de Pléneuf, une fin d'année « en fanfare »
Un réveillon du tonnerre ! Le directeur du casino de Pléneuf-Val-André, Julien Van de Rosieren, commence bien 2013. « L'année s'est très bien terminée, en fanfare même ! Le casino était complet pour le 31 décembre. Théâtre, restaurant... Presque 700 entrées. C'est quasi un record ! »
Cette forme olympique a été observée tout au long du mois de décembre, « avec une hausse de 24 % du produit brut des jeux (PBJ) ». Un chiffre que le directeur tempère toutefois : « L'effet crise se fait forcément ressentir dans le monde des casinos. Mais elle a bon dos. Les gens ont besoin de rêver et d'oublier tout ça ! Les Français n'ont jamais autant joué aux jeux de grattage. » Le PBJ 2012 sera « quasi identique » à celui de 2011, autour de 4,5 millions d'euros. « Étant donné la crise, on ne s'en sort pas si mal que ça. »
Dès le 7 janvier, une nouvelle machine à sous « la Momie », mesurant plus de deux mètres, sera installée. Ce qui fera un total de 76 machines.
Le casino de Fréhel fait toujours recette
Avec 110 000 visiteurs en 2012, la fréquentation du casino a été équivalente à l'année passée. Sans dévoiler de chiffres, le nouveau directeur Rodrigue Aupiais estime même que le chiffre d'affaires de l'établissement a augmenté. « Nous sommes un petit casino familial, avec ses habitués. Je pense que nous nous en sortons mieux en étant indépendants », juge le directeur.
Autre atout du casino : la diversité de ses activités. « Notre partie bar et restaurant marche bien. Les soirées sont également prisées, comme celle de la Saint-Sylvestre qui a attiré 140 personnes. En période de crise, on s'attache à proposer du divertissement. Les gens ont besoin de penser à autre chose. » Et si c'était ça le remède ?
Le casino de Saint-Quay-Portrieux naviguerait-il à contre-courant ?
S'il ne saute pas au plafond, Denis Morel, son directeur, dit avoir clos « un dernier exercice plutôt satisfaisant ». Denis Morel ne nie pas les difficultés de la profession. Mais tout en restant discret sur les performances de son établissement, il l'assure : « On n'est pas dans le rouge. »
Une particularité quincéenne ? « Il faut bien évidemment renouveler régulièrement le parc des machines, ce que nous avons encore fait en 2012, mais il faut aussi savoir être attractif au-delà des jeux. Nous avons fait beaucoup d'efforts côté restauration et animation. » Oui, les casinos doivent faire avec une concurrence accrue des jeux en ligne. Mais pas plus qu'avec la crise ou l'interdiction du tabac il y a quelques années selon Denis Morel. « Nous, on offre ce qu'internet ne propose pas. La convivialité et la possibilité de jouer entre amis dans une bonne ambiance. »
Moins de monde dès juin au casino de Perros-Guirec
Face à la plage de Trestraou, à Perros-Guirec, le casino Barrière reçoit 150 000 clients par an, à 90-95 % des joueurs de machines à sous. C'est d'ailleurs sur ces 106 machines que se concentre l'investissement : pour fin 2013, elles seront toutes passées au système Tito (ticket in, ticket out), « on ne jouera plus avec des pièces, uniquement des billets et des tickets à codes-barres », explique le directeur, Pierre Journé.
Cela suffira-t-il à enrayer la baisse de fréquentation ? « On a vraiment senti une baisse à partir de juin, due sans doute à la crise mais aussi à la mauvaise saison touristique. En décembre, cependant, l'activité a été correcte. » De quoi redonner le moral pour démarrer 2013, année qui sera aussi marquée par un relooking de façade, pour harmoniser le casino et le restaurant qui en dépend.
À Dinard et Saint-Malo, ça tire dur !
Jean-Marc Simoni dirige le casino malouin : 70 emplois pour 11 millions d'euros de rentrées, dont 15 % sont reversés à la Ville. « La baisse de notre chiffre d'affaires est estimée cette année à 5 %. Mais cela fait plus de trois ans que l'activité est en perte de vitesse. Et nous ne voyons pas le bout du tunnel pour l'instant. »
À Dinard, Alain Biadelli dirige le casino de Dinard qui emploie 92 personnes mais qui a perdu 10 % de son effectif en trois ans. Il mentionne l'effet négatif des contrôles d'identité, et surtout le frein considérable de l'interdiction du tabac, phénomène observé également avec 20 % de perte d'activité à Monaco et en Suisse.
(source : ouest-france.fr)