Sans les voix de l'opposition qui a voté contre, la procédure de renouvellement a été lancée. Prochaine étape : le choix du futur délégataireLe débat municipal sur le lancement d'une nouvelle procédure de délégation de service public du casino de jeux a débouché sur une question de fond : faut-il conserver un établissement de ce type à Grasse ? Les deux groupes d'opposition ont soulevé le problème avant de voter contre la délibération qui leur était soumise.
Patrice Cattaert (Grasse à tous) s'est tout d'abord insurgé contre la notion de « service public » accolée à un casino... « Attention ! a-t-il prévenu, ce service a des missions : mettre en place une offre de jeux d'argent, une offre de restauration ainsi qu'un bar pour les joueurs, organiser des animations... des lotos, par exemple. Et bien sûr, il devra respecter les principes d'égalité pour les usagers et la continuité du service. Il s'agirait donc d'un vrai service public, avec des " missions " pour des " usagers ". Et dans le même temps, à la Poste ou à l'hôpital, les directions ont évacué ces mots. Maintenant, ils gèrent des " activités " pour des " clients ". Alors, interroge l'élu, à quand un pôle public bancaire pour mettre fin aux manoeuvres immorales des banquiers et spéculateurs ? (...) ; à quand un service public du logement, lorsqu'on sait que 70 % des habitants de notre département ont un niveau de revenus correspondant aux critères d'accessibilité au logement social ? Si quelques-uns éprouvent un besoin indispensable d'avoir un casino pour assouvir leurs envies de se faire plumer, ils sont une petite minorité. Les attentes des Grassois en termes de besoins de services publics sont tout autres que celles d'activités de jeux pour lesquelles existe, en outre, un risque sérieux d'addiction et de drames familiaux et sociaux. »
Bruno Estampe : « Un casino, ce n'est pas pertinent »
Bruno Estampe, de son côté, a rappelé l'histoire récente du casino - « ses difficultés financières, les dépenses futiles de celui qui devait redresser l'établissement (ndlr, l'ancien directeur Patrick Chos), le conflit entre les groupes Boucau et Partouche, etc. » - avant de poser lui aussi la question qui fâche. « La présence d'un casino à Grasse est-elle pertinente ? Pour ce qui nous concerne, la réponse est non. »
Et le président de Grasse c'est vous d'argumenter... « En premier lieu, la clientèle potentielle va dans les casinos du littoral plutôt qu'ici, sans oublier la concurrence des sites de jeux en ligne qui ont donné un sérieux coup de massue aux dirigeants de groupes de casinos dont l'activité est en chute libre. Ensuite, nous sommes en crise financière et les joueurs n'ont plus les moyens (...) Plus généralement, nous ne sommes pas d'accord avec votre projet car nous ne sommes pas favorables à l'escalade consistant à faire croire aux gens qu'ils peuvent s'enrichir en jouant. »
Voilà pour l'échange de points de vue.
Reste à revenir au coeur du débat... « L'ancienne délégation de service public arrive à échéance en décembre 2011. Il fallait donc anticiper cette fin et relancer une nouvelle DSP, a rappelé le maire. Cela n'a rien à voir avec la situation du casino. C'est une formalité nécessaire. »
Une procédure, votée à la majorité, qui permettra dans quelque temps la désignation du nouveau délégataire. Côté candidatures, nous ne trahirons aucun secret en précisant qu'on ne se bouscule pas au portillon. Seule certitude : le groupe Boucau, désormais actionnaire unique du casino, sera candidat à sa succession.
(source : maville.com/Éric Farel/
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