L'exploitant de casinos et d'hôtels de luxe de Monaco a annoncé le départ de son directeur général, Bernard Lambert. Il sera remplacé par Jean-Louis Masurel.
Bernard Lambert ne fêtera pas ses dix ans à la tête de la Société des Bains de Mer (SBM). L'exploitant de casinos et d'hôtels de luxe de Monaco, contrôlé à 69% par la principauté, a annoncé, lundi, le départ de son directeur général, dont la nomination remonte au 12 février 2002. La direction du groupe est confiée à Jean-Louis Masurel. Administrateur depuis 1994, il a été désigné «administrateur délégué» avec «autorité sur l'ensemble des secteurs d'activité».
Ce changement sonne comme la sanction des pertes inscrites dans les comptes de la SBM au titre de son exercice 2010-2011 (clôture au 31 mars). La société a en effet accusé une perte opérationnelle de 21,7 millions d'euros, à comparer à un gain de 11,6 millions en 2009-2010. Son chiffre d'affaires de 361,7 millions s'est inscrit sur la période en retrait de l'ordre de 3%, avec un fléchissement de l'activité jeux de 14%. Au final, la SBM a enregistré une perte part du groupe de 17,3 millions d'euros, contre un profit de 1,1 million un an auparavant.
Le groupe, qui a enregistré en 2010-2011 son premier déficit depuis 1997 -et dégageait encore 93,5 millions de bénéfice en 2007-2008-a, notamment, essuyé une perte de 25 millions au titre de sa participation de 50% dans l'opérateur de jeux en ligne betclic Everest Group.
«Réduire la structure de coût»
Lors de l'assemblée générale du 9 septembre, le président du conseil, Jean-Luc Biamonti n'avait pas caché que l'exercice 2011-2012 serait «encore difficile». A cette occasion, la société avait indiqué que son conseil d'administration demandait «à la direction générale de lui présenter un plan visant à relancer l'activité des jeux et à réduire la structure de coût de la société». Et lui mettait la pression en soulignant que «des mesures d'économie supplémentaires doivent impérativement être prises dans tous les secteurs pour retrouver une capacité bénéficiaire». Interrogé par «Les Echos», Bernard Lambert avait précisé que son plan de relance serait pour l'essentiel commercial.
Interrogé lundi, le désormais ex-patron de la SBM nous a déclaré avoir décidé de partir «fin octobre-début novembre» en informant «qui de droit». «Je voulais prendre du recul depuis quelques temps», a-t-il ajouté. Son départ survient alors que la désignation de deux directeurs généraux adjoints était attendue. Il s'agirait d'Isabelle Simon, venue de Publicis, et de Yves de Toytot, directeur financier de la SBM.
(source : lesechos.fr/CHRISTOPHE PALIERSE)