Des huit personnes interpellées dans l’affaire du braquage du casino de Ribeauvillé, six ont été présentées mercredi et hier à un juge d’instruction.
L’important coup de filet mené mardi matin par les gendarmes (lire ci-dessous), dans l’affaire du braquage du casino de Ribeauvillé, a porté ses fruits. Sur les huit personnes interpellées, six ont été déférées mercredi et hier au tribunal afin d’être présentées au juge d’instruction nicolas Faltot.
Hier, lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Colmar Bernard Lebeau, le colonel Jean-Luc Laumont, commandant de la section de recherches de Strasbourg, et le chef d’escadron Loïc Mutelet, commandant de la compagnie de Colmar, ont expliqué comment ils étaient remontés jusqu’aux braqueurs et leurs complices, au terme d’un « travail intense », selon les mots du colonel Laumont.
Le 15 mai 2011, à l’aube, les deux braqueurs étaient venus à Ribeauvillé à bord d’une fourgonnette de location. Ce véhicule avait été garé sur le parking du centre équestre de Ribeauvillé, situé à quelques centaines de mètres du casino. Le duo s’était ensuite rendu à pied à l’établissement. Après avoir commis son méfait, il avait volé la voiture d’une employée, afin d’aller récupérer la fourgonnette.
Grâce à une caméra de vidéosurveillance qui filmait le parking, les enquêteurs ont réussi à déterminer que la fourgonnette des voleurs avait été louée. En remontant jusqu’à la personne qui s’était portée caution pour la location, les gendarmes ont pu identifier les braqueurs : un duo composé d’un Colmarien de 34 ans et d’un Strasbourgeois.
Ce dernier, quelques jours après le 15 mai, est parti en Algérie et s’y trouve toujours. Le Colmarien, lui, a été interpellé mardi. Il a été mis en examen pour vol à main armée et séquestration, et placé en détention provisoire. Lors de sa garde à vue, il a indiqué que les 198 000 € avaient été partagés entre les deux hommes, qui en ont fait profiter leurs proches.
Les deux sœurs du Colmarien, qui ont été mises en examen, travaillaient au casino. La plus jeune, âgée de 24 ans, aurait fourni des renseignements sur le fonctionnement de l’établissement de jeux. Ce qu’elle dit avoir fait « par naïveté », et sans arrière-pensée. Accusée de complicité et de recel (elle aurait reçu 3 000 € provenant du butin), elle a été placée en détention provisoire.
À la seconde, âgée de 37 ans, on reproche uniquement le recel. Elle aurait bénéficié de 10 000 €. Le parquet a demandé son placement en détention provisoire.
Du côté de la famille strasbourgeoise, le frère du braqueur en fuite, âgé de 24 ans, aurait reçu 18 000 €. Mis en examen pour recel, il a été placé en détention provisoire. Une sœur, âgée de 17 ans, a quant à elle reçu de l’argent pour payer les loyers de la famille. Elle a été mise en examen pour recel et placée sous contrôle judiciaire. Enfin, une amie du jeune frère, qui aurait également bénéficié de largesses, devait encore passer devant le juge, hier en fin de journée.
On pouvait s’en douter, les gendarmes n’ont pu retrouver aucune somme d’argent. Mais deux véhicules, qui auraient été acquis avec le butin, ont été saisis.
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60 gendarmes mobilisés
Mardi matin, l’interpellation des huit personnes suspectées d’être impliquées dans le braquage du casino de Ribeauvillé a nécessité un important déploiement de gendarmes. Afin d’épauler les enquêteurs de la section de recherches de Strasbourg, des gendarmes de toute la région ont été mobilisés. Comme l’a détaillé le chef d’escadron Loïc Mutelet, si les hommes de la compagnie de Colmar ont largement contribué à l’effort (16 gendarmes), les pelotons de surveillance et d’intervention de Strasbourg et Mulhouse étaient également de la partie, puisque les interpellations ont eu lieu dans les trois grandes villes alsaciennes. Enfin, deux équipes cynophiles ont participé à l’opération.
(source : lalsace.fr/Thierry Martel)