C’est une technique de triche qui ne requiert aucun matériel sophistiqué mais qui exige une particulière dextérité... Deux hommes viennent d’être condamnés par les juges du tribunal de Lisieux (Calvados) à six mois de prison avec sursis pour une escroquerie dite «à la poussette» dans les salons du prestigieux casino de Deauville.
Patrice M., 47 ans, originaire du XXe arrondissement à Paris et Renato M., 59 ans, de nationalité italienne ont été interpellés, le 4 septembre, alors qu’ils venaient d’être démasqués par le directeur de jeux du casino, appartenant au groupe Barrière. Les deux escrocs ont été surpris alors que l’un deux venait de détourner l’attention du croupier, responsable de la roulette anglaise, pour permettre au second de déplacer habilement son jeton sur la case gagnante...
«C’est ce qu’on appelle dans notre jargon de la belle triche, relate un policier, spécialisé dans le domaine des jeux. Cette technique consiste à désorienter le croupier au moment où la boule tombe dans l’encoche de la roulette. En un clin d’oeil, le tricheur pousse sa plaque ou la jette sur la bonne case. Ces tricheurs sont surnommés des poussettistes. Tout se joue en une fraction de seconde. Il faut vraiment être très habiles. Plusieurs ressortissants italiens se sont faits une spécialité de la poussette».
Les enquêteurs de l’antenne de police judiciaire de Caen, en charge des investigations, ont découvert que les deux tricheurs figuraient sur la liste des joueurs interdits d’accès aux salles de jeu. L’un des deux complices a reconnu avoir utilisé une carte d’identité falsifiée pour pouvoir accèder aux tables. Plusieurs faux documents administratifs ont été récupérés dans la chambre d’hôtel des deux aigrefins. Les policiers ont également appris que Patrice M. et Renato M. avaient séjourné à Amsterdam (Pays-Bas), à Bruxelles (Belgique) avant d’effectuer plusieurs passages, au cours de l’été, aux casinos Ruhl et au Palais de la Méditerrannée à Nice (Alpes-Maritimes). Les investigations se poursuivent.
(source : leparisien.fr/Stéphane Sellami)