Menée par quatre chercheurs de l'Université du Québec en Outaouais, une nouvelle étude sur les jeux de hasard tentera de déterminer ce qui pousse certaines personnes à devenir joueurs compulsifs.
Dans le cadre de l'étude dirigée par la professeure en psychoéducation et de psychologie Monique Séguin, une centaine de personnes seront interviewées au cours des deux prochaines années. Entamées il y a quelques semaines, environ 15 entrevues ont été réalisées jusqu'à maintenant.
« Cette recherche nous permettra de comprendre dans les trajectoires de vie ce qui mène certaines personnes à développer des problèmes de jeux excessifs. En général, les gens qui ont des problèmes de jeux ne les développent pas du jour au lendemain, mais sur plusieurs années », explique Mme Séguin, qui en est à sa deuxième étude sur le sujet.
Lien de causalité ?
Les amateurs de jeux de hasard sont plutôt bien servis dans la région de la capitale nationale, avec le Casino du Lac-Leamy et les machines à sous de l'hippodrome Rideau-Carleton.
Mais selon la professeure, il est impossible d'établir un lien entre la présence de tels établissements et celle de joueurs compulsifs. « Certaines études démontrent que dans certains endroits (où existent des casinos), le phénomène du jeu compulsif augmente, alors que ce n'est pas le cas ailleurs », dit-elle.
Portrait difficile à tracer
difficile d'établir le portrait type du joueur compulsif. « Ce peut être n'importe qui, pour un ensemble de facteurs. On veut comprendre ces facteurs, pour pouvoir intervenir plus rapidement auprès des gens qui ont des difficultés. »
Cela dit, elle soutient que les joueurs cumulent souvent les problèmes, qu'ils soient financiers, familiaux, ou encore de santé ou de santé mentale. Et contrairement à d'autres, ils ont tendance à peu consulter les professionnels de la santé.
« Le fait de ne pas voir de médecin ou de psychologue peut amener des gens à ne pas se sortir de certaines situations malheureuses. Nous espérons que nos résultats permettront d'enrayer la situation. »
Une fois les entrevues réalisées, les résultats seront analysés. Les chercheurs devraient ensuite faire des recommandations au ministère de la Santé et des Services sociaux, pour mieux traiter le phénomène du jeu compulsif.
L'équipe de la professeure Séguin est composée d'une dizaine de chercheurs, et dispose d'un budget de 150 000 $, provenant notamment du Fonds québécois de la recherche sur la santé et la culture.
Les personnes qui souhaitent participer à l'étude peuvent composer le 819-595-3900 poste 2526. Une rétribution est offerte.
(source : cyberpresse.ca/Le Droit/Philippe Orfali)