Le casino fêtera ses 10 ans lundi. En progression, il pourrait passer devant le casino de Deauville en fin d'année
Ce sera la fête lundi prochain au casino de Bordeaux. La fête pour célébrer dix ans d'activité et une progression continue au palmarès des casinos de France. En moins d'une décennie, l'établissement bordelais est passé de la 154e place à la 6e place.
Le casino du lac caracole aujourd'hui dans le peloton de tête derrière le super casino d'Enghien (loin devant tout le monde) et les célèbres casinos d'Aix-en-Provence, Charbonnières, Amneville et Deauville.
Un beau pactole pour la ville
Les grandes villes qui ont accepté d'accueillir un casino ne le regrettent pas. Pour cause : ça rapporte gros. 15 % du produit brut des jeux (après abattement de 25 %) est versé à la commune. Ce qui fait, selon Laurent Balmier, le patron du casino Barrière « entre 5 et 6 millions d'euros par an pour la ville ».
« Ce n'est pas négligeable », reconnaît Hugues Martin, adjoint au maire de Bordeaux plus particulièrement chargé des finances. Le casino a versé jusqu'à 6,69 millions d'euros à la ville de Bordeaux en 2007, année phare. C'est un peu moins depuis que les casinos de France ont connu une forte baisse mais cela demeure toujours intéressant. Le casino du lac a versé 5,40 millions d'euros à la ville en 2008, 5,07 millions en 2009, 5,14 millions en 2010 et 5,59 millions l'an passé. 27,89 millions sur cinq ans.
« Une recette fiscale non affectée, précise l'adjoint au maire. Elle s'inscrit comme tout autre recette au budget municipal annuel et permet d'éponger un certain nombre de dépenses. »
« Au-delà de l'aspect financier, le casino joue un rôle important dans l'animation de la ville », tient à rappeler aussi Hugues Martin. Le casino anime le quartier du lac avec ses activités qui vont bien au-delà des jeux : fêtes, spectacles, etc. Le casino mène également des actions de mécénat et participe aux grands événements comme Bordeaux fête le Vin, Bordeaux fête le fleuve, Ciné concerts et autres rendez-vous majeurs.
Pour la seule année 2010, la mairie indique que le casino a apporté, sous forme de subventions, 214 000 euros aux organisateurs d'événements. À titre d'exemple, pour la prochaine fête du vin, le casino soutiendra l'organisation du concert de Stacey Kent, l'étoile du jazz
Hugues Martin ne manque pas de souligner, enfin, le bon comportement des responsables du casino Barrière. « Ils sont très sensibles à l'aspect prévention. Ils communiquent sur le danger des jeux, ils participent même au financement de l'association qui intervient pour soutenir ceux qui rencontrent des difficultés. »
Coude à coude
« On talonne Deauville, nous allons tout faire pour passer devant et atteindre la 5e place », annonce Laurent Balmier, directeur général de l'établissement bordelais. Le pari paraît bien ambitieux, il est à portée de main cependant. Bien que mondialement réputé, le casino normand a du mal à sortir de la crise qui a frappé les établissements de jeux en 2008, 2009 et 2010 alors que celui de Bordeaux-Lac repart à la hausse.
Le produit brut des jeux (PDJ) de l'établissement du lac a progressé de 5,52 % la saison passée. Dans le même temps, d'autres ont continué de chuter comme celui de Deauville : - 3,32 % pour ce dernier. Ce qui fait que les deux casinos se retrouvent coude à coude : 40 354 388 euros de PDJ pour Bordeaux, 41 161 261 euros pour Deauville, soit 796 873 euros d'écart seulement. Et, pour sa part, le casino du lac continue de gagner des points. « nous sommes à un peu plus de 2 % de progression depuis le début de l'année », révèle le directeur.
Un résultat exceptionnel pour seulement dix ans d'activité. C'est en mai 2002 que le casino de Bordeaux a ouvert ses portes dans des locaux tout neufs après une année d'essai dans des locaux provisoires au rez-de-chaussée de l'hôtel Pulmann (Le Sofitel à l'époque).
Sous l'enseigne Accor Casino tout d'abord puis sous celle des Casinos Barrière (depuis 2005), l'établissement du lac a vu sa fréquentation évoluer de façon régulière et importante. Plus de 4 millions de visites en dix ans. 450 000 visites en moyenne par an. Entre 1 000 et 2 000 personnes par jour. « Le nombre de visites ne cesse d'augmenter », constate le directeur. Plus de visites mais moins d'argent brassé toutefois. L'effet de la crise. Les gens ont moins d'argent, ils misent moins gros.
De nouvelles machines
Le casino est parvenu à maintenir le cap grâce à une politique dynamique. Les machines à sous, par exemple, sont sans arrêt renouvelées. Les toutes dernières nées sont là. Les machines électroniques ou encore celles qui fonctionnent en posant juste le doigt sur l'écran. « nous allons chaque année au salon de Londres et nous choisissons les meilleures. » 312 machines au total.
Si le casino connaît un tel succès, c'est qu'il propose aussi deux restaurants, trois bars, des animations (soirées et dîners à thème) et des spectacles (60 au total cette année). « nous bénéficions aussi du dynamisme de la ville de Bordeaux et du développement du quartier », indique le directeur. Le quartier du lac est en pleine métamorphose en effet. Ginko, l'écoquartier en construction et ses 5 000 futurs habitants sort de terre à proximité du casino, c'est à moins d'un kilomètre qu'est envisagée la construction du grand stade et, dans deux ans, le tram passera juste devant.
Autant dire que la fête anniversaire s'annonce joyeuse. Avec plein d'animations gratuites et la Compagnie Créole pour le spectacle et l'ambiance autour d'un gâteau géant.
Le casino en chiffres :
2002 : L'année d'ouverture du casino de Bordeaux-Lac dans les locaux actuels.
450 000 : Le nombre de visites enregistrées par an. Soit entre un millier et 2 000 clients par jour.
40 ,3 : En millions d'euros, le produit brut des jeux du casino de Bordeaux-Lac lors de la saison 2010-2011. Soit 40 364 388 euros exactement.
80 000 : Le nombre de repas servis par les restaurants de l'établissement au cours de la saison passée.
180 : Le nombre de personnes employées au casino Barrière. Une vraie PME.
Cet été, 40 machines en terrasse
Le casino Barrière de Menton (Alpes-Maritimes) a été l'un des premiers casinos de la Côte d'Azur à proposer la formule l'an passé : des machines à sous en terrasse. Pour offrir un décor plus sympa à ses clients face à la Méditerranée mais aussi (et surtout !) un espace pour les joueurs qui ne peuvent s'empêcher de fumer. 79 machines ont été ainsi installées. Le succès a été immédiat.
Suffisant pour inciter le casino de Bordeaux à faire de même. « nous avons fait un test l'été dernier avec quelques machines, cela a très bien marché, nous avons décidé de faire mieux cette année avec une vraie terrasse aménagée pour cela », note Laurent Balmier, le directeur de l'établissement du lac.
Chauffage en plein air
Il existe déjà une terrasse pour fumeurs en bout de bâtiment (côté jardins de l'hôtel Pulmann). Elle est directement (et uniquement accessible) de la salle des machines à sous. C'est cet espace qui va, d'un coup, passer de 70 m² à 150 m².
Avec une couverture légère pour faire face aux intempéries et de larges ouvertures tout autour. Le décor sera tout de même soigné avec beaucoup de verdure et des fauteuils et autres canapés pour se relaxer entre deux jeux. Et s'il fait un peu froid, un système de chauffage (identique à ceux qui équipent les terrasses de café en ville) pourra également être mis en service. Le montant de la dépense prouve à lui seul que ce ne sera pas un simple relooking de terrasse mais un vrai aménagement : 450 000 euros.
Quarante machines seront installées dans cette salle de jeux « plein air » soit en gros 15 % des machines dont dispose le casino.
Un restau sur l'esplanade ?
Dans la foulée, Laurent Balmier rêve de pouvoir ouvrir, un jour, un vrai restaurant en terrasse devant le casino. Un restau comme ceux qui égayent le centre-ville. Un lieu pour à la fois animer les abords de l'établissement et l'esplanade du palais des congrès, un peu tristounette le soir venu.
Laurent Balmier a fait un test l'an passé avec quelques tables. La formule a été très bien accueillie. Il ne reste plus qu'à passer à la taille XXL.
(source : sudouest.fr/Jea
n-Paul Vig
neaud)