terrazur, un casino un peu à part. Là où ses homologues azuréens trustent bords de mer ou centres villes, le petit cagnois, lui, a déménagé du littoral pour se retrouver dans les terres depuis juin 2009. Une installation dans un no man's land appelé la ZAC Saint-Jean sur la pénétrante Cagnes-Vence. Un terrain encore en friche, car la zone commerciale promise... tarde à voir le jour.
Du coup la mairie, en délibération du 19 mars 2009, avait donné un coup de pouce au casinotier, en acceptant de ne prélever que 7 % sur le produit brut des jeux au lieu de 15 %.
Cet après-midi, il va être proposé aux élus, pour la deuxième année consécutive de renouveler cette ristourne. Et pour Georges Tranchant, le charismatique fondateur du groupe éponyme, ce n'est pas une « fleur », mais un juste retour des choses... Rencontre.
Comme l'an dernier, la mairie va mettre cet après-midi au vote une nouvelle année de baisse... Une nouvelle fleur, diront certains.
Si elle a été votée, c'est que nous avons été obligés de surinvestir au moment de la construction de terrazur. Nous avons été contraints de réaliser un parking cuvelé dans l'eau, de 300 places. Ça a drôlement grevé le prix de revient. La construction de terrazur devait coûter de 18 à 21 millions d'euros. Il en a coûté 30 !
Et pourquoi ce parking n'était-il pas prévu ?
Parce que nous sommes installés dans une... jolie forêt comme vous avez pu le remarquer. Alors que nous devions être dans une zone commerciale haut de gamme avec des parkings. D'où cette nécessité.
Etre dans... une jolie forêt, c'est très handicapant ?
Oui, sans aucun doute, la clientèle d'une zone commerciale de luxe est potentiellement aussi la nôtre. Mais il n'y a pas que ça. Notre adresse postale, créée dans la ZAC Saint-Jean où il n'y a que nous, n'existe sur aucun GPS ! Allez nous trouver avec ça ! Pour les locaux, ça va encore, le bouche-à-oreille fonctionne, mais les autres ! Ils sont nombreux à ne jamais nous trouver. Et puis, il devait y avoir un rond-point d'accès au casino. Il n'existe toujours pas. Il faut remonter loin au nord direction Vence pour redescendre ensuite. C'est le triple handicap : pas d'adresse, pas d'accès, pas de zone commerciale !
Financièrement vous en êtes où ?
Nous avons un résultat net déficitaire. Et nous allons le rester jusqu'en 2012. Il est de l'ordre d'1 million d'euros. Il n'aurait pas été très moral que la mairie gagne plus d'un million d'euros grâce à nous, alors que nous, nous avons ce trou, non ? Et la mairie ne perd pas grand-chose. D'autant qu'elle bénéficie de notre grande salle polyvalente gratuitement à chaque fois qu'elle en a besoin.
Pourquoi la mairie ne perd-elle pas grand-chose ?
Notre chiffre d'affaires a légèrement augmenté. Il va être pour les 12 mois en 2010 de 15,5 millions à peu près. Les premiers 12 mois, il était de 11,35 millions. Donc avant Cagnes avait 15 % de 11. Là, ils ont 7 % de presque 16 ! La mairie récupère sur le volume.
Et votre masse salariale ?
Elle a augmenté considérablement, par rapport à l'époque où nous étions au bord de mer. Aujourd'hui, nous avons près d'une centaine d'employés, avant 50. En salaires, nous en sommes à 1 807 000 euros, contre 1 million avant. En charges sociales, nous payons 680 000 e contre 390 000 !
(source : maville.com/Stéphanie Gasiglia/Nice-Matin)