La Cour de cassation vient de confirmer la mise en examen d'un fonctionnaire de l'Aviation civile, après le crash de l'avion qui transportait Diane Barrière.
Le crash du bimoteur qui transportait Diane Barrière-Desseigne, l'héritière du groupe d'hôtels de luxe et de casinos Barrière, le 16 juillet 1995 près de Luçon en Vendée, faisait-il suite à une erreur individuelle ou collective ? L'accident de l'avion de la compagnie « Centre Aff'Air » avait coûté la vie au pilote et au copilote. La passagère, Diane Barrière-Desseigne, très grièvement blessée, est décédée après d'atroces souffrances, le 18 mai 2001.
Treize ans après le crash, l'affaire Diane Barrière semble prendre un nouveau tournant. Un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation rendu jeudi 13 novembre confirme la mise en examen en 2005 pour « homicides involontaires » de Pierre Sanchez, le chef du district Centre de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Le fonctionnaire n'avait pas pris les décisions adéquates pour surveiller « Centre Aff'Air », une petite association loi 1901. La compagnie, qui n'était pas habilitée à transporter des passagers à titre payant, s'était fait remarquer peu de temps avant l'accident par une série de graves infractions.
Deux procédures en cours
Le volumineux dossier de l'affaire est désormais entre les mains du juge d'instruction de Poitiers. Le magistrat devrait bientôt décider du renvoi de Pierre Sanchez devant un tribunal correctionnel ou, au contraire, d'un non-lieu.
En parallèle du volet pénal, une procédure administrative est en cours. Le 21 mai dernier, la cour administrative d'appel de Paris avait reconnu la responsabilité de l'État dans l'accident, via la DGAC. Un recours a été déposé au Conseil d'État. « L'affaire n'est donc pas finie », rappelle Me Daniel Soulez-Larivière, l'avocat de Pierre Sanchez.
Pour les avocats de la famille Desseigne, Me Roland Rappaport et Carole Hocquet, les deux procédures vont dans le même sens : « D'un côté il y a une défaillance des services de l'administration. Elle n'a pas exercé le pouvoir qu'elle détient pour assurer la sécurité des passagers. De l'autre, il y a un fonctionnaire, un chef de district, qui lui, n'a pas rempli sa mission. »
Reste à savoir si cette faute sera jugée au pénal. « Cela n'est pas justifié », martèle l'avocat de Pierre Sanchez. Le juge d'instruction détient, sur ce point, une des dernières clés de l'affaire Diane Barrière-Desseigne.
(source : ouest-france.fr/Yann-Olivier BRICOMBERT)