Le patron de casinos multimilliardaire Stanley Ho n'a pas la côte auprès des autorités du jeu américaines. Alors que sa fille s'apprêtait à s'emparer de la moitié des parts d'un gigantesque complexe hôtelier d'Atlantic City, la justice du New Jersey a publié un rapport accusant Stanley Ho de liens avec le crime organisé.
Que Stanley Ho, le magnat des casinos de Macao ait quelques fréquentations peu recommandables est un secret de polichinelle. Elles valent à sa famille d'être interdite de faire des affaires à Atlantic City, la deuxième ville du jeu des Etats-Unis.
Dans un rapport rédigé en mai 2008 et qui vient d'être rendu public, le Bureau en charge des jeux du département de la Justice de l'état du New Jersey porte les plus lourdes accusations levées à ce jour par une autorité étrangère contre le milliardaire, qui a passé plus de 40 ans de sa vie à la tête du monopole du jeu de l'ancienne colonie portugaise.
Le rapport visait à établir si la Commission de contrôle des casinos du New Jersey devait laisser mgm céder la moitié de ses parts d'un gigantesque complexe hôtelier d'Atantic City à Pansy Ho, sa fille.
Dans le milieu, c'est bien connu, la famille est sacrée. Le rapport établit que 90% de l'argent avancé par Pansy Ho provenait directement de son père. Sa fille a d'ailleurs été mise sur le devant de la scène parce qu'il était évident qu'une opération avec le père et sa réputation n'aurait pas été validée, souligne le rapport.
Les griefs de la justice du New Jersey sont nombreux. Ho aurait des "relations très étroites" avec la puissantes triades 14K et Sun Yee On, bien que son appartenance à ces réseaux ne puisse être établie formellement. Les salles privées ouvertes par Ho dans ses casinos ont d'ailleurs offert au crime organisé l'espace qui lui manquait à Macao, lui permettant ainsi de prospérer, lit-on dans le rapport, établi sur la base d'enquêtes précédentes et de témoignages d'agents américains.
Le New Jersey constate qu'il n'est pas le premier à émettre des doutes sur les connexions de Ho et rappelle que l'Australie a, elle aussi, jugé que l'homme était "inapte" à détenir une licence de gestion de casino sur son territoire.
Il est également reproché au milliardaire de 88 ans d'avoir des relations particulièrement douteuses avec des membres des triades gérant des casinos en Corée du Nord.
Pourtant, en 75 pages, la justice du New Jersey n'a pu avancer aucune preuve formelle de l'appartenance de Stanley Ho aux triades ou de ses prétendues activités criminelles. La marque de fabrique des meilleurs gangsters ?
(source : aujourdhuilachine.com/Harold Thibault)