L’établissement va solliciter la mise en œuvre d’une procédure de sauvegarde auprès du tribunal de commerce. Le personnel s’inquiète pour son avenir
Le casino de jeux va-t-il fermer ses portes d’ici à la fin mars ? Cette question, ce sont les quelque trente-cinq membres du personnel qui se la posent depuis que Claire Boucau, PDG de l’établissement, les a réunis la semaine dernière afin de les informer du dépôt, ce mercredi, d’une demande d’ouverture d’une procédure de sauvegarde auprès du président du Tribunal de commerce.
Finalité de la démarche ? Favoriser la réorganisation de l’entreprise pour permettre la poursuite de l’activité économique, assurer le maintien des emplois et, éventuellement, apurer le passif.
Un discours pas facile à entendre en ces temps de crise. Car il laisse présumer que beaucoup d’employés pourraient, sous huit semaines, aller pointer au chômage, en cas d’échec du plan de relance que l’administrateur désigné sera chargé de mettre en œuvre.
Patrick Chos révoqué
« Nous sommes tous très inquiets, confiait hier l’un des responsables syndicaux du casino, désireux de conserver l’anonymat. Si aucune solution ne se fait jour dans le mois et demi qui arrive, on ferme ! C’est, en résumé, ce que nous a annoncé Claire Boucau. Et on s’interroge : comment peut-on en arriver là alors que les deux actionnaires (ndlr, Boucau et Partouche) sont des groupes millionnaires ?
On sait que pour notre prochaine paye, c’est le fonds de garantie des salaires qui va fonctionner. On se demande si le fait d’aller devant le Tribunal de commerce, n’est pas une manœuvre de notre PDG pour mettre le problème entre les mains d’un administrateur financier qui finira par déposer le bilan. »
Colère et incompréhension sont donc de mise parmi le personnel. Qui, d’autre part, pointe du doigt une « gestion catastrophique » (sic) et « les sommes démesurées » englouties dans la rénovation des locaux, au printemps dernier. « Le précédent directeur (ndlr, Patrick Chos) a dépensé une fortune dans ce projet. 70 000 € par exemple ont été consacrés à l’acquisition de caméras dernier cri.
C’est de la folie pure. Le budget a explosé. »
Quid de Patrick Chos précisément ? Sollicité en début d’année 2009 par Claire Boucau pour redresser la situation, il n’est plus en charge de l’établissement depuis la mi-janvier. La PDG précise « qu’il a été révoqué pour deux raisons : avoir laissé entrer des “ interdits ” dans le casino et... ne pas avoir eu de résultats. »
Car malgré la touche de neuf apportée, la réorganisation de l’espace intérieur, la mise en place d’animations et la venue d’un chef réputé au niveau de la restauration, le chiffre d’affaires n’a pas enregistré de hausse significative. Au contraire.
Sans entrer dans les détails, Patrick Chos, lui, parle de « désaccord avec la présidente », d’un « clash » qui aurait précipité son départ voté par le conseil d’administration.
(source : nicematin.com/Eric Farel)