Le ministère de l'Intérieur doit prochainement donner sa décision sur l'établissement d'un casino, mais d'autres aspects pourraient ralentir le projet
Le 30 septembre dernier, le maire Ferdinand Bernhard était invité à Paris par Laurent Lassiaz, président du directoire du groupe Joa (ancien Moliflor Loisirs). La commission nationale des jeux examinait la demande d'autorisation d'ouverture d'un casino sur la commune.
Depuis, pas de nouvelles ou peu. Est-ce synonyme de bonne nouvelle pour le premier magistrat qui bataille depuis longtemps pour obtenir son établissement de jeu ? En coulisses, les rumeurs disent que la commission aurait émis un avis favorable. Le dossier est désormais dans les mains de la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui doit signifier son accord politique.
Quand ? Dans les faits, aucun délai nécessaire n'est observé. La réponse peut arriver demain, comme dans une semaine ou dans un mois.
Des bâtons dans les roues du projet
Ferdinand Bernhard attend cette décision avec impatience. « C'est important de savoir si la ministre donne son accord, car une fois que ce sera fait, 90 % du chemin aura été accompli. Tout le monde aura jugé qu'il est dans le bon ordre des choses de faire un casino à Sanary », explique le premier magistrat.
Les opposants en appellent à MAM
Néanmoins, les dix pour cent du chemin qu'il resterait à parcourir pourraient être parsemés d'embûches. De diverses natures.
L'association Michel Pacha a déposé une requête en annulation du permis de construire devant le tribunal administratif de Nice. Leurs arguments reposent sur une prétendue illégalité du zonage du PLU et un nombre de places de parkings insuffisants. « Il s'agit de seulement deux places, le problème sera réglé », rétorque le maire.
Olivier Thomas tente également de manoeuvrer pour mettre des bâtons dans les roues du projet. Le conseiller municipal d'opposition a pris attache auprès de Michèle Alliot-Marie pour lui faire part de ses griefs. Dans une lettre datée du 21 octobre, la ministre de l'Intérieur affirme « être attentive à ses préoccupations et avoir chargé ses services d'étudier le dossier ».
« Attendre que les recours soient purgés »
La crise économique actuelle dans le milieu des casinotiers n'est pas là non plus pour rassurer sur la réalisation d'un projet (casino, hôtel, restaurants...) chiffré à près de 25 millions d'euros par le maire et à plus de 35 millions selon Laurent Lassiaz. D'ailleurs, les propos du président du directoire du groupe Joa qui a emporté la délégation de service public (DSP) face au groupe Barrière, ne traduisent pas, même s'il ne l'avoue pas ouvertement, d'un empressement à se lancer dans le projet. « Le ministère ne nous a pas encore signifié l'autorisation mais de toute façon, nous ne commencerons rien tant que les recours ne seront pas purgés », précise Laurent Lassiaz.
Est-ce à dire que le casino est en stand-by ? « Pour l'instant tout cela est lié à des éléments dont nous n'avons pas la maîtrise. La crise financière tend également les conditions de prêts et nous sommes forcés d'en tenir compte », admet le président du directoire qui se dit également incapable de nous donner une éventuelle date de début des travaux. « Les investisseurs sont peut-être aujourd'hui frileux, mais il suffit d'attendre un peu », minimise le maire Ferdinand Bernhard. Wait and see...
(source :
varmatin.com/Olivier Marino)